SORTILÈGE(Terminée)

Segment 10

Le remue ménage qui suivit le coup de feu était phénoménal. Nos deux antagonistes se tenaient toujours l'un en face de l'autre avec pour seule différence la main de Zahra qui ne visait plus son père. Elle avait appuyé sur la détente croyant pouvoir ainsi mettre fin au fléau que représentait cet homme qu'elle haïssait de tout son être. La balle l'aurait peut-être touché si l'un des vigiles de la clinique de son père n'avait fait dévier sa main en la poussant.

La jeune fille jeta un regard à son père où brillait toute la haine qu'elle lui vouait alors que les vigiles la tenaient fermement après l'avoir désarmé. Elle se demandait encore comment ils avaient pu rappliquer aussi vite.

Rahmane bien qu'il ne voulait rien laisser paraitre était profondément choqué que sa propre fille ait vraiment tenté de l'abattre. Il ne la croyait pas aussi déterminée à l'éliminer ce qui signifiait qu'il devait prendre des mesures drastiques.
Ils se toisaient en chien de faïence alors que le hall se remplissait de curieux venu voir d'où provenait le coup de feu. Mamy rassura tout le monde qu'il n'y avait aucun blessé avant de les inviter à rejoindre leurs postes respectifs. Elle se retourna ensuite vers son ex meilleure amie qui lui fit un magnifique doigt d'honneur avant de la toiser avec mépris.
Les vigiles voulurent alerter la police mais Rahmane les en dissuada. Il ne souhaitait aucunement avoir de la mauvaise publicité et risquer qu'un scandale éclabousse sa réputation qu'il avait mis son longtemps à bâtir au prix d'efforts colossaux. Il préféra que sa fille soit juste éjectée de l'immeuble.

Rahmane!!

Je la regarde encore une dernière fois avant qu'ils ne la fassent sortir. Elle est devenue si froide et sûre d'elle cette gamine ! Il ne faudrait pas qu'elle puisse contrecarrer mes plans ah ça non. Je ne l'ai pas nourri, éduqué et scolarisé pour au final mourir de ses mains. Je vais lui apprendre moi à respecter et à craindre Abdou Rahmane ! Rien que l'entente de mon prénom devrait la faire trembler de peur. Elle ne paie rien pour attendre !

-Oh mon Dieu bébé j'ai eu si peur !
La voix de Mamy m'interrompt dans mes pensées et je pose mon regard sur elle.

-Je vais bien ne t'inquiètes pas pour moi.

Elle se détache du mur et vient me sauter dans les bras en sanglotant. Ah les femmes, d'éternelles sentimentales !

Je lui caresse le dos pour qu'elle se calme et au bout de quelques minutes elle met fin à notre étreinte pour plonger ses yeux mouillés dans les miens. Elle est tellement proche que je peux voir les petites gouttes de larmes accrochées à ces cils, son petit nez froncé, ses lèvres qui tremblent... Oh Lord je remarque à quel point elle est belle avec sa moue toute triste.

-Tu devrais lui interdire l'accès de l'immeuble puisqu'elle est si dangereuse.

-Hum c'est vrai mais je ne veux pas parler d'elle pour le moment, il y'a bien plus important, dis-je d'une voix mielleuse.

-Quoi ? Qu'est-ce qui est plus important que ta sécurité ?

-Ca ...
Je l'attire à nouveau vers moi et prend possession de sa bouche. Ses lèvres douces et chaudes m'accueillent et s'entrouvrent légèrement quand j'y glisse ma langue.

Je la sens qui frissonne contre moi alors que notre baiser est de plus en plus intense. Je la soulève pour la poser sur mon bureau et elle s'empresse de nouer ses jambes autour de ma taille. Je dessine des arabesques sur ses cuisses et je la sens haleter contre ma bouche. Elle est très réceptive et ça m'excite encore plus, je sens la pression qui monte dans mon pantalon.

Je mets fin à notre baiser et la regarde essoufflé. Avec sa jupe relevée et sa chemise déboutonnée elle me fait terriblement envie et je ne peux plus me retenir. Je me dirige vers la porte et la ferme à clé pendant qu'elle me regarde surprise.