Départ.

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Des jours sont passés avant que je ne revois Néo.
Il est revenu une semaine après mon réveil. Il avait tellement changé que je ne l'avais pas tout de suite reconnu.

Deux mois, et le petit garçon malicieux s'était transformé en jeune homme à la mine sombre et aux yeux ternes.
Deux mois d'absence, et voilà comment le petit Renard que je connaissais s'était peu à peu renfermé.

Oui, Néo avait bel et bien changé. Vis à vis du monde qui l'entourait, vis à vis des autres surtout. Arlo m'avait dit qu'il s'en allait seul, et ne venait plus les voir que pour prendre des nouvelles de Mika, qu'il avait laissé entre les mains de Laura.

Quand il est entré dans ma chambre, j'avais déjà été débranchée. Il était arrivé en courant dans le couloir et avait ouvert la porte doucement, comme s'il ne croyait pas ce qu'on lui avait raconté.

Quand je l'ai vu, j'ai eu comme un pincement au cœur. Ses traits tirés, sa peau pâle, ses cernes... je vis tout de suite qu'il manquait de sommeil, et aussi qu'il avait sans doute pleuré.

Il resta immobile pendant quelques secondes puis se rapprocha. Il s'arrêta à quelques pas du lit, puis s'effondra à genoux.
Ses yeux commençaient à se remplir de larme mais il ne dit rien.

Je ne savais pas quoi faire. Ses larmes coulaient sur ses joues, et il ne bougeait toujours pas. J'avais envie de pleurer moi aussi, c'était horrible de le voir comme ça.

- Pourquoi tu pleures ? Finis-je par demander, histoire de rompre le silence pesant qui s'était installé.

- Je... Je pleure pas. Répondit-il. Je suis juste soulagé.

- C'est vraiment bizarre de te voir t'inquiéter... continuai-je.

- T'as failli mourir. Rétorqua-t-il sèchement.

- Tiens, c'est pas la première fois que j'entends ça... dis-je.

- Je me fiche de savoir combien de fois tu l'as entendu. S'exclama-t-il.

- Je... commençai-je sans pouvoir terminer ma phrase.

- J'ai vraiment cru que t'allais mourir. Je crois que tu te rends pas compte. Me coupa-t-il.

- C'est vrai, je ne peux pas me rendre compte de ça... Je ne suis même pas sûre de comprendre ce que je ressens moi-même. Répondis-je.

Il me regardait fixement, l'air de sire qu'il ne comprenait pas ce que je venais de dire. Cela ne m'étonnait pas.

- Bah explique toi. Dit-il comme s'il avait lu dans ma tête.

- Je suis désolée. Répondis-je seulement, au bord des larmes et incapable de dire autre chose.

- Noora, dis-moi ce que ça veut dire.

- Je suis... désolée. Commençai-je à pleurer.

- Non mais... ne pleure pas... je... je suis désolé, si tu ne veux pas me le dire je comprend je... balbutia-t-il.

Je ne pouvais plus répondre et continuais à pleurer. Néo ne savant plus quoi faire, vint s'asseoir à côté de moi.
Il posa sa main sur mon épaule, et ce geste me rassura. Même si ce n'était pas grand chose, ça me calma un peu.

Au bout de quelques minutes, mes pleurs s'arrêtaient et je relevais les yeux vers Néo. Son air triste et gêné me fit sourire.

- Fait pas cette tronche, p'tite tête. Ris-je doucement.

- Tu m'avais pas appelé comme ça depuis notre arrivée à la fourmilière. Rit-il à son tour.

- Ça remonte à loin. Commentais-je.

Dusk ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant