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Le vide. Juste le vide pour nous rappeler qu'ils sont partis. Et avancer sans vraiment savoir ce qui nous attend, si on va s'en sortir vivant, mais continuer tout de même parce qu'on se l'est promis. Parce que je lui ai promis. Et s'arrêter parce qu'on ne sait pas quelle putain de porte ouvrir. Il y en a trois sur ce palier de merde, ils pourraient au moins mettre des indications! Du genre "Suivez les mouches, vous trouverez les toilettes" ou encore "Euthanasie en cours prière de ne pas déranger" ! Merde quoi ! Et pour ne pas arranger la chose, les cris se sont arrêtés. Ce serait trop demandé de rendre ça un peu plus facile ? Soudainement, un frisson s'empare de mon corps. Je ne sens plus rien mis à part le sol lorsque je tombe.

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Je me réveille attachée à une chaise. Pour une fois, est ce que ma journée peut être à peu près normale ? Je soupire et commence à regarder autour de moi. Des fenêtres murées, des ampoules vertes, une forte odeur de moisi et d'humidité. Et pour finir, ce fichu corset me compresse la poitrine. La porte s'ouvre enfin sur un homme en blouse blanche tachée de sang. Malgré moi, la panique me prends et je tente de dégager mes liens, en vain.
-Voyons... ça ne sert à rien d'essayer de partir. Tu es mon jouet maintenant. Et justement, il y a une petite expérience que j'aimerais essayer sur toi.
Je le regarde passer à côté de moi, apeurée, car pour la première fois depuis longtemps, je ne sais pas quoi faire. Je le vois prendre des sortes d'électrodes, et des sueurs froides parcourent mon dos. Même sans savoir ce qu'il va se passer, je sais déjà que ça va être désagréable.
- On va te plonger dans tes souvenirs. Tu vas essayer de t'en sortir, mais rappelle toi de ceci.
Il se rapproche de mon oreille, je sens son souffle sur mon cou, et j'ai envie de vomir à cause de cette proximité.
-Plus tu essayes de t'en sortir, plus c'est douloureux. Ceux qui ont trop essayé sont morts, ce serait quand même dommage qu'il arrive la même chose à une jolie créature comme toi.
-Vous êtes vraiment des fils de pute.
-Si tu savais.
Et sans plus de conversation, il tourna un bouton, et je m'entendis hurler, puis perdre connaissance.

Quand je rouvre mes yeux, je suis assise dans une chambre d'enfant sombre, avec seulement un un lit en fer dans un coin et une vieille poupée posée dessus. Ni armoire, ni bureau, ni lumière, des planches sur l'unique fenêtre, et cette chambre pourrait sembler abandonnée. Mais elle ne l'était pas, je le savais mieux que personne.
-Non... Non, laissez moi sortir, je vous en prie, ne me laissez pas là!
Je hurle. Encore et encore. Seulement, très vite, je ressens une douleur partout dans mon corps qui me coupe le souffle, et qui m'étourdis. Il avait raison l'enculé, ça fait vachement mal ! Très vite, je me résigne à hurler et je reste calme, me disant que si je ne fais rien, il arrêtera. Seulement, ce n'est pas le cas. Il veut que je regarde, que je revoie la descente aux enfers d'une enfant de cinq ans.
Au bout d'un certain temps, un homme entre dans la pièce, trainant une petite fille derrière lui et la jette sur un lit comme si elle ne pesait rien. La petite fille supplie son tortionnaire de la laisser tranquille, pleure toute les larmes de son corps et crie comme si ça pouvait lui sauver la vie.
-Papa je t'en prie, je suis désolée, je le referais plus !
Ne pouvant en supporter plus, je ferme les yeux, mais la douleur reprend et un cri s'échappe de mes lèvres malgré moi. Je ne veux pas mourir, alors je regarde, des frissons secouant mon corps et la terreur prenant peu à peu possession de mon être tout entier.
La scène semble durer des heures, longues heures durant lesquelles je regarde mon père me frapper et me violer sans retenue.

Psychopathe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant