Chapitre 8

5K 346 53
                                    


Cela faisait une demi-heure que je cherchais dans ma penderie ce que j'allais mettre pour mon expédition avec Jamie. J'avais essayé tout un tas de vêtements mais rien ne semblait pouvoir trouver grâce à mes yeux. La quasi-totalité de ma garde robe se trouvait à présent en tas sur le sol, dans un coin de ma chambre. Je soupirais en m'asseyant sur mon lit, stressée et anxieuse de savoir que Jamie et moi allions nous retrouver seuls tous les deux. Ces dernières semaines, nos rapports avaient été quelque peu particuliers. Et même s'il m'avait dit à demi mots que je comptais pour lui, mon expérience passée me laissait toujours un goût amer, un sentiment de confiance en moi quasi inexistant et m'empêchait de faire pleinement confiance à un homme pour le moment. Jetant un coup d'œil à ma montre, je constatais avec effroi qu'il ne me restait que trente minutes. Le froid de décembre s'étant installé en Irlande ces jours-ci, je passais des collants, une robe pull en coton noir et des guêtres en laine. Je me brossais les dents, faisais un bain de bouche pour être sure de ne pas sentir le poney et me maquillais légèrement les yeux pour que le rouge vif de mes lèvres puisse totalement faire effet. Je laissais mes cheveux onduler joyeusement et tressais deux mèches de chaque côté que je ramenais à l'arrière de ma tête et attachais l'ensemble avec des petites barrettes. Puis je mettais des boucles d'oreille et un sautoir orné d'une labradorite, censée éloigner les doutes et le négatif. Quelques pulvérisations de parfum et j'étais enfin prête. Je chaussais mes petites bottines en cuir marron, délaissant pour une fois mes docs de bad girl et enfilait un gros manteau en laine noir, que j'agrémentais d'une écharpe blanche. Je fis une dernière mise au point dans le miroir, cherchant surtout les traces de rouge à lèvres sur mes dents quand on frappa à la porte. Pétrifiée sur place, je pensais un moment faire la morte.

- Roxanne, je sais que tu es derrière cette porte. Si tu ne veux pas que je l'enfonce, ouvre moi.

La bonne humeur transparaissait dans la voix de Jamie, ce qui me détendit un peu. Je pris mon sac, éteignis les lumières et ouvrai la porte, trouvant Jamie O'Callaghan sur mon perron, un thé dans chaque main et un sourire angélique sur les lèvres.

- J'avais fini par croire que tu t'étais dégonflée, Miss America.

- Jamais de la vie ! J'étais au téléphone. Nous y allons ou tu vas me compter fleurette devant ma porte ?

- Laisse moi au moins te dire que tu es resplendissante.

- Tu me flattes pour mieux m'endormir et me kidnapper? plaisantais-je, tout sourire.

Il éclata de rire, me tendit mon gobelet et posant sa main libre dans le bas de mon dos, il me guida jusqu'à un énorme 4x4 noir garé plus loin. Cette imposante voiture faisait littéralement de l'ombre à toute chose se trouvant à 100 mètres alentour.

- Auriez-vous besoin de compenser quelque chose, Monsieur O'Callaghan ? demandai-je, en me tournant vers lui.

- Pour votre gouverne, ma chère Roxanne, dans ma vie, tout est une question de proportion.

Piquée au vif, je montais dans la voiture pour masquer mon trouble mais rien n'avait échappé à Jamie qui me gratifia d'un clin d'œil pour enfoncer quelque peu le clou. Je récupérais dans mon sac le plan fait par Earnie et je donnais la direction à suivre à Jamie.

Après un bref moment de silence, ce dernier décida d'engager la conversation.

- Alors l'Irlande te plait ?

- Oui je me sens vraiment bien ici. Les irlandais sont vraiment très chaleureux et les paysages sont à couper le souffle.

Il sourit en entendant ma réponse.

- Cela doit te changer de New York.

- Tu n'imagines pas à quel point. Cette ville est tellement gigantesque qu'il m'arrivait encore de m'y perdre alors que j'ai grandi là bas. L'Irlande est positivement différente, reposante et j'aime à penser que je me sens un peu plus chez moi chaque jour qui passe.

An irish love (En Réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant