Chapitre 9

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Éléonore sentit des courbatures dans tout son dos. Ça lui faisait mal et elle n'avait pas envie de se réveiller mais elle savait qu'elle devait se lever histoire de faire passer son mal de dos. Elle ouvrit un œil et découvrit son salon devant elle. Elle fronça les sourcils ne comprenant pas pourquoi elle se retrouvait ici et pas dans son lit quand elle sentit dans son dos quelque chose bouger. Au début elle pensa que Nyx était coincée derrière elle, mais c'était plus grand que Nyx et prenait plus de place. Elle se retourna discrètement et trouva un garçon endormi, et remarqua qu'il l'emprisonnait dans ses bras. Oh. Mon. Dieu. Un flash, puis deux et Ely finit pas se souvenir pourquoi Maxence était ici. Ils s'étaient tous les deux endormis sur le canapé après s'être embrassés pendant elle ne savait combien d'heures. La joie prit la place de l'anxiété et son cœur se gonfla tellement fort de bonheur qu'elle sourit sans s'en rendre compte, elle avait l'impression que ce dernier voulait sortir de sa poitrine pour exprimer ce qu'il ressentait, mais Ely savait qu'elle devait le comprimer. Elle se laissa aller contre Maxence endormi et jeta un coup d'œil à l'horloge. Il était 9h30. C'est bizarre, elle ne se levait jamais après neuf heures, la soirée alcoolisée plus le fait d'avoir couché avec Maxence avait dû sacrément l'amochée. Éléonore eut un léger moment de doute, et se demanda quel jour ils étaient. Lundi.

- Y faut que j'aille en cours, cria-t-elle en se redressant vivement.

Elle sauta du canapé en courant dans sa salle de bain, le cœur battant la chamade. Elle détestait être en retard ou absente, enfin en règle générale elle détestait rater l'école. Elle s'activa de rendre son visage un minimum correct avec de l'eau froide, attrapa les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main et s'habilla à vitesse grand V. Le cœur toujours à fond dans son thorax, elle se parfuma et sortit de la salle de bain pour prendre son sac de cours déjà préparé à l'avance –hallelujah- dans sa chambre. Elle sortit en trombe et passa devant le canapé du salon, Maxence dormait encore, mais elle n'avait pas le temps de le réveiller pour le mettre à la porte. Elle s'empressa dans la cuisine, griffonna une explication sur un post-it et le colla sur le paquet de céréales de la table basse. Il ne devrait pas le louper comme ça :

TOI DORMIR, MOI COURS, RESTE LÀ A+

Éléonore sortit de son appartement sans le fermer à clé et fit attention de ne pas trop faire de bruit lorsqu'elle ferma la porte. Une fois dehors, elle s'engouffra dans les escaliers et les dévala rapidement. Elle courut presque pour pouvoir atteindre sa voiture. Ely démarra mais se força à respecter les limitations de vitesse même si ce n'était pas l'envie qui manquait d'accélérer. Oui elle avait « peur » en voiture, mais elle faisait n'importe quoi sous l'influence du stress. Elle avait seulement vingt minutes de route. En tant normal vingt minutes n'était pas si long que ça, mais dans ce genre de situation, le trajet lui paraissait interminable. Les paysages défilaient à toute allure, et Ely était de plus en plus anxieuse. Même si elle n'avait aucun cours obligatoire le lundi, ses parents lui avaient quand même permis d'étudier à Paris, de se loger, et de réaliser son rêve. Si elle séchait les cours, c'était un peu comme les trahir. Bon aujourd'hui elle ne s'était pas réveillée, ce n'est pas comme si elle avait voulu sécher les cours délibérément. Mais le résultat était le même et c'est ça qui compte. Elle arriva enfin à l'université. Avec une chance inouïe, elle trouva une place pour sa petite voiture juste à côté de l'entrée. Elle paya pour cinq heures, et eut légèrement mal aux fesses, mais elle n'avait pas le temps de chercher une place moins cher. Elle se dépêcha d'entrer et se dirigea à la bibliothèque. Elle n'était pas seule, en même temps, ici cela n'arrivait jamais. Elle relu les notes des cours précédents et attendit que le prochain cours commence pour s'y rendre. Le temps passa extrêmement lentement, comparé à ce matin lorsqu'elle était dans sa voiture à vouloir arriver à tout prix le plus rapidement possible. Elle se reconcentra sur ses notes quand une vibration sur la table la sortit de ses pensées. Éléonore attrapa son téléphone et vit qu'elle avait reçu un message d'un numéro inconnu.

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