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Chapitre 10

Ophélie était assise sur le fauteuil, un thé à la main, en face d'Ely. Maxence était juste à côté de cette dernière. Il avait même tenté de passer un bras autour de ses épaules mais Éléonore l'avait repoussé discrètement. Un étrange silence régnait dans la pièce, qu'aucun d'eux n'osaient briser. Au final, Maxence était revenu bien trop tôt, les deux sœurs n'avaient donc pas eu le temps de discuter en seul à seul. Ce fut Maxence qui brisa le silence le premier :

- Ophélie, si tu veux, je peux t'avoir une place gratuite pour un concert vendredi à Massy, proposa Maxence.

- Une place pour ... ? demanda-t-elle.

- VSO, tu connais ?

Éléonore fit les gros yeux à Maxence, ne comprenant pas pourquoi il invitait sa sœur et pas elle, mais aussi pourquoi il ne lui en avait pas parlé avant. Elle n'était même pas au courant que vendredi il allait devoir faire un concert avec le groupe, et lui l'annonçait comme ça, l'air de rien.

- Non je connais pas, c'est qui ? des français ?

Tout fière de lui, Maxence lui expliqua en long et en large qu'il avait fait un EP avec le groupe nîmois, puisque lui aussi était nîmois et qu'ils se connaissaient blablabla... Ely était déjà au courant de ça, et même si voir Maxence expliquer à sa sœur avec autant de passion était très mignon, elle restait quand même renfrognée à l'idée qu'il ne lui en avait pas parlé avant.

- Après Massy ça fait loin de chez moi, argumenta Ophélie, presque deux heures l'aller, car traverser Paris ou le périph', c'est pas de tout repos ! Et ensuite faire le retour dans la nuit, je sais pas.

Maxence prit l'air de quelqu'un qui réfléchissait, mais Ely avait l'étrange impression que c'était faux et qu'il savait déjà ce qui allait suivre après.

- Ça fait que trente minutes si tu pars de chez Ely, donc au pire tu arrives en avance chez elle, et tu restes chez ta sœur après le concert. Vous pourrez vous faire un samedi ensemble si vous voulez.

Éléonore n'en revenait pas. Maxence était en train de lui prévoir une journée avec sa sœur sans demander son autorisation et en faisant comme si elle n'était pas dans la même pièce qu'eux !

- Oula oula, déjà je pense que la première chose à faire serait de prévenir intéressée, non ? souligna Ely.

- Je suis ta sœur, tu vas pas me foutre à la porte Ely ? demanda Ophélie, en arquant un sourcil bien dessiné.

- Je...

- Tu vois, tu m'aimes trop pour ça ! s'exclama sa sœur en sautant du fauteuil.

Ely se leva à son tour, accompagnée de Maxence.

- Du coup, on se tient au courant, et de toute façon on devait avoir une petite discussion toi et moi, comme ça c'est parfait.

Ophélie vint serrer sa sœur dans ses bras, à la limite de l'étouffement. Elle avait beaucoup trop d'énergie pour une étudiante en école d'infirmière, pensa Éléonore.

- Maxence, ravie de t'avoir connu, s'exclama-t-elle en lui collant sa joue puis son autre joue à ce dernier.

- Moi aussi, répondit-il tout souriant en plantant son regard dans celui d'Ely.

Éléonore plissa les yeux, si elle avait pu envoyer des éclairs, elle aurait foudroyé Maxence sur place, qui ne perdait toujours pas son sourire devant les ridicules menaces d'Ely.

- Bon, j'y vais ce soir j'ai du boulot ! A plus hermana ! s'écria Ophélie avant de s'engouffrer en dehors de l'appartement.

La porte se referma en claquant qu'Ely n'avait même pas eu le temps de lui répondre. Elle resta immobile quelques secondes avant de se retourner vers Maxence. Il n'avait pas bougé et souriait un peu moins, sans doute en réalisant qu'il n'y avait plus Ophélie pour le défendre.