Il était 17h15.

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Les arbres ont commencé à fleurir, les papis à sortir et les enfants à courir. Les oiseaux chantaient, les adultes riaient. Puis elle était là. Elle était là en espérant le voir.

Il faisait beau ce jour-là.

Elle était assise sur un banc froid face au lac qui se situait au centre du parc.

Ce même banc où ils étaient la dernière fois qu'ils sont allés au parc ensemble. D'ailleurs elle est assise de la même façon que lorsqu'ils y étaient. Comme une enfant. Les jambes croisées, en tailleur, les bras entrelacés...une fois de plus elle mâche un chewing-gum à la menthe et observe tout ce qui l'entoure. C'est son secret à elle. Pour éviter d'angoisser.

Elle se souvient de ce soir où elle avait imposé sa sortie à son père. Elle avait pris la voiture dans un élan de folie pour aller le retrouver, lui et ses clopes. Lui et ses mésaventures.

Elle observe le lac puis se souvient de leur fou rire monstrueux et atrocement ridicule. Ce fou rire causé par des canards bruyants et leurs corps tremblants de froid.

Elle aimerait tellement qu'il soit auprès d'elle.

Elle serait tellement heureuse qu'il lui raconte encore une fois comment il s'est retrouvé à aimer la musique, comment il s'est retrouvé à Amsterdam ou à savoir parler allemand...

Qu'est-ce qu'elle aimait l'entendre parler, l'entendre rire...Il lui manque, c'est évident.

Il est 17h57.

Le ciel s'est couvert de nuages gris. Elle doit partir avant que la pluie ne s'abatte sur elle. Elle ne l'a pas vu mais elle sait qu'il n'est pas très loin du parc.

Elle n'ira pas le voir car elle sait aussi qu'elle n'est pas la bienvenue.

18h03

Elle est partie laissant derrière elle une montagne de souvenirs.

Poète d'un soir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant