Le ciel dégagé du matin magnifiait l'apparition du Soleil. Il était sept heures à peine, mais Victoria était déjà sortie de son lit. Cette nuit, elle avait bien dormi. Elle ouvrit grand ses fenêtres donnant sur sa rue et laissa entrer la lumière dans son appartement. Après avoir regardé autour d'elle, elle décida qu'il était temps de se reprendre en main et qu'un bon coup de nettoyage était indispensable. Elle rangea pièce par pièce et en profita pour trier quelques affaires. Une fois le rangement effectué, elle s'arma de chiffons et de détergents et aspergea la quasi-totalité de son appartement. Elle frotta sa baignoire, détartra les robinets, dégraissa sa cuisine avant d'aspirer le sol. Son ménage terminé, elle retira ses gants en caoutchouc et alluma quelques bougies parfumées. Soulagée de voir son appartement en ordre, elle se laissa tomber sur le canapé pour profiter quelques minutes de la quiétude des lieux. Elle se sentait bien. Apaisée et pleine d'espoirs. Elle observa l'enveloppe dans laquelle se trouvait l'invitation de Chiara et se mit à sourire. Son anniversaire aurait lieu le lendemain.
Devant son miroir, elle s'aperçut qu'elle avait repris des couleurs et elle trouva qu'elle avait bonne mine. Ses cernes s'étaient estompés, et même sa chevelure avait plus d'éclat. En vérité, elle se trouva jolie. Cela tombait à pique puisqu'elle devait absolument trouver une tenue pour la soirée de Chiara. Elle savait pertinemment que tous les gosses de riches qui seraient présents ne laisseraient pas passer une tenue vestimentaire inadéquate de la part d'une invitée peu aisée comme elle. Elle vida donc son armoire, mais à part les vêtements basics avec lesquels elle s'habillait, elle n'avait rien à se mettre. Sans se décourager, elle observa le temps magnifique et décida d'aller faire quelques boutiques dans le centre-ville.
Elle prit le tramway direction le quartier de Noailles et descendit au terminus où elle aida une dame âgée à soulever son cadi. Etrangement, ce jour-là, tous les visages qu'elle croisait lui offraient un sourire, ou un regard chaleureux.
Avec entrain, elle descendit la Cannebière où quelques jeunes hommes lui firent des compliments à la volée et auxquels elle répondit par un sourire radieux. Elle tourna enfin au croisement de la rue Paradis, réputée pour regorger des plus belles boutiques de luxe de la ville et entra dans l'une d'elle. La conseillère, derrière son comptoir luxueux, la dévisagea des pieds à la tête en la voyant pénétrer son antre, mais lui décrocha un énorme sourire commercial, car, finalement, rares étaient les clients qui passaient sa porte.
« Bonjour, Mademoiselle, en quoi puis-je vous être utile ? » Demanda-t-elle d'une voix gaie.
Légèrement intimidée par le fait d'être le centre d'attention de cette inconnue, Victoria regarda autour d'elle instinctivement, et chercha ses mots.
« J'aimerai... je cherche une robe de soirée. »
La conseillère la considéra du regard. Visiblement, la jeune femme n'était pas habituée à porter des vêtements de luxe, et, à en juger par son look, blue jean et t-shirt, elle n'avait pas l'air très attentive à la mode. Cependant, c'était dans son magasin qu'elle avait fait le choix de s'arrêter, potentiellement prête à dépenser au moins mille euros dans une robe de soirée. Il n'y avait donc que deux possibilités : la première, cette jeune femme l'obligerait à fournir un effort dans l'essayage d'une multitude de robes et repartirait en prétendant qu'elle devait réfléchir, qu'elle repasserait sans doute tout à l'heure, soit, elle devait lui trouver la robe parfaite qu'elle achèterait sans hésitation. Et pour cela elle avait deux ou trois merveilles en réserve.
Deux heures plus tard, Victoria quitta la boutique avec un sac à la main, pour le plus grand bonheur de la vendeuse.
Elle décida d'aller se promener sur le Vieux port et marcha le long des restaurants de la rive gauche. Il y avait une foule de monde, des touristes dans tous les coins et les discussions allaient bon train dans une multitude d'accents. Les petits trains menant les touristes dans les hauteurs du quartier de Vauban, aux pieds de Notre Dame de la Garde, circulaient les uns après les autres, racontant dans toutes les langues la fameuse histoire de la Sardine qui avait bouché le port de Marseille. Les goélands raillaient et tournoyaient dans le ciel bleu et lumineux de la cité phocéenne tandis qu'une légère brise marine emportait avec elle l'odeur de la mer et des vagues. On pouvait distinguer les cliquetis des bateaux qui tanguaient paisiblement, et le bruit des navettes transportant les visiteurs jusqu'aux îles. En fermant les yeux, on pouvait facilement reconnaitre cet endroit.
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Celui qui toujours nie
ParanormalOn dit que lorsque la Terre effectue sa rotation quotidienne, il est une heure à laquelle les ténèbres ne sont soumises qu'à leurs propres lois. Mieux vaut, à cette heure-ci, dormir et laisser son âme s'aérer de son enveloppe charnelle, car, c'est l...