Chapitre 21

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J'avançais lentement dans ce sombre couloir que je connaissais si bien. Il y faisait vraiment sombre et seule la douce lumière de la lune me permettait de voir où je posais les pieds. Je ne savais pourquoi je m'étais réveillée si tard, ni pourquoi je m'étais dirigée dans ce couloir mais c'était comme si je savais que quelque chose n'allait pas. Alors je restais là, à errer dans la maison au beau milieu de la nuit, sans réellement savoir où j'allais, ni ce que je faisais. Je laissais passer mes mains sur les nombreux cadres photos que ma mère avait disposés sur les murs de la maison. Et c'est là que ça me frappa : le silence... A la tombée de la nuit, cette maison semblait presque normale. C'était comme si tous les fantômes qui l'habitaient avaient disparus et il ne restait que moi, seule dans le noir.

Un cri strident me fit sursauter. J'eu à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que j'étais déjà entrain de dévaler les escaliers à toute vitesse. Je me dirigeai aussitôt dans la cuisine, sans réellement comprendre ce qui me poussait à me diriger là-bas.

Le corps de ma mère était jonché sur le sol. Elle était couverte de sang, et je n'eu pas besoin de m'approcher d'avantage pour voir les milliers de blessures dont elle était maintenant recouverte.

- Maman, maman ?!, m'écriai-je en pleurant.

Je couru vers elle et me laissai tomber à ses côtés, mes yeux redoublant de larmes. Je lui criais, lui suppliais de se réveiller mais en vain. Ses yeux restaient désespérément fermés. Je vis une larme s'échapper de l'un d'entre eux. Elle s'écoula lentement le long de sa joue, avant de venir s'écraser fermement sur le sol encore tâché de son sang. Et je ne pu m'empêcher de crier encore plus ce qui fut sûrement ma plus grosse erreur.

Des pas se firent de plus en plus proches derrière moi et je reconnu sans problème la démarche de mon père. La démarche lente et lasse d'un ivrogne. Je fermais lentement les yeux, et laissais à nouveau sortir quelques larmes. J'essuyais mes joues d'un revers de la main, comme j'avais vu ma mère le faire de nombreuses fois avant de me demander de monter dans ma chambre. Et je restais là, attendant qu'il s'approche.

- Cours chérie, entendis-je ma mère me chuchoter.

J'ouvris aussitôt les paupières et vis ses yeux entrouverts, fixant peureusement un point derrière moi. Je lui attrapais la main et laissais échapper un soupire de soulagement lorsque je vis qu'elle allait bien. Elle porta son regard dans le miens et répéta durement :

- Cours Alexie, maintenant, vas-t-en.

- Non maman, je ne te laisserais pas seule, répondis-je aussitôt.

Elle serra doucement ma main et un sourire rassurant vint se dessiner sur ses lèvres.

- C'est mon rôle de te protéger Alexie, si tu reste ici je ne survivrais pas à ce qu'il risque de te faire, me répondit-elle tristement.

Une larme s'écoula sur ma joue. Je ne voulais pas la laisser seule, mais je n'avais pas le choix...

- Vas-y maintenant !

Je lâchais sa main à contrecœur et me mis à courir à pleines jambes vers la porte d'entrée, mais à peine je l'avais ouverte, j'étais envoyée violemment à l'autre bout de la pièce. Mon dos vint se fracasser contre le mur derrière moi et je laissais aussitôt échapper un geignement de douleur. Mon père claqua fermement la porte d'entrée avant de s'approcher de moi, me fixant d'un regard assassin. La peur s'empara aussitôt de mon corps. Je ne l'avais jamais vu comme ça, il était effrayant. Ses poings serrés tremblaient sous le coup de la colère. Ses cernes noirs faisaient ressortir son regard meurtrier. Il ressemblait simplement à mon pire cauchemar, pire qu'un monstre sous le lit ou qu'un fantôme dans le placard. Il était aujourd'hui devenu ma plus grande peur, mon pire cauchemar.

Brisée...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant