The 101th

17.

Je devais mettre en action la dernière partie de mon plan, détruire le bout de radio volé mais je devais encore trouver comment. 

Cette nuit là, j'avais passé plus de temps à réfléchir comment me débarrasser de l'objet que de dormir. Au final je m'étais mise d'accord pour le lancer dans la rivière, de toute façon il s'agissait d'un objet électronique donc forcement il n'aimerait pas l'eau. Simple mais efficace. 

Je me leva donc au aurore pour quitter discrètement le camps encore endormie, je décida d'emprunter le petit trou d'Octavia, que je remercia mentalement au passage c'était une sortie tellement discrète et bien cachée qu'il était pratiquement impossible de le trouver sauf si on sait ou chercher. 

Je m'enfonçais dans la forêt d'un pas assuré, confiante sur le fait que je ne serais pas suivis par un de mes camarades. Je ne me souvenais pas très bien de la route que nous avions emprunté lorsque nous avions été au Mont Weather, mais il me semblait qu'en sortant du camps nous avions été tout droit. Ça ne devrait pas être trop compliqué, et puis de toute façon je finirais bien par trouver cette rivière au bout d'un moment. 

J'évitais avec aisance les branches, racines et buissons qui me barraient le passage. Je ne savais pas exactement depuis combien de temps je marchais, j'étais tellement perdue dans mes pensées que j'oubliais même la raison pour laquelle j'étais seule dans la forêt. 

Plus je me rapprochais de cette rivière plus je me sentais apaisée intérieurement, savoir que l'horrible personne qu'était mon père, à des million de kilomètres d'ici, de ne pas entendre sa voix, juste l'oublier, me soulageais. Néanmoins j'eus un pincement au coeur lorsque mes pensées dériva vers mon ami Jasper, j'étais en train de le condamner. Est ce que j'étais vraiment prête à faire ce sacrifice ? Même moi je ne le savais pas vraiment. Et comment allaient réagir mes amis lorsqu'ils découvriront que c'était moi qui avait saboté la radio, j'avais déjà déçue Clarke une fois et la décevoir une seconde fois serrait terrible. Et puis Bellamy, comment réagirait-il lui aussi, il m'a sauvé plusieurs fois, pour au final quoi ? avoir la mort d'un ami sur la conscience. 

Plus j'avançais plus je me rendais compte de la lâcheté de mon acte et des conséquences de celui-ci. J'étais maintenant remplis de doutes. Je toucha instinctivement la batterie que j'avais glissée dans l'arrière de mon pantalon, à son contact un frisson me parcouru. Je leva les yeux, et je m'aperçue que j'étais bien arrivée à destination. 

Il était temps de faire un choix, je dégagea l'object de mon pantalon pour le prendre dans mes mains, je le regarda plusieurs secondes. Il ne fallait pas que réfléchisse trop mais que j'agisse, plus j'attendais, plus le doute grandissait en moi. Je pris une grande inspiration, ferma les yeux, leva le bras au dessus de ma tête. J'étais sur le point de lancer l'objet lorsque je fus interrompue 

- "Emma arrêtes! je t'en supplie. Me cria une voix derrière moi. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir à qui appartenait celle-ci. C'était donc trop tard, j'étais démasquée 

- C'est vraiment ça que tu veux ? avoir la mort de l'un des nôtres sur la conscience ? Franchement tu vaux bien mieux que cela. Repris de plus belle la voix 

J'étais immobile, comme pétrifiée, peur de regretter le moindre geste. 

- Comment tu veux qu'on survive si l'un des nôtres nous trahis, pour rester en vie on doit se soutenir les uns les autres et surtout rester soudés. Je t'en pris Emma, ne fait pas quelque chose que tu regrettera toute ta vie. Je comprends que tu n'a pas envi de faire face à l'Arche, quelque soit ton passé, mais c'est du passé maintenant. Notre vie à changé alors ne la gâche pas. Continua la voix, se rapprochant de plus en plus de moi.

Une larme s'échappa malgré moi et roula sur ma joue à une vitesse folle. Elle avait raison, j'allais regretter toute ma vie d'avoir condamné mon ami. Je ne lui avais pas parler beaucoup de fois mais je me sentais tout de même proche de lui, il restait mon ami. Une seconde larme coula et je baissa le bras en guise de défaite. Je n'avais plus la force de jeter ce truc. 

Je sentis quelqu'un me prendre l'objet des mains, je le laissa glisser sans aucune opposition, il était déjà trop tard, mon plan était tombé en miette. 

Après quelques secondes je me retourna enfin et fis face à mon amie. Clarke qui se tenait à quelques mètres de moi, Octavia sur la droite et je remarqua au passage qu'elle tenait dans une de ses mains la batterie volée une journée plut tôt. Je regarda Clarke dans les yeux, elle me souriait en retour. J'avais l'impression qu'elle ne m'en voulait pas d'avoir volé ce truc. 

- On est là Em, on est une équipe, tous solidaires. Renchérie t-elle en me prenant dans ses bras. Elle avait dû voir un moi une telle détresse, quelqu'un de brisé. Surprise par son geste je ne savais pas trop quoi faire, mais je finis par lui rendre son étreinte. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas tenu quelqu'un dans mes bras, toutes les cicatrices enfouies en moi se réouvrir le temps de cette étreinte. Je me sentais tellement minable, nulle d'avoir pensée un seul instant que jeter une partie de la radio résoudrait nos problèmes. Je finis par fondre en larme dans les bras de mon amie. 

- Quoi qu'il t'es arrivée sur l'Arche Emma, c'est maintenant terminé. Nous sommes ta nouvelle famille, on se protège les uns les autres comme la dit Clarke. Finit par dire Octavia en brisant le silence, elle s'était également rapprochée de moi avait posé sa main dans mon dos en signe d'encouragement. 

- Je suis désolée, je suis qu'une sale égoïste! finis-je par dire entre mes dents 

- On a tous nos moments de faiblesse, ça peut arriver à tout le monde...  Il est temps de rentrer au camps maintenant. Dit Clarke en me lâchant. Je croisa ses yeux et la blonde me fit un léger sourire, que je rendis par politesse mais également pour la remercier d'être intervenue avant que je commette l'irréparable. 

Accompagnée de mes deux amie, nous prîmes le chemin de notre camps dans le silence. Quoi qu'il puisse arriver par la suite, je devrais faire face à mon passé, sachant pertinemment que je ne pourrais pas fuir indéfiniment.