Chapitre 1

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Aujourd'hui, 29 octobre ma sœur m'ignorait.

Elle passait devant moi comme si de rien était, elle s'était même changée. Pour la première fois depuis très longtemps elle portait une robe, une robe très courte arrivant à peine en dessous des fesses. Elle avait un décolleté plongeant qui faisait resortir toute sa poitrine. Elle portait également du maquillage ainsi que des talons et c'était détachée et lissé les cheveux... En réalité elle m'avait presque choquée, car en général à longueur de journée elle portait des joggings, des pulls larges, des casquettes, des baskets hors de prix, et pour couronner le tout, toujours avec des marques prestigieuses que ma chère mère lui offrait avec grand plaisir, alors que nous n'avions pas les moyens.

Elle avait toujours les mains dans les poches et insultait à longueurs de journées, alors qu'aujourd'hui ... rien. Elle m'ignorait, et je ne faisais qu'apprécier.

Entre temps je m'habillais avec classe mais simplicité. Je me mis un peu de maquillage, toujours de façon discrète puis je descendis vers la cuisine pour commencer à préparer ce fameux jour... Il devrait être si important, mais aussi si banal que je ne savais plus s'il était réellement probable qu'une fois dans l'année on puisse faire comme si de rien était. Chaque année une autre épreuve se passait, toujours de plus en plus en dur, et de moins en moins inoubliable. Chaque fois je me disais que ce tout passerait un jour, peut être... mais même si mon cœur espérait ceci, mon cerveau savait. Jamais ce jour ne serait l'exception.

Je vis une boîte sur la table, sans aucun mot, mais très bien emballée. Peut être que finalement je m'étais trompée. Je m'y approchais, le regardais avec quelques peurs, puis je finis par l'ouvrir. Une jolie boîte à bijoux s'y trouvait. Elle était magnifique, d'un bleu turquoise avec quelques paillettes argentées et d'un miroir discret sur le côté.

Je l'ouvris.

Jamais je n'aurais dû.

J'hurlais de surprise mais aussi et avant tout de peur. Un clown d'horreur si trouvait, et bougeait grâce à ce ressort qui le faisait tourbillonner de tous les sens... Avec se regard malice et prêt à me sauter dessus je lui mis une claque, il tombait par terre mais me fixais toujours avec ses yeux de tueur. Je courus comme une folle dans les escaliers pour monter dans ma chambre, j'allais m'enfermer et pleurer sans ne jamais m'arrêter, quand d'un coup je vis ma sœur se tenir le ventre et pleurer de rire... Je n'avais qu'une envie lui en mettre une pour cette maudite farce. Elle le savait. Oui. Elle le savait très bien.

J'ai la phobie des clowns, et depuis que je suis née.

- Joyeux anniversaire ! Ha Ha Ha !

Elle riait avec son air si sadique et si débile que je n'y faisais plus attention, je rentrais dans ma chambre et la fermait à clef.

Au bout d'une bonne heure j'étais calmée, merci la musique. Je m'arrangeai vite fait le visage et remis un peu de mascara, puis je redescendis. Il fallait que je prépare la salle à manger de tous ses ballons maudits. Oui ce rose pétant dont j'ai horreur, ainsi que ce blanc pure, alors qu'il cache tellement de choses.

On disait souvent que les couleurs pouvaient montrer énormément de potentiels et de face cachées, mais on n'oubliait souvent de dire que le blanc qui était censé être si pure, si tendre, si neutre était la couleur la plus meurtrière. Elle était celle qui cachait le plus son jeu. Celle qui ne montrait rien alors qu'un meurtre pourrait si cacher derrière. En effet, j'en faisais trop comme d'habitude, mais j'avais légèrement une différente façon de pensée que vous.

Après cette courte pensée de mon très cher cerveau si tendre avec les gens, je me remis à préparer. Je pris une table la déplaçait, j'y mis les assiettes les couverts, les verres ainsi que quelques paillettes.

Je changeais de pièce et gonflais les ballons, ils volaient dans toute la pièce et ça m'amusais. J'étais enfin d'humeur à faire quelque chose de bien, je choisissais une playlist pour la musique de ce soir, quelque chose de fun, de rythmé mais aussi de jeune.

J'allais à nouveau dans la cuisine, je cherchais quelques ingrédients, puis je fis un gâteau au chocolat. Mon préféré. J'avoue quand le faisant je mangeais quelques fois quelques bouts de ce qui me restait, comme la pâte, ou simplement le chocolat.

Je le mis au four, mais très vite je remarquais qu'il était loupé.

Je crois qu'aujourd'hui j'étais folle, car j'en fis un deuxième, alors qu'en général moi et la cuisine faisait deux... Une fois sortie du four, ma sœur arriva. Elle s'approchait de moi, puis de ce gâteau. J'étais si fier de moi, que je me retournais un instant pour pouvoir l'emballer pour mieux le conserver, jusqu'à que je remarque qu'un bout manquait.

- Mais t'es sérieuse !

- Pour un bout, on va rien voir.

Au fond de moi j'avais juste envie de lui faire recracher ce bout quitte à lui arracher les intestins et l'étouffer avec. Oui comme vous le pouvez le voir, je suis très calme, mais il ne faut pas me chercher.

Je ne fis rien, comme d'habitude vous me direz.

D'un coup ma mère apparut et me dévisagea. Forcément cette peste de sœur a encore cafté ma réflexion à son égard. Elle me regarda d'haut en bas puis me dit clairement d'aller voir ailleurs si j'y suis.

Je bouillais. J'allais brûler la maison à force de chauffer intérieurement.

STOP !

J'en avais marre. Je jetais mon tablier de chef cuistot puis partais dans ma chambre une nouvelle fois. Tout ce que je voulais c'était que tout soit parfait pour ce soir, pour se jour si inexceptionnel.

J'eus à peine le temps de me poser sur le lit, de rêvasser deux secondes que ma tendre et chère mère me cria de l'étage du dessous de venir immédiatement. Je sortie de ma chambre blasée mais j'y descendis.

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Sourire forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant