Chapitre six.

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Comme à mon habitude, et cela, depuis cinq semaines, je me lève et pars me laver, laissant l'eau essuyer mes muscles endoloris et courbatures persistantes. Je prends un petit-déjeuner un peu trop léger et pars en courant rejoindre mon chauffeur à cent à l'heure.

J'ouvre la porte et tombe sur mon partenaire assis à ma place. Pour ne pas changer, je l'engueule et râle pendant quelques minutes, je finis par me taire pour le plus grand bonheur d'Anthony et Mike.

Cependant, aujourd'hui, l'ambiance dans l'habitacle n'est pas pareille que d'habitude. La discussion est inexistante, nos rires son silencieux. Face aux derniers événements, lui comme moi ne savons pas comment nous y prendre pour communiquer, on dirait deux inconnus rongés par la timidité chacun de leur côté. Normalement, nous échangeons beaucoup de messages, mais hier il n'y a rien eu, aucun appel, aucun snap, aucun message. Silence radio.

Nous descendons de la voiture, je remercie Mike et nous entrons dans le studio de L'Olivier.

                                                                                                                                                                                                        Lorsque les répétitions commencent tôt comme aujourd'hui, j'ai pour habitude de retrouver Tatiana et d'autres danseuses pour prendre un café en tant que carburant pour bien commencer la journée.

Quand j'arrive en haut des escaliers, je me dirige tout de suite vers mon petit groupe pour les saluer.

- Salut les filles ! Alors prête pour cette nouvelle semaine.

Chacune à leur tour commence à râler pour diverses raisons. Mais je tombe dans mes pensées. Réfléchissant pour quelles raisons il ne me parle pas. Est-ce à cause de ce que je lui ai dit avant que l'on se quitte samedi soir. Je ne pense pas, il y a bien mille et une manière d'interpréter mes paroles, quoique moi-même, je ne sache pas exactement ce que je voulais lui dire.

- Allô la terre ? Joy ? 

- Oui excuse-moi Tat' j'étais perdue dans mes pensées. Qu'est-ce que tu disais ?

- Nous disions que tu avais été sublime samedi soir ! Nous étions tous très émus en te regardant.

Elles approuvent toutes d'un simple hochement de tête et d'un sourire rempli de sincérité.

- Merci beaucoup les filles, ça me fait plaisir que ça vous a plu.

Nous poursuivons notre conversation en parlant de nos chorégraphies respectives et la danse que nous allions travailler cette semaine. Si j'ai bien compris, j'ai encore un contemporain, mais il n'y aura pas la même énergie et émotions, donc ça va sans doute être un autre défi, de plus c'est la Crazy Night, donc je me demande bien ce qu'Anthony m'a préparé.

Après dix bonnes minutes à parler, je décide de rejoindre mon partenaire dans ma salle d'entraînement. Je prends un grand sourire comme si ce froid incompréhensible n'existait pas, en pensant tout de suite à nos rôles devant les caméras. J'entre dans la salle et je l'aperçois, tout sourire, un sourire hypocrite me donnant envie de me jeter dessus pour comprendre ce qui se passe dans sa tête. Il me fait sa petite intro pour le magnéto de samedi puis nous commençons à danser.

Il est midi trente, c'est l'heure de manger. Nous nous arrêtons machinalement, car les deux ventres sur pattes que nous sommes ont besoin de se ressourcer, et pour cela pas besoin de communiquer. L'heure pour manger est fixe et il faut la respecter.

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