Quelqu'un toqua à la porte. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas lever la tête de cet oreiller encore humide de mes larmes. J'entendis la porte s'ouvrir doucement. Des pas se firent de plus en plus proches et je pu bientôt sentir un poids se poser sur mon lit.
- Je suis désolé... je... je pensais vraiment qu'elle allait s'en sortir, me souffla une voix familière après quelques secondes de silence.
Je le reconnu aussitôt. L'homme qui m'avait sauvé la vie. Je me redressai pour lui faire face geignant de douleur. Oui c'était bien lui. Ses yeux rouges me regardaient remplis de pitié et de culpabilité. Son visage était ravagé par la fatigue et l'inquiétude. Il restait là sans parler, son regard passant de mon visage à ses chaussures. Et soudain des centaines de questions fusèrent en moi, des questions que je n'aurais même pas envisagées avant son arrivée ici.
- Que s'est-il passé ? Il faut que je sache... Cet accident, c'était...
- Non, me coupa-t-il aussitôt. Je n'ai rien à voir là dedans. Je suis arrivé et j'ai vu ce camion en feu. Je me suis garé et je suis sorti de ma voiture pour aller voir. J'ai appelé les secours et c'est là que je t'ai entendu crier. Je suis venu aussi vite que je l'ai pu. Je pensais vraiment qu'elle allait bien, elle respirait et je n'ai pas cherché à voir plus loin que ça. Je t'ai vu et j'ai pensé que tes blessures étaient plus graves. Je suis tellement désolé si tu savais.
Il baissa le regard n'osant même plus me regarder tandis que des larmes s'écoulaient sur sa joue. Et je restais là incapable de trouver les mots. Il n'y était pour rien et pourtant il souffrait je le voyais. Il semblait anéanti et honteux... Il n'y était pour rien je ne pouvais pas le laisser souffrir comme ça devant moi. Pourtant je ne trouvais pas les mots, aucun son ne sortait de ma bouche. Il restait là immobile à regarder ses pieds. Après quelques secondes d'hésitation je lui pris la main. Il tourna presque aussitôt la tête et regarda nos mains avant de poser son regard dans le miens.
- Vous n'y êtes pour rien, le rassurais-je. Sans vous je serais sûrement morte avec elle, alors merci.
J'aurais préféré mourir avec qu'elle plutôt que de rester seule mais il ne fallait pas qu'il le sache, ça le détruirait. Je ne voulais pas qu'il se sente coupable. Il m'adressa un mince sourire et je le pris dans mes bras mais fut très vite rattrapée par la réalité lorsque je sentis une vive douleur à l'abdomen. Je ne pu m'empêcher de geindre à nouveau provoquant l'inquiétude de l'homme près de moi. Il relâcha aussitôt son étreinte et se leva rapidement du lit tandis qu'il s'excusait encore et encore. Je lui assurai que j'allais bien, lui adressant un sourire que je voulais réconfortant. Il se détendit peu à peu mais je pouvais toujours apercevoir de l'inquiétude dans ses yeux.
J'allais ouvrir la bouche lorsque Maria ouvrit la porte de la chambre. Elle entra suivie d'un homme et d'une femme en costume. Ils avaient tous deux un carnet dans lequel ils semblaient prendre en note ce que Maria leur disait. Cette dernière se tut en entrant dans la chambre et se rapprocha doucement de mon lit.
- Je suis vraiment désolée monsieur nous allons devoir parler à Alexie seuls à seuls je vais donc devoir vous demander de sortir, demanda-t-elle gentiment.
L'homme acquiesça et sorti doucement de la salle me laissant avec Maria et ces deux inconnus. L'infirmière vint s'assoir près de moi et me prit la main.
- Alexie je te présente Monsieur Thomas et Madame Hasting. Ils travaillent pour les services sociaux, finie-t-elle par dire d'une voix hésitante.
Non, c'est impossible, je devais être au milieu d'un cauchemar... Pas les services sociaux, tout sauf ça. Pourquoi ? Pourquoi étaient-ils ici ? Je commençais à paniquer en imaginant des scénarios tous plus horribles les uns que les autres. Mais rien ne pouvais me préparer à ce qu'ils allaient m'annoncer, rien ne pouvait être pire que ça...
- Nous sommes vraiment désolée pour ta mère Alexie, commença la jeune femme d'un air triste.
Le jeune homme m'adressa un sourire de compassion. Mais je ne les écoutais pas, je ne pouvais m'empêcher de chercher la raison de leur venue, il fallait que je sache. Rester dans l'ignorance était pire que tout il fallait que je sois fixée, que je sache ce qu'ils étaient venus m'annoncer. La jeune femme s'approcha doucement et vint d'assoir près de moi. Elle me prit délicatement la main et fit jouer son pouce sur celle-ci. Son sourire avait quelque chose de rassurant, elle était bienveillante et semblait chercher à me rassurer. Elle ouvrit une première fois la bouche avant de la fermer doucement, cherchant ses mots. Elle prit une grande inspiration et réessaya.
- Je sais que tu n'es sûrement pas prête à en parler mais je suis désolée nous devons t'informer de la suite, me dit-elle tandis que je sentais l'appréhension monter en moi.
Elle s'arrêta et me regarda essayant de desceller une réaction chez moi. Elle baissa doucement la tête tandis que j'essayais de comprendre ce qu'il se passait. L'homme ayant perçu sa détresse s'approcha à son tour et vint poser sa main sur l'épaule de sa collègue avant de poser son regard dans le miens.
- Alexie je pense que tu t'en doutes, tu es toujours mineure alors tu ne peux pas rester seule, commença-t-il. Je sais que ces premiers mois sans ta mère vont être durs mais saches que tu ne seras pas seule. Tu pourras compter sur ton père qui va t'accueillir jusqu'à ta majorité...
Non, non, pas chez mon père c'est impossible ! Ma mère et moi avions passé notre vie à le fuir, nous avions dû déménager tous les ans afin qu'il ne puisse pas nous retrouver et aujourd'hui j'allais devoir retourner chez cette ordure ! Non, ils ne pouvaient pas me forcer ! Je senti mon cœur battre de plus en plus vite tendis que les machine autour de moi s'emballaient à leur tour.
- Non, non !, m'écriais-je. Non vous ne pouvez pas me forcer vous n'avez pas le droit, non !
Me cris se firent de plus en plus suppliant tandis que des sanglots se mêlaient à ma voix. Je commençais à manquer d'air. Je tentais de reprendre mon souffle mais en vain. Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche et je restais là à pleurer toutes les larmes de mon corps au milieu de ce lit d'hôpital. Maria essayait de me prendre dans ses bras, elle me parlait mais je n'arrivais pas à comprendre ce qu'elle me disait et à vrai dire je n'essayais pas vraiment de comprendre. Du personnel entra en courant dans la chambre alerté par le bruit des machines et se précipita vers le lit tandis que Maria leur donnait des instructions. Ils tentèrent de me retenir mais je me débâtais autant que je le pouvais oubliant la douleur. Je frappais tout ce que je pouvais en bougeant dans tous les sens, hurlant lorsque j'y arrivais. J'entendis Maria crier un ordre puis je senti quelque chose me piquer le bras. Mes forces diminuèrent peu à peu, je ne pouvais plus bouger et mes paupières se fermèrent laissant échapper quelques larmes. Je m'étais trompée, il y avait pire que rester dans l'ignorance : savoir que vous vous dirigiez droit en enfer.
-----
Holaa les gars! Je ne pouvais pas entendre pour vous sortir ce nouveau chapitre. Voilà j'espère qu'il vous à plu et on va bientôt passer aux choses sérieuses vous verrez. Voilà n'hésitez pas à me dire ce que vous en penser en commentaire ou à me dire ce qu'il faut changer.
Bisoouus

VOUS LISEZ
Brisée...
Teen Fictionǁ Alexie Smith a passé sa vie à fuir son père. Depuis son plus jeune âge, elle et sa mère ont parcouru le pays et ont dû déménager tous les ans durant des années pour ne pas qu'il les retrouve. Mais le jour où sa mère meurt soudainement dans un ac...