Chapitre 9

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A mon réveil, quelques heures plus tard, la tempête s'était calmée. Plus de violentes bourrasque ni de pluie diluvienne, juste le bruit habituel du vent auquel je m'étais habituée quelques mois plus tôt. N'ayant aucune notion de l'heure qu'il était, je décidai de descendre checker mon téléphone, si toutefois la batterie avait résisté. A mes cotés, Jamie dormait à poings fermés, un sourire indescriptible sur les lèvres. Je n'arrivais pas à me décider entre béatitude et satisfaction mais même dans son sommeil, Jamie O'Callaghan était à tomber. J'attrapais le plaid au pied du lit et m'emmitouflai dedans, puis je déposai un baiser sur l'épaule nue du bel irlandais endormi. Une vague de chaleur me submergea quand mes lèvres rencontrèrent sa peau et des flashs de notre étreinte torride me revinrent en mémoire. Siobhan avait, comme toujours, raison : j'avais mal jugé Jamie et j'aurais vraiment regretté de passer à coté de quelqu'un comme lui. Rien ne m'avait préparée à autant de tendresse, de sensualité de sa part. Il m'avait fait rire, il m'avait émue aussi, s'émerveillant de la douceur de ma peau et me répétant à maintes reprises à quel point j'étais belle. Mon capital « confiance en soi », bien amoché il y a peu, reprenait petit à petit du poil de la bête. Quant à moi, j'aimais tout chez cet homme et l'évidence même me sauta aux yeux : j'étais totalement et inévitablement amoureuse.

Je me tirai de ma rêverie et pris l'escalier sur la pointe des pieds pour rejoindre la pièce principale. Après un passage express aux toilettes, besoin naturel oblige, je me servais un grand verre d'eau et attrapais mon téléphone. Comme je le supposais, la batterie avait rendu l'âme. Je trouvais la montre de Jamie posée sur le canapé, cette dernière indiquait 1h37.

- Petite crise d'insomnie, Mademoiselle Mullighan ?

Je souris et me retournai pour faire face à Jamie. Ce dernier, torse nu et en boxer, me scrutait avec une lueur dans les yeux qui m'était à présent familière.

- Je suis juste descendue prendre un verre d'eau et voir l'heure qu'il était.

- Tu devrais venir te remettre au lit, il fait frais et encore nuit, nous avons du temps devant nous.

- Je n'ai pas sommeil, Jamie, lançai-je innocemment.

- Cela tombe bien, moi non plus.

Il s'approcha de moi et m'embrassant à pleine bouche, il fit glisser le plaid. Pour la première fois depuis des mois, je me sentais bien. Jamie avait réveillé en moi la femme sauvage et séduisante, celle que Adrian avait voulu soumettre et contrôler. Se détachant de moi, il m'attrapa par les hanches, me souleva et me bascula sur son épaule. Je poussais un cri de surprise puis partis dans un fou rire incontrôlable. Jamie prit son plus bel accent irlandais de la campagne, me sommant d'arrêtait de me débattre, ce qui ne fit qu'aggraver ma crise de rire. Quand il me posa sur le lit, j'avais la respiration saccadée et le hoquet. Puis il m'expliqua qu'il avait un remède celte efficace contre mon mal et après m'avoir enlacé, nous reprîmes là où nous nous étions arrêtés quelques heures plus tôt.

Quitter le cottage me donna le vague à l'âme. L'espace d'un instant, l'idée de rester ici me traversa l'esprit, tel deux fugitifs amoureux tentant de fuir un destin qui ne leur convenait pas. Une fois rentrés à Dublin, la magie liée à cet endroit s'estomperait et nous retrouverions Sofia et tous nos soucis. Je sentis la déprime me gagner et je poussais, sans m'en rendre compte, un soupir à faire pleurer les pierres elles-mêmes. Jamie s'en amusa, m'enlaçant tendrement et me jurant que le retour à la normale ne changerait strictement rien entre nous. Avant de prendre la route pour Dublin, nous fîmes un bref arrêt à Oak Tree Clearance, prendre les photos pour le mariage. Puis Jamie décida de passer par les petites routes, me faisant découvrir une Irlande sauvage qui me fit chavirer le cœur. Le comté de Wicklow regorgeait d'étendues d'eau claire et limpide, de landes verdoyantes s'étendant à perte de vue, de ruines perdues là et encerclées de fleurs sauvages. Mon grand-père avait probablement raison, du sang celte devait courir dans mes veines. Face à ce paysage époustouflant, mes cheveux roux balayés par le vent, je me sentais chez moi. Jamie me rejoignit et prenant ma main dans la sienne, nous restâmes un moment silencieux, perdus dans la contemplation de tant de beauté. Puis, les yeux toujours rivés sur le lointain, il brisa le silence et se confia à moi.

An irish love (En Réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant