Chapitre neuf.

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«Je vais me faire un plaisir de partir de ta vie.» m'a-t-il dit. 

Mais qu'est-ce qu'elle lui a fait, qu'est-ce qu'elle lui a dit sur moi pour me dire une telle chose. Notre relation s'est dégradée tellement vite qu'il est pour moi comme impossible de remettre les évènements dans l'ordre ou même d'y mettre des mots. Elle est arrivée et ce fut la chute de notre amitié. Je m'en veux de l'avoir laissé m'éloigner de mon partenaire, je suis persuadée que c'est elle qui lui fait tenir les discours qu'il a envers moi depuis quelque temps.

Je tourne la tête vers la fenêtre de ma chambre, le soleil est encore caché par les nuages menaçants. Je n'ai pas envie de me lever, la semaine que je viens de passer m'a découragé, me laissant un goût amer. Alors, contre mon gré je décide de sortir de mon lit.

Cette semaine c'est le switch, je suis heureuse à l'idée de changer de partenaire mais désespérée de ne pas retrouver le mien. Je finis de m'habiller et prends mon sac de sport pour me rendre en bas de mon immeuble pour attendre mon taxi.

La pluie commence à s'abattre sur la ville avec un vent qui fait trembler les volets contre les murs et balaye les feuilles mortes tombées avec l'automne. Malheureusement la voiture ne se trouve pas devant l'immeuble, j'attends environ une dizaine de minutes avant qu'elle se gare.

Je m'avance et m'apprête à ouvrir la portière, mais lorsque j'ai la main posée sur la poignée mon regard est attiré à l'intérieur de la voiture. J'aperçois l'ombre d'une personne, je vois ses jambes, ses chaussures, je reconnais ses vêtements. Alors d'un élan de joie j'ouvre la porte le plus rapidement possible. Je m'assieds et tourne la tête vers la personne qui se trouve tout près de moi, mais celle-ci daigne m'adresser un regard. Je soupire espérant attirer l'attention.

La voiture démarre et le silence règne dans l'habitacle. Il n'a pas l'air décidé à briser le silence, cela dit avec toutes ses dernières déclarations cela m'étonnerait qu'il le fasse un jour.

Est à moi de le faire? Je devrais tout oublier, ses paroles et ses actes et essayer de sauver notre relation. Puis en réalité, est ce que cela en vaut la peine, on ne dit pas des choses sans les penser, peut-être que les paroles qu'il m'a dites viennent d'une autre personne, d'elle. De lui. Alors notre relation aurait été un mensonge. Je ne comprends pas.

Je me retourne vers lui et m'apprête à ouvrir la bouche, lorsque la voiture s'arrête et mon partenaire sort précipitamment de la voiture comme s'il savait ce que je voulais faire et qu'il n'avait aucune envie de parler.

Je sors à mon tour du véhicule et cherche du regard Anthony qui se trouve déjà devant les portes du studio. Il discute avec Christian, il a le sourire et rigole me prouvant que le problème dans notre histoire, c'est moi.

Je m'avance vers eux et salue Christian. Un silence s'installe entre nous, aucun mot n'arrive à sortir de ma bouche, je suis incapable de faire semblant que tout aille bien. Je regarde Anthony durant un court instant et vois celui-ci partir pour rejoindre les salles d'entraînement, je me retourne vers Christian et lui lance un sourire timide mais lui me dévisage ne comprenant pas le froid qui est entre mon partenaire et moi.

- Ça ne va pas avec Anthony ?

Je baisse les yeux, à quoi bon mentir après tout. Beaucoup de monde a dû le remarquer, où finiront par s'en rendre compte.

- Non, pas du tout. Rien ne va plus de toute façon.

Mes yeux commencent à s'embuer. Il me rend tellement faible, cet homme est le seul à pouvoir me mettre dans un tel état, m'empêchant d'avoir le contrôle de mes émotions et me montrant à quel point je l'aime. Avant je ne pleurais pas pour l'homme que j'aimais, cependant, on ne me faisait pas souffrir. Lui, je ne l'aime pas comme Andréa, c'est différent. Tout est différent. Ma vie est différente, mon état d'esprit est différent. Je ne suis plus la même personne. J'ai arrêté de donner mes sentiments amoureux à une personne, je n'aimais, aime et aimerait qu'Andréa. Anthony s'est de l'amitié, nous sommes de bons amis. Je me le répète sans cesse, car je sais que je peux l'aimer, j'en suis certaine. Mais je souffrirai autant qu'aujourd'hui. Alors pour moi, pour notre amitié, je dois recoller les morceaux.

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