Chapitre 7

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La première étape de notre opération infaillible allait se dérouler dans le bureau de Sofia. Ce denier, à l'opposé du mien, se trouvait juste à coté de celui de Jamie. Je disposais de peu de temps avant l'arrivée des autres collaborateurs pour mettre mon plan à exécution. Aussi m'engouffrais-je rapidement dans l'antre de Miss Peau de Lapin.

L'espace lui ressemblait en tout point : fashion, creux et 100% tape à l'œil. Jamie et Liam avaient du mobilier en bois, travaillé, ancien, quelque chose d'authentique, de traditionnel et de fort, à leur image. Sofia, elle, semblait avoir créé une annexe à sa gloire, telle une héroïne de soap opéra déchue . Les murs, cliniques, avaient été peints en blanc, tout comme la porte et l'encadrement des fenêtres. Pour les décorer, des photos d'elle : Sofia à la plage, Sofia fait du cheval, Sofia en robe de soirée... Son bureau, probablement création unique et sur mesure, se constituait de deux rectangles de verre sur lesquels reposait une dalle en faux marbre moucheté d'argent. Un creux avait été aménagé entre les rectangles pour glisser un fauteuil de bureau en cuir, blanc également et sertis de fanfreluches argentées aux accoudoirs. De l'autre coté du bureau, une simple chaise sur roulettes sans fioritures, traduisait le besoin impérieux de Sofia de s'imposer face aux autres et de rabaisser ses collègues, qu'elle jugeait, pour la citer, fades et tellement incompétents. L'ensemble reposait sur un tapis gigantesque, en fausse fourrure, du moins je l'espérais. Un lampadaire design, un dressing, quelques tableaux au mur agrémentaient le tout. Une chose me frappa : aucune photo personnelle ne se trouvait ici. Je me souvenais d'avoir vu, sur le bureau de Jamie, une photo de ses parents. Liam avait également des clichés de sa famille. Mais rien chez Sofia. Miss Peau de Lapin n'avait peut être plus de famille. Ou alors, petite, elle était tellement pénible que ses parents l'avaient abandonné hors du terrier. Je rigolais intérieurement à ma propre blague puis me ravisais, pensant à mon karma. Je me demandais quand même comment Liam avait pu sortir avec elle.

Mais trêve de plaisanterie, je devais me concentrer sur la mission. Nous avions mis au point, avec Siobhan et Molly, un stratagème pour confondre Sofia. Je devais me procurer la carte de visite de la pimbêche et la faire passer à Molly qui prendrait contact avec elle. Cette dernière, rebaptisée Cora Grant pour notre opération spéciale, était une femme d'affaire irlandaise qui, après quelques années passées à travailler à l'étranger, revenait en Irlande. Elle souhaitait organiser un grand gala de retrouvailles avec sa famille et ses amis pour cette occasion. Un de ses proches lui aurait glissé la carte de Sofia, lui présentant Devil's Event comme la perle rare en matière d'évènementiel.

Molly conviendrait d'un rendez-vous avec la cible et nous ferait un rapport le soir même. Sur le papier, tout fonctionnait à merveille. Mais les films d'espionnage m'ont appris que les méchants ont parfois de la ressource. Je devais donc être méfiante et rester sur mes gardes.

Je commençais par ouvrir le tiroir du haut. J'y trouvais tout un tas de choses inutiles : plusieurs rouges à lèvres, du fond de teint, un miroir, une brosse à cheveux, du baume pour le corps, de la crème pour les mains et plein de produits divers et variés, probablement vitaux dans la vie d'une bimbo. N'appartenant pas à cette catégorie, je ne pouvais probablement pas comprendre l'importance d'amener sa salle de bain sur son lieu de travail. Je refermais et passais au tiroir suivant, qui s'avérait être beaucoup plus intéressant.

En effet, après avoir soulevé les dossiers en cours et les magasines féminins de Sofia, je tombais enfin sur sa réserve de cartes de visite, rangées dans une petite boite métallique. J'en dérobais quelques unes, juste au cas où et, m'apprêtant à remettre la boite en place, mon regard fut attiré par une chemise qui semblait sortir d'un faux fond. Je regardais ma montre, j'avais encore un peu de temps. Aussi décidais-je de l'ouvrir. Je parcourais les différents feuillets présents à l'intérieur, pour la plupart de la paperasse sans intérêt, et finissais pas tomber sur une liste de noms dont certains étaient soulignés et annotés. Intriguée de voir celui de Pierce O'Riordan dessus, je décidais de prendre une photo de tout cela, sure de son utilité pour notre plan. Consciente de pouvoir me faire surprendre à tout moment, je remettais le tout en place et après un rapide coup d'œil dans le couloir, je regagnais mon bureau, ni vu, ni connu. Les rouages du plan étaient lancés et le temps de Sofia compté.

An irish love (En Réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant