Chapitre 14

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Ce soir là en rentrant, je découvris une photographie sur le bord de mon lit. Elle représentait une tour en brique au milieu de champs, je dirais qu'il s'agit d'un vieux four comme ceux qu'on utilisait pour faire le pain à l'époque médiéval. Au dos il n'y a qu'une suite de chiffres qui est inscrite. J'essaie de comprendre pendant un petit moment ce que ces chiffres peuvent représenter. Il y en a trop pour représenter une heure ou une date. Après une vingtaine de minutes de recherche, la manière dont ces chiffres sont écrits me tape dans l'œil. J'attrape mon téléphone et entre les indications dans le gps. Après une micro-seconde de chargement, un lieu à New Haven apparaît. Il s'agit d'un champ.Ces chiffres étaient des coordonnées. Il ne me reste plus qu'à rejoindre mon rendez-vous pas si anonyme que ça ce soir.

Il m'a été facile de trouver un taxi dans une aussi petite ville, mails réaction du chauffeur lorsque je lui ai présenté les coordonnées au lieu d'une simple adresse n'était pas celle à laquelle je m'attendais. N'ayant pas de GPS j'ai du lui montrer la photographie pour qu'il reconnaisse l'endroit. Le trajet n'a duré qu'une dizaine de minutes. La circulation à New Haven est loin d'être la même que celle à New-York. La Grosse Pomme ne connaît sur ses routes que des bouchons, il n'y a aucune fluidité dans « la circulation ». Ce court trajet aurait été fait en une heure minimum. Le chauffeur me dépose à l'entrée d'une prairie, le champ sur la photo n'est plus aussi imposant aujourd'hui, au loin je vois la tour. Je me dirige en faisant attention où je mets les pied. Elle se trouve à quelques centaines de mètres de moi. Plus je me rapproche et plus l'édifice grossit. Il n'atteint pas la taille des buildings new yorkais mais il est assez grand. En arrivant au pied du four, je découvre un Ben souriant, il porte un tee-shirt noir et, oh mon dieu que ça lui va bien. Je me rapproche de lui en lui rendant son sourire.

-Je ne savais pas si tu allais venir...

-Je ne savais pas si j'allais réussir à découvrir ce que représentait les chiffres, dis-je en rigolant.

-Je suis content que tu aies réussi, je ne me serais pas vu attendre ici toute la nuit.

Je regarde autour de moi. Il y a des mètres et des mètres d'herbe, mais je ne vois pas réellement ce que l'on fait ici. La nuit est tombée depuis un bon moment. Aucun lampadaire n'éclaire l'endroit où nous nous trouvons.

-Que faisais-nous ici Ben ?

Son sourire en coin s'élargit, il me tend un tissu de couleur aubaine.

-Que veux-tu faire avec ça ?

Il se place dans mon dos.

-Je vais tout simplement te bander les yeux.

Il joint l'action à la parole et me bande les yeux. Il me fait tourner vers lui, je sens son souffle chaud sur mon front. Mon cœur s'emballe et je commence à paniquer.

-Ne t'en fais pas, je ne vais pas te séquestrer. Fais confiance.

Ce qui est assez difficile vu les circonstances. Les yeux bandé au milieu de nul part avec un garçon que je ne connais pas si bien que ca. Après une légère hésitation je hoche faiblement la tête.

-Bien allons-y.

Il me prend la main et je le suis. Nous marchons puis montons des escaliers. Une lumière plus agressive se faufile sous mon bandeau. Ben me lâche la main et me détache le bandeau puis se place rapidement devant moi. Sûrement pour voir ma réaction.

Je reste bouche bée en voyant ce qui se trouve devant moi. Une cinquantaine de bougies illuminent la pièce dans laquelle nous sommes. Ces petites flammes qui dansent créent de faibles ombres. Je lève la tête, il n'y a pas de toit. Mais seulement le ciel à perte de vue. La scène est juste magnifique, j'écarquille les yeux et tourne sur moi-même, une faible odeur de chocolat flotte dans l'air.

Artiste [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant