Cure

Chapitre dix.

Je me balance d'un pied sur l'autre, nerveusement sans doute. Les mots sont coincés au fond de ma gorge, ils ne veulent pas sortir, par peur de la réaction d'Anthony. Que va-t-il faire, dire. J'ai peur qu'il ne s'énerve, qu'il m'en veille, qu'il me déteste, même si tous ceux-là n'a pas lieu d'être.

- Tu peux te dépêcher s'il te plaît. J'ai un entraînement à poursuivre.

Sa voix est froide, ses yeux sont sombres, me glaçant le sang lorsque nos regards se croisent. Décidément, cette Anaïs lui aura bien retourné le cerveau.

- Je sais pas comment te le dire... C'est délicat et je redoute ta réaction.

- Eh bien, si tu hésites tant que ça, tu peux partir, j'ai d'autres choses beaucoup plus importantes à faire.

Il marche vers moi et me prend le bras afin de m'entraîner vers la sortie. Prise de colère par cet acte, je le pousse avec toute la force que je peux y mettre. Il recule d'un pas et me lâche. Je sens la tension monter dans mon corps et je suppose que c'est de même pour lui, son regard est menaçant et ses points sont fermés. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression que n'importe qui peut l'entendre, car je sais que ce moment que je redoutais, où nous allions enfin tout mettre au clair est arrivé.

Le silence est palpable. Nous sommes semblables à deux rivaux, prêt à se battre. Je prends une grande inspiration, je suis prête à me battre, pour nous. Je m'apprête à parler, mon discours est clair dans la tête, je sais exactement ce que je veux lui dire.

- Dégage.

- Non, pas avant que l'on s'explique.

- S'expliquer sur quoi, hein ?

- Je pense que nous avons beaucoup de choses à se dire.

- Moi je t'ai tout dit Joy.

- Quoi ? Que tu te ferais un plaisir de partir de ma vie, c'est ça ?

- De quoi tu parles ?

- Du message que tu m'as envoyé après le dernier prime.

- Je t'ai rien envoyé.

- Te fous pas de moi s'il te plaît.

- Je n'avais pas envie de te parler ni même de te voir. Je ne voulais pas entendre parler de toi. Pourquoi j'irais t'envoyer un message !

Pendant une seconde, je reste confuse devant cette version. Mais je passe vite à autre chose, je n'ai retenu que les premières phrases.

- Pourquoi tu ne voulais plus entendre parler de moi ?

Lorsque je prononce cette phrase à voix haute, je sens les larmes monter de ma gorge à mes yeux. Mais j'essaie de les retenir, ne voulant pas paraître faible devant lui une énième fois.

- Elle est sérieuse cette question Joy ?

- Pourquoi elle ne le serait pas ?

- À quoi ça sert que je te le dise après tout, tu sais très bien ce que tu as dit.

- Je ne comprends pas. Qu'est ce que j'ai bien pu te dire Anthony? Je ne sais même pas pourquoi nous sommes comme ça. Enfin si, je sais depuis quand, depuis que Anaïs est arrivée dans ta vie.

- Laisse la en dehors de ça. Elle n'a rien fait.

Un rire nerveux me prend. En vu des révélations que je m'apprête à lui faire, cela peut paraître mal placé, voir irrespectueux, alors je me calme le plus rapidement possible. Mais se mélange de colère et de angoisse qui bouillonne à l'intérieur de moi, qui me fait perdre le contrôle de mes émotions, m'empêche de réfléchir, de me contrôler comme je devrais.