Autour de la table

Chapitre 9 : Colin Speed et Sean Adams

Ce chapitre est sans aucun doute mon préféré, donc j'attends vos réactions ! C'est aussi le dernier avant l'épilogue. Bonne lecture ;)

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Jeudi 27 avril, 12h27.

Je pensais ne jamais savoir ce qu’il était advenu de la famille Speed. Bien sûr, j’apercevais encore Colin et Charlotte de temps en temps, mais jamais ensemble. Colin voyait toujours Alice, ils étaient devenus de très bons amis. Charlotte, quant à elle, n’était venue que très rarement, devant se faire discrète. Évidemment, elle ne pouvait pas sortir avec Peter, et encore moins avec sa mère. Je me demandais si Tracy avait eu conscience du fait qu’elle ne pourrait plus sortir de chez elle quand elle avait accepté de participer à ce plan diabolique. En tout cas, c’était bien fait pour elle.

Colin n’avait donc pas quitté son travail, mais il n’avait jamais autant peint. Alice le poussait à créer. Elle lui avait même fait de la publicité sur les réseaux sociaux, ce qui avait fait grimper son compteur d’abonnés à plusieurs centaines de milliers. Il voyait de moins en moins sa femme et il était de plus en plus heureux.

Je pensais ne jamais savoir ce qu’il était advenu de la famille Speed jusqu’à ce jour-là ; un jeudi 27 avril. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis Sean (l’ex de Charlotte, rappelons-le), entrer dans le restaurant et se diriger vers Colin, venu prendre un café ! Apparemment, je n’étais pas la seule étonnée. Colin non plus ne semblait pas être au courant de ce rendez-vous. Sean avait abandonné sa blouse orange pour une chemise grise un peu trop serrée pour lui. On aurait dit un gros boudin sur pattes.

- Bonjour, Monsieur Speed ! Je m’appelle Sean ! Sean Adams ! S’exclama-t-il en tendant sa main à un Colin déconcerté.

- Bonjour M. Adams… Que puis-je faire pour vous ? S’enquit-il, hésitant.

- Eh ben, on avait rendez-vous, non ?

- Eh bien, certes, j’avais rendez-vous avec un certain M. Stanley, mais aucun Monsieur Ada…

- Aaaah, Mike ! Bah oui mais c’est normal, c’est moi qui l’remplace, dit-il avec un rire idiot. Ah ben là, oui, vous auriez pu attendre longtemps, hein, parce que Mike, ça va faire un bail qu’il est parti… Il est censé être tombé d’un échafaudage mais personne sait si c’est vrai ou pas. Perso, j’pense qu’on peut être sûr de rien, parce que comme on dit…

Colin se racla la gorge d’un air gêné. Nom de Dieu, j’étais tellement excitée de voir l’ex amant et le mari de Charlotte dans la même pièce que j’en oubliais de souligner le manque de charisme évident de Colin ! Franchement, si vous m’aviez dit il y a quelques mois que je m’intéresserais à ce genre de potins, je ne vous aurais jamais cru.

- Bien, commençons, si vous le voulez bien, proposa Colin, en menant son collègue vers moi.

- Bon, j’vais essayer d’faire vite, hein, parce que j’le sais très bien que vous n’aviez pas du tout envie de venir à ce rendez-vous.

Tu m’étonnes, qu’il n’avait pas envie. C’est démoralisant, les débilités de ton genre.

- Comment ça ? S’étonna Colin.

- C’est vot’ mère, elle m’a dit mot pour mot, dent pour dent : euh…

Speed se pencha vers lui, un sourcil levé.

- Ben, « Allez voir mon fils », quoi. Un truc dans l’genre, se rattrapa Sean.

- D’accord… répondit Colin, sceptique.

Des zozos dans son genre, Colin ne devait pas en croiser tous les quatre matins au bureau, ça c’est sûr. Je me mis alors à imaginer les plus grands groupes mondiaux contrôlés par des gens comme Sean : aucun scénario apocalyptique ne me ferait plus rire que celui-là.