An irish love (En Réécriture )

Chapitre 6 réécrit

Lorsque j'ouvris les yeux le matin suivant, le soleil n'avait pas encore pointé le bout de son nez et une migraine carabinée me matraquait les tempes. La nuit avait été mouvementée, peuplée d'affreux cauchemars dans lesquels je préparais le mariage de Pierce et Emily pour finalement arriver au jour J et découvrir que j'avais organisé les noces de Jamie et Kate. Ou encore, un rêve totalement loufoque dans lequel je me présentais chez Devil's event et personne ne me reconnaissait, mon poste actuel étant occupé dans mes songes par Kate. Je me levais, pris un cachet contre le mal de tête et remontait pour me remettre au lit. Cette histoire me travaillait beaucoup trop et je songeais, l'espace d'un instant, à me faire porter pâle. Affronter Jamie mais plus encore Kate et Sofia me semblait complètement impossible à surmonter. Je devais être lucide : je ne faisais clairement pas le poids contre Sainte Kate. Elle était plus mince, plus sophistiquée, elle avait l'avantage de mieux connaître Jamie que moi et si Sofia avait dit vrai, ce dernier ne tarderait pas à retourner auprès d'elle, quoi qu'il ait pu se passer hier entre nous. Mais une autre partie de moi ne pouvait s'empêcher de revivre le baiser enflammé que nous avions échangé. Je pouvais encore sentir la chaleur des lèvres du bel irlandais dans mon cou, sur ma bouche, sa fougue et sa passion mêlées quand il me serrait contre lui et intérieurement, je pensais que cela devait avoir de l'importance pour lui. Il m'avait embrassé avant même de savoir que Kate était de retour donc les dires de Sofia demeuraient infondés. Jamie m'avait embrassé parce qu'il en avait envie, tout simplement. Cela changeait complètement la donne et me redonnait un semblant d'espoir. Après avoir tergiversé une bonne dizaine de minutes dans mon lit, je finis par me lever. Non je n'étais pas une pauvre fille qui se lamentait et pleurait sur son sort pendant des jours en mangeant de la glace et en regardant des comédies romantiques qui se terminaient toujours bien. Je valais mieux que ça et je pouvais affronter cette situation. Ce que j'avais vécu à New York m'avait rendu forte et rien ne pourrait changer cela. Sous la douche, je pensais à toutes les réactions possibles que je pouvais avoir en voyant Kate arriver.

1- L'ignorer et lui faire signe de parler à ma main, l'option New-Yorkaise.

2- Me caler dans un coin avec Siobhan et faire semblant de dire des choses sur elle en la regardant par moment, ce qui, après mûre réflexion, était totalement puéril, surtout pour une célibataire de trente ans.

3- La défier du regard et lui serrer la main tellement fort jusqu'à ce que cette dernière se brise sous ma poigne démoniaque et qu'elle m'implore de la laisser partir.. Non là j'allais trop loin !

4- Me transformer en Sainte Roxanne, pleine de bonnes attentions pour tout le monde et tellement gentille qu'on ne pouvait que l'adorer.

Là je tenais mon plan d'attaque. Je poussais un petit cri de victoire revigorant et une fois séchée, je cherchais la tenue la plus confortable tout en étant canon. La veille, j'avais décidé d'opter pour le mode patate, choisissant dans mon dressing une tenue confortable mais aussi glamour que le combiné cheveux gras, combinaison licorne et jambes poilues. Adieu donc leggins polaire qui faisait des peluches, pull oversize en maille de grand-mère et Doc Martens. Et bonjour petite robe fluide baby-doll, bottines et maquillage naturel. Bien entendu, mon médaillon était du voyage puisqu'il ne me quittait jamais.

Une fois prête et entièrement satisfaite de mon apparence, je quittais la chaleur de mon cocon douillet pour affronter le vent glacé d'Irlande. Les premières bourrasques d'automne s'étaient levées dans la nuit, annonçant l'arrivée de la pluie et il me fallut me faire violence pour sortir par un temps pareil. Je passais dans une bake house acheter des scones frais, des brioches et quelques muffins, phase une de mon plan machiavélique. M'éternisant un peu dans les rues désertes de Dublin, j'arrivais quand même chez Devil's Event avant tout le monde. Première sur place, je décidais d'envoyer un mail à ma famille pour prendre des nouvelles puis je passais à la phase deux qui consistait à préparer du thé et du café pour tout le monde.