Ça faisait trois semaines. Trois semaines qu'il ne vivait plus chez ses parents.
Trois semaines où il habitait désormais en colocation.
Trois semaines qu'Hugo le fuyait.
Deux semaines qu'il était redevenu bon ami avec David.
Un semaine qu'il faisait la tête à Damien. Pourquoi ? Il ne savait pas vraiment. Enfin, si, il savait. Le problème était qu'il se demandait comment il avait fait pour se disputer avec son ami pour un si petit truc. Pour une si petite phrase. Juste pour quelques mots.Thomas était assis sur son vieux lit. Il avait pris sa tête entre ses mains. En ce moment, ses seules amies étaient ses idées noires. C'était comme si elles avaient profités qu'il se dispute avec Damien pour revenir en nombre incalculable. Sa lèvre inférieure était malmenée par ses dents, son visage par ses ongles et sa tête par ses pensées.
Il renifla avant de refaire tomber ses bras le long de son corps. Son regard était perdu dans le vide. Il était frustré en plus. Il y a une semaine il avait eue le courage d'embrasser son ami aux billes bleus. Il s'en était beaucoup maltraité la lèvre juste avant qu'il ne fasse le premier pas. Il avait été plus qu'heureux quand Damien avait répondu à son baisé.
Mais tout avait une fin. Et le bonheur en premier. Même pas deux heures plus tard ils avaient eu la discussion dévastatrice. Damien avait osé. Il avait osé lui parler de ses problèmes. Il avait osé lui dire qu'il n'allait pas bien alors que chaques matins en se levant il se répétait que tout allait bien. Il avait osé lui dire qu'il avait besoin d'aides. Qu'il avait besoin de parler. Qu'il devait aller voir un quelqu'un. Le jeune adulte aux boucles brunes avait juste envie de frapper son ami.
Du bruit se fit entendre. Thomas sursauta. Il se releva rapidement et alla voir ce que c'était. Rapidement, il alluma la lumière du petit salon.
Et tomba sur Damien.
Celui-ci ressemblait à un voleur prit sur le fait. Il leva immédiatement les bras en l'aire.-Je... Je me suis perdu !
Thomas leva un sourcil en l'aire.
-Et comment t'as fait pour atterrir dans mon salon ?
-Je sais pas...
Damien avait baissé les yeux et semblait mal. Thomas souffla.
-Je pense que j'avais juste envie de te parler.
-Hors de question.
-Mais putain Thomas ! J'en ai marre que tu ne fasse pas face à tes problèmes et essaye de vivre avec. C'est même toi qui m'a appris à ne pas ignorer mes problèmes. Dis, Thomas, tu ne m'as jamais demandé ce que j'avais fait pendant ces trois années. Tu sais que je suis allé étudier à trois heures de voiture d'ici mais c'est tout.
-Qu'as-tu fait pendant ces trois années ?
Damien parût surpris.
-Je... Et bien... Ne te braque pas en entendant ce mot, s'il te plaît. Je suis allé voir un psy. C'est mon père qui m'y a un peu forcé. Ça peut peut-être te paraître con mais je me sentais mieux. Et puis, j'ai rencontré son fils. Si tu l'avais vu putain ! Physiquement il te ressemblait vraiment trop. Ça m'a choqué. Et puis j'ai pensé à toi. Je me suis demandé ce que tu faisais. Alors je suis revenu dans le coin. Je voulais voir ce que tu étais venu. Tu sais, j'en ai fait des rencontres ces trois années mais je n'ai jamais trouvé quelqu'un comme toi. Tu étais unique pour moi.
-Tu vas mieux ?
-Oui.
-Je suis content.
-Pourquoi ?
-T'étais un peu comme moi au lycée.
-Presque dépressif ?
-Non. T'étais un putain de gros rêveur qui ne voulais pas voir la vérité en face mais en avait quand même marre de son quotidien. Et je ne suis pas "presque dépressif".
Les yeux de Thomas rencontrèrent ceux de Damien.
-T'étais amoureux de moi au lycée ?
-Je le suis toujours. C'est juste toi qui me fuit tout le temps.
Thomas fronça les sourcils.
-Fait pas cette tête.
-On a arrêté de sortir ensemble bien avant que tu partes.
-Tu t'es éloigné de moi bien avant les mecs.
-J'avais peur que ce soit faux.
-Quoi donc ?
-Ça fait mal. Mes problèmes me font mal mais je ne me bats pas contre eux. Ça crains un peu de sa battre contre ses amis quand même. J'ai peur que tu me laisse seul. Chaque matin où on était ensemble j'avais peur de me réveiller et de constater que quelqu'un avait prit ma place à tes côtés. J'avais peur que tous mes amis me mentent depuis le début. Et...
Thomas s'arrêta. Il venait de se rendre compte de ce qu'il venait de dire à Damien. Il en avait trop dit. Oui, ce n'était même pas la moitié de ses problèmes. Mais il en avait déjà trop dit. Jamais il n'avait parlé de ses problèmes depuis qu'il en avait.
-Tu dois battre tes démons. Tu dois continuer de rêver, d'avoir des rêves. Ne te vends pas entièrement à tes démons. Ne laisse pas le diable avoir ton esprit. Ne les laisse pas t'avoir.
Thomas aurait pû en pleurer. Mais il n'en avait plus la force. Damien vint le serrer dans ses bras.
-Jamais je ne laisserai quelqu'un prendre ta place.
-Bien-sur que si ! Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer mes amis parler dans mon dos. Et à chaque je me dis qu'il me déteste, qu'il me trouve insupportable à être souvant trop froid et méchant et que je leur donne juste envie de vomir. Ça fait mal.
Damien se mit à trembler légèrement. Thomas fut très surpris en voyant que son ami pleurer.
-Pourquoi tu pleures ?
-Je vais t'aider.
-C'est bon.
-Non.
-Quoi ?
-C'est pas bon.
Damien se mit à sangloter contre le bouclé alors que celui-ci sentait que ses yeux lui piquaient. Il ne devait pas. Il devait vraiment pas pleurer. Il se mordit fortement l'intérieur de sa joue pour empêcher les larmes de couler. Il avait beaucoup de mal à supporter la vision de son ami pleurant. Il détestait cette vision.
Thomas releva la tête de Damien. Il essuya comme il pû le visage remplit de larmes de son ami avant de lui faire un baisé timide sur la joue. Il ne savait pas vraiment comment le réconforter. Il n'avait pas l'habitude d'avoir quelqu'un qui pleurait contre lui.
Soudainement Damien releva la tête.-J'ai une question.
Thomas lui leva son pouce droit, ce qui fit sourire Damien.
-Tu connais un certain Terracid ?
Thomas rigola.
-Bien-sur !
-Ho...
-Quoi ?
Damien semblait perdu dans ses pensées et Thomas se dit qu'il devrait sûrement le laisser tranquille. Il se recula doucement et regarda quelques instants Damien qui le regardait avant de souffler un bon coup. Il devait le faire.
Alors il tendit son petit doigt à Damien.-Tu me promets de rester près de moi ?
Damien attrapa son petit doigt avec le sien.
-Je te le jure.
-Merci. Merci Dami.
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Le mec du bus (Terraink)
أدب الهواةDeux inconnus à un arrêt de bus. Deux lycéens. Deux amis. Deux personnes amoureuses. Deux inconnus qui grandissent. Deux jeunes adultes. Et puis il n'y a pas que eux deux. Leurs amis. Les bons amis. Les mauvais. Les amis ni très bons, ni très ma...