Chapitre VI

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On frappa à la porte. Victoria se réveilla en sursaut. Elle était en sueur, son cœur battait si fort qu'il aurait pu rompre sa cage thoracique et des râles aigus de terreur s'échappaient de sa gorge contractée. Elle entendait tambouriner contre sa porte et mis quelques secondes pour remarquer qu'elle était allongée sur son canapé, que le crucifix était à l'endroit et qu'aucun livre étrange n'était ouvert sur sa table basse. Par reflex, elle toucha son visage, réalisa qu'il ne s'agissait que d'un rêve, aussi réaliste soit-il et se précipita vers sa porte d'entrée.

« Vicky ! T'es là ? Ouvre ! »

Chiara tambourinait toujours. Rassurée de reconnaitre la voix de son amie, Victoria déverrouilla sa porte.

- Ah ! C'est pas trop tôt ! Quoi, ne m'dis pas que tu dormais ! S'indigna la jeune femme en pénétrant dans son appartement.

- Oui... je dormais... répondit Victoria en essayant de s'y convaincre par la même occasion. Visiblement ses pilules avaient été plus qu'efficaces. Je ne suis pas allée travailler aujourd'hui... je suis un peu fatiguée en ce moment.

Chiara l'évalua du regard.

- Effectivement tu as une mine affreuse ma pauvre ! Tu n'as pas quelque chose à boire ? je meurs de soif...

La jeune femme acquiesça et se dirigea vers son frigo, les jambes encore tremblantes.

- j'ai du jus de papaye...

- Tu as de la vodka ? La coupa Chiara.

- Oui... il doit me rester la bouteille que tu m'avais apportée.

- Alors ce sera une vodka papaye pour moi ! Tu devrais prendre la même chose, ça te ferait du bien !

Victoria se contenta de lui répondre par un sourire effacé. Elle ne buvait jamais d'alcool. Chiara lui avait offert cette bouteille afin de boire quelque chose de « convenable » lorsqu'elle lui rendait visite.

Une fois servie, elle avala une grande gorgée de son mélange.

- Tu sais Vicky, j'ai repensé à notre conversation d'hier soir et ça m'a travaillé toute la journée. Sur le moment je n'ai pas vraiment réagi, mais je me demandais quelle mouche t'avait piquée.

- Tu n'as aucune raison de t'inquiéter Chiara, vraiment je...

- Vick. La coupa son amie d'un ton autoritaire. Tu as...oublié, elle insista sur ce mot, ton rendez-vous foireux avec Ernest ? Ne me prends pas pour une idiote, tu veux. Si tu avais envie de m'en parler une fois encore, il fallait me le dire clairement, pas la peine de passer par quatre chemins !

Victoria se sentit soulagée. Elle ne voulait pour rien au monde que Chiara apprenne la vérité sur son état actuel.

- Tu me connais trop bien... mentit-elle en exagérant à peine.

Chiara lui adressa un large sourire qui avait le don de faire pétiller ses yeux noisette.

- Je sais. C'est pour ça que je suis venue. Tu sais, il faut que tu passes à autre chose. C'est pas un mec pour toi. Crois-moi, je sais de quoi je parle, c'est mon plus proche cousin.

- Oui, je sais.

- Hier encore, enchaîna-t-elle sans faire attention à sa réponse, j'ai appris qu'il s'était tapé Houria, ma nouvelle femme de ménage ! Ce type tringle tout et n'importe quoi, j'te jure.

- C'est vrai ? Se contenta de répondre la jeune femme d'un air lointain.

- Si j'te l'dis !

Chiara changea brusquement de tête. Elle regarda autour d'elle et se mit à humer l'air ambiant.

Celui qui toujours nieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant