Chapitre 7

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L'inconnu se redressa lentement, faisant glisser mes cheveux entre ses doigts comme une caresse.
Il me sourit.
Je n'arrivai pas à savoir si c'était par mépris ou moquerie, sûrement un mélange des deux.

Je repris mes esprits et reculai aussitôt d'un pas. Mon corps me dit de partir en quatrième vitesse, mais mon esprit fut curieux. Et étant donné tout le trajet et la course que je venais de faire pour le rencontrer, je décidai d'écouter mon esprit.

Je pris une profonde inspiration et me tins bien droite face à lui, façon : "Tu m'fais même pas peur, des comme toi j'en mange quatre au p'tit déj !".
Enfin c'était l'effet que je voulais lui imposer, mais lui se contenta de croiser ses bras de façon nonchalante en me fixant toujours en souriant.

- Hé bien, je vois que tu as moins peur de moi, dit-il de sa voix grave.
- Mais… je…je n'ai jamais eu peur de toi, tu m'as juste surprise ! Dis-je en frissonnant.
- Il fût un temps où… mais laissons cela de côté.

J'aurais voulu connaître la suite mais il ne m'en laissa pas le temps et enchaîna.

- Tu as bien fait de venir, j'imagine que tu te poses beaucoup de questions ?
- Oui, mais…
- Je peux te donner certaines réponses et disons… t'aider à trouver par toi même les autres, me dit-il en s'approchant.

Instinctivement, je reculai à nouveau en tendant mon bras vers lui pour l'empêcher d'approcher. Mais je me pris les pieds dans une dalle près de la fontaine, et manquai de m'étaler comme une crêpe… mais il me rattrapa en un geste et me ramena contre lui.

Je posai mes mains sur son torse et sentis ses muscles sous sa chemise. Sa chaleur et son léger parfum épicé m'enveloppèrent. Je fus tétanisée.
Mon coeur battit la chamade, ma tête commença à tourner, et les tambours de ma migraine se mirent en route.

- Non… non pas maintenant…, murmurai-je le visage contre son épaule.
- Détends-toi, reposes-toi sur moi, me chuchota-t-il à l'oreille.

Juste à ce moment je me sentis partir et quasi simultanément, soulevée comme une plume.
Il me portait serrée contre lui.

Comme dans un songe je l'entendis rire doucement et sentis sa respiration près de ma joue, alors qu'il me soufflait : "C'est ça…. Ferme les yeux… et… rêve… Raphaëlle…".

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"Oh ma tête… mon dos… aïe mes fesses..".

J'entrouvris doucement les yeux tout en m'asseyant avec difficulté.
La lumière m'éblouit un instant et je mis ma main en visière.

- Il fait jour ? C'est… le matin ? dis- je la gorge sèche et un peu déboussolée.
- Non, c'est le début d'après-midi… curieux, dit une voix près de moi.

Je levai les yeux vers la voix et manquai de tomber à la renverse. L'inconnu était debout, les bras croisés, les yeux fermés.
Ce fût comme une douche froide. Je me relevai bien vite, … trop vite. La tête me tourna et je faillis tomber si ce n'était un bras qui me retint pour me reposer sur mes pieds.

- Encore? Il ne va pas falloir en faire une habitude Raphaëlle, cela pourrait me lasser…
- Je peux tenir debout toute seule, dis-je d'une voix mal assurée tout en le repoussant.

Je pris une grande inspiration et regardai autour de moi.
Ce n'était pas le parc… ni mon quartier… ni chez moi. Nous étions dans une clairière, près d'une forêt dense. Je tournai sur moi-même essayant de comprendre. Près de nous une route en terre serpentait pour disparaître derrière les bois.

- Mais où sommes nous ? dis-je d'une petite voix.

Je sentis alors l'inconnu me passer un bras sur les épaules.

- Tu es chez moi Raphaëlle. Bon retour dans mon royaume ! dit-il d'une voix forte en montrant d'un grand geste le paysage.

Je me libérai rapidement et le regardai les poings serrés, essayant de lui lancer des éclairs par mon regard.

- Et c'est où chez toi ? Et comment sommes nous arrivés ici ? Et…et… qui es-tu ? dis-je d'une voix tremblante et pleine de colère.
- Tu ne te rappelles toujours pas ? Mais voyons… dit-il en s'approchant.

Il me toisa de toute sa taille et me fixa de ses yeux verts rétrécis, un sourire carnassier étirant ses lèvres pleines, montrant ses dents blanches. S'il n'avait pas été humain, j'eus pu craindre qu'il me dévora.
Au lieu de celà il saisit mon menton, pour plonger ses yeux dans les miens et déclara :

- Je suis Daeron… seigneur et maître de ce royaume ! conclut-il en haussant la voix.

(À suivre...)

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Bon lundi spaghetti !
Voila le nouveau chapitre, j'espère que vous aimerez autant que les précédents ou même plus ! 😏

N'hésitez pas à laisser un commentaire ou m'envoyer un p'tit message je répondrai sans faute !

Tshuss 😎

Rêve, RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant