James

25. Snacks

           

Résumé des épisodes précédents :

Suite à une arnaque, Aliénor, la jolie étudiante en économie qui a dérouté le coeur de James, ce millionnaire informaticien bien caché sous un sweat froissé et un jean plus très jeune, se retrouve à squatter son studio, pour le plus grand bonheur de ce dernier. Mis à part un petit problème de place et un pote un peu alcoolisé, la cohabitation se déroule plutôt bien. Seule ombre au tableau, James ne lui a toujours pas dit la vérité sur son compte en banque.

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« Sandwich ensemble ce midi ? Je visite un appart à 13h. »

Le message de miss42 s'affiche sur l'écran de mon smartphone, incursion discrète dans ma journée de travail. Avant elle, ce maudit engin de déconcentration arrivait dans mon tiroir le matin et n'en sortait que le soir. Maintenant il trône sur un coin de mon bureau, jamais bien loin. Je réussis encore à l'oublier quand je vais à l'atelier mais c'est devenu impossible lorsque je suis ici, dans les étages. Les tâches que j'effectue dans ce bureau ne nécessitent pas une si grande concentration, du moins c'est la meilleure excuse que j'ai trouvée pour pouvoir garder le téléphone dans mon champ de vision. Je suis faible.

« Deal ! Chez Snacks ? »

J'aurais dû refuser et rester lire mon rapport de productivité des RH. Mais entre 50 pages de justifications foireuses expliquant pourquoi ces abrutis n'utilisent pas les outils dernière génération que je leur ai achetés et 15 minutes avec *ma copine* il n'y a pas photo.

« Rendez-vous est pris alors 😊 Je me ferai pardonner pour hier soir 😉 »

J'espère bien, j'ai rarement vécu pire soirée que celle d'hier, et pourtant je suis longtemps resté célibataire. J'aurais préféré que l'on se dispute, ou qu'elle me pose un lapin. Mais non, miss42 a fait bien pire. Elle m'a emmené voir un film. Sur le principe j'étais pour, deux heures dans une salle sombre à regarder des explosions avec *ma copine* tout en grignotant du pop-corn, c'était là une belle perspective... Plus jamais je ne la laisserai choisir le film. Non seulement les scènes de cul étaient risibles, et pourtant je ne suis pas un expert en la matière, mais le scénario était inexistant, les acteurs avaient l'air de se faire chier au moins autant que moi, et pour combler le tout j'ai passé deux à me poser une question essentielle : comment ce chef d'entreprise multimillionnaire fait-il tourner sa boîte en étant aussi peu souvent à son bureau ? Je veux sa recette. Moi je passe des semaines sans voir la lumière du soleil, je vois mes potes deux fois par mois, je prends jamais l'hélico, je suis noyé sous les réunions et les comptes rendus, et lui... et lui... lui c'est tout l'inverse. J'aimerais bien savoir dans quoi il bosse, je me suis assurément trompé de filière. Chez nous c'est le stress permanent des deadlines, des bugs, d'une arrivée de concurrent plus puissant que nous, chez lui c'est soirée BDSM, déjeuner de trois heures à Paris, sieste à Rome et retour au bureau juste avant l'heure de sortie. Tout cela sans oublier ses ex toutes plus sexy les unes que les autres. A part miss42 et sa sœur aucune des filles qui ne m'a dragué n'était en couverture de magazine. Bon, avant Aliénor aucune fille ne m'a dragué tout court.  Et ce beau gosse super riche, car oui il était forcément riche et beau, choisit la nana la plus ennuyeuse de la Terre, qui n'arrive pas à la cheville de ma miss42 pour le coup, pour épouse. Pas crédible ! En résumé ce film était à chier et miss42 m'en doit une.

Je compose rapidement le numéro de Jena avant d'oublier et patiente un instant.

— Oui monsieur, me répond sa voix stricte.

— Jena, pourriez-vous bloquer mon agenda ce midi, de 12 à 13, et me faire signe lorsqu'il sera midi ?

— Oui monsieur, dois-je aussi demander une vérification du système de notifications de votre outil de messagerie ?