Le choix le plus facile de ma vie.

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J'avais fini par retrouver mon chemin et j'étais rentré chez moi. J'étais de mauvaise humeur : pour vous expliquer je me suis perdue (ça vous le saviez) mais en cherchant mon chemin la pluie s'était mise à tomber et j'étais rentré trempée quand je suis enfin arrivée chez moi.

Une fois rentrée je pris ma douche et me couchais directement sans manger.
Je mis du temps à m'endormir, j'étais trop déçue de ne pas avoir eu de réponse, de ne pas avoir pu voir son visage, de ne pas avoir percer le mystère de ce "pourchasseur"...

Le lendemain je me reveillais avec des tonnes de courbatures, une migraine et de la fièvre, génial..! Mais je repris néanmoins mes recherches, en commençant par essayer de détecter les ondes de la cellule résistante avec ma radio.

Mon chez-moi ressemblait à un laboratoire de recherches appartement à un scientifique (ou à un enqueteur) bordelique. À vrai dire plus bordelique tu meurs. La table et le canapé étaient jonchés de dossiers en désordre remplis d'informations, pour la plupart au sujet des résistants, mais aussi sur d'autres évènements qui m'avaient paru interessants. Le sol était lui aussi jonché de boites et de piles de dossiers mal organisés et au milieu de ce bazarre se trouvait mon bureau, avec d'autres tas de feuilles et de livres ainsi que ma radio et mon ordinateur.

La sonnerie du téléphone me sortit de ma concentration.

- Allô ?

- Salut Noora, c'est Charles.

"Par pitié faites qu'il ne me baratine pas pendant des heures" pensai-je.
Charles était un ami d'enfance, ce genre d'ami qu'on connait depuis toujours et qu'on ne pourrait jamais abandonné. Mais Charles était aussi un grand bavard qui m'appelait la plupart du temps pour me parler de sa vie... Pas trépidante pour un sous.

- Ah c'est toi, ça va bien ?

- Oui SU-PER ! Devines quoi ?!

"Oh non c'est reparti pour un tour" pensais-je...

- Je ne sais pas dis moi. Répondis-je d'un ton faussement enjoué alors que je continuais à chercher des ondes résistantes.

- Tu ne vas pas en croire tes oreilles, alors écoute ça, il parait que...

La conversation dura une heure et demi, avant que je raccroche subitement en prétextant avoir oublier mes pâtes sur le feu. Il n'avait pas l'air étonné que je lui sorte une histoire pareille. Remarque, c'etait bien moi ça, oublier des pâtes sur le feu.

Je repris mes recherches, légèrement désolée et honteuse d'avoir envoyé Charles sur les roses. J'adorais Charles mais j'avais d'importantes recherches à terminer et ses discution à propos de la météo ou des relations amoureuses des stars de télévisions ne m'interessaient pas plus que cela. Et puis je n'avais que le pourchasseur en tête pour le moment. Il occupait toutes mes pensées.

Je ne me couchai que très tard, je voulais absolument retrouver sa piste et le plus vite possible. Il fallait que j'en sache plus au sujet de la Résistance si je voulais pouvoir découvrir un jour ce qu'était le fameux Oméga S.
Quand je me couchai enfin, le sommeil m'engourdit les membre et brouilla mon esprit.

*

Le lendemain, je retournais à la fac. Car oui, j'avais une vie quand je ne fouinais pas partout. Enfin, cela faisait près de trois semaines que je n'y étais pas retournée. D'ailleurs il fallait encore que je finisse de payer mon inscription, même si de vous à moi cela n'avait pas vraiment de sens puisque je ne m'interessais pas du tout à cette filière... La seule raison valable que j'avais de rester là bas c'était mon petit studio où je pouvais mener à bien mes recherches. Sinon, rien.

Charles m'attendait sur le banc près de l'entrée. On pouvait lire sur son visage qu'il était plutôt heureux de me revoir.
J'étais toujours stupéfaite de voir qu'il n'avait jamais une autre expression que celle qu'il arborait toujours : heureuse et souriante. N'était-il jamais triste ou abattu ? Non?

Je voyais cependant que sous son sourire pointait une légère tension. Je m'empressais de le lui faire comprendre.

- Bah qu'est-ce que t'as ? Tu as l'air nerveux. Lui dis-je.

- Qu'est ce que tu racontes, je ne suis pas du tout nerveux, je me demandais juste si tu n'avais pas fini par faire brûler ton appart avec tes pâtes tellement tu es en retard, rit-il.

- Ah je vois, répondis-je sans chercher à analyser ce qu'il venait de me raconter.

- Tu comptes aller voir la direction ? Finit-il par me demander au bout de quelques instants de silence.

- Pour quoi faire ? M'enquis-je sans comprendre pourquoi je devais m'y rendre.

- Ne me dis pas que tu as oublié ! Cria-t-il. Tu es vraiment une imbécile ma parole, et ton inscription tu compte aller la payer un jour ?!

Je compris enfin ce dont il me parlait. Normalement je devais payer l'inscription dans les 10 jours à partir d'il y a 9 jours. Je devais prendre ma décision pour demain, autrement dit je devais me décider rapidement. Je me suis dit à ce moment que je prendrais le temps d'y réflechir une fois rentrée. Oui, le soir même je prendrais ma décision, c'est ça.

La journée se passa normalement après ça, Charles m'avait parlé de ses nouveaux amis, de nos anciens potes et des stars de football (ou peut-etre bien de basket, je ne l'écoutais pas vraiment à ce moment là). On avait été en cours, j'étais revenue à temps pour le contrôle suprise, youpi !

Le soir, en rentrant, j'avais mal à la tête. Mes paupières étaient lourdes et j'avais mal au dos à cause de mon sac. Je m'efforçais de rester consciente dans la navette qui me ramenais chez moi, mais il m'étais de plus en plus difficile de rester éveillée.

Le pire dans tout ça c'est qu'en une seule journée, j'avais eu le droit à au moins dix tonnes de devoirs à faire et aussi un contrôle surprise que j'avais (évidemment) complètement loupé. J'avais pris ma décision, je n'y retournerais pas ! "Ce soir j'appellerai Charles et lui annoncerais la nouvelle" pensais-je. Je serais enfin libre de faire ce que je voulais.

J'étais comme délivrée d'un énorme poid. Comme j'allais quitter la fac je pourrais me concentrer sur mon enquète, c'était tout ce dont je rêvais pour l'instant.

Tout en pensant à tout le temps que je pourrais désormais mettre à profit, je tournais dans une rue qui menait à mon immeuble.
Tout à coup je réalisais que j'étais suivie. Par qui ? Aucune idée. Je ressentais une présence étrange, pas complètement noire (certainement pas le pourchasseur) mais plutôt une présence...magnétique. J'accélérais le pas histoire de tourner avant mon suiveur, et me plantais contre le mur en attendant qu'il tourne à l'angle de la rue.

Il me percuta de plein fouet (et oui cet idiot courrait) c'était un garçon d'une quinzaine d'années, roux, les yeux vert pâle et des tâches de rousseur. Il n'était pas très grand, environ ma taille (soit 1m65), mais il avait l'air très agile.

Toujours assis sur le sol, il releva la tête et se figea, une expression de stress et de peur sur le visage.

- Ça va ? Lui demandais-je surprise de son expression.

Il ne répondit pas, et resta planté là, assis sur le sol humide et froid en plein milieu de cette rue pavée dans laquelle j'avais tourné.

Dusk ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant