Chapitre 13

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Après un moment de réflexion, je me relevai, pris une grande inspiration et décidai d'affronter "la famille".

J'ouvris la porte et manquai de me cogner à Silina qui aussitôt me "sauta dessus".

  - Ça y est tu as fini ? Je te l'ai dit, j'ai du travail et Kethann doit prendre son bain.
  - Tu ne vas même pas t'excuser après ce que tu as fait, demandai-je, sentant déjà la moutarde me monter au nez.
  - M'excuser de quoi, demanda Silina en croisant les bras et en levant le menton par défis.
Je n'en cru pas ni mes yeux ni mes oreilles.
"Je rêve, mais c'est quoi cette fille...".
  - Tu te fiches de moi? Les mensonges que tu as dit tout à l'heure ! Tu m'as fait passer pour une moins que rien auprès de Kethann ! Pourquoi ? criai-je presque, mais je me calmai bien vite, ne voulant pas lui redonner l'occasion de me discréditer.
  - Oui et alors? 
  - Quoi ? Mais qu'est ce que je t'ai fait pour que tu agisses comme ça, demandai-je surprise par son aplomb.
  - Je sais ce que tu as fait à Kethann... murmura-t-elle comme une menace.
  - Ce que je lui ai fait ? Je ne comprends pas ce que...
  - Ne me prends pas pour une idiote, tu sais très bien. Kethann n'a pas besoin de toi, JE suis là à ses côtés et jamais je ne le laisserai, dit Silina en tapant son doigt contre mon épaule. Tu as compris maintenant, ta place n'est pas ici, alors ne t'attarde pas, maintenant sors d'ici je dois m'occuper du bain de Kethann.

Silina me poussa hors de la salle d'eau et me claqua la porte au nez.
Je ne savais plus que penser.
"Kethann... comment nous sommes nous connus ? Quelle relation avions nous ? Pourquoi est-ce que j'ai tout oublié ?".

À cet instant je sentis une de mes migraine poindre son nez.
"Non... s'il te plaît... respire... ".
Je m'exortai au calme, et décidai de prendre l'air. Je rejoignis la pièce principale, je jetai à peine un coup d'œil mais je ne vis que Milo installé confortablement sur une peau de bête devant la cheminée.
Il ne fit pas attention à moi. Je sortis doucement sans un mot.
La nuit était tombée. Il faisait tellement sombre que je ne distinguais même plus les arbres. Je levai les yeux et n'aperçus que  quelques étoiles à travers les branches. Je regardai autours de moi et remarquai une balançoire accrochée à la branche d'un arbre immense. Je m'avançai vers elle, éclairée par la faible lueur provenant des fenêtres de  la maison.

Je m'y assis. La planche était légèrement mouillée. Tant pis pour mon postérieur !
Je commençai à me balancer songeant à tout ce qu'il s'était passé et réfléchissant à ce que je devais faire.

"Bon d'après ce que j'ai compris, je suis déjà venue ici, Kethann me connait, Silina... semble croire que j'ai pû faire du tort à Kethann. Et comment suis je arrivée et surtout... comment en suis-je repartie ? J'ai envie de comprendre, je veux savoir... Comment faire quand les seules personnes qui peuvent éclairer ma lanterne sont celles qui veulent m'éviter le plus. Je suis... fatiguée... argh ça recommence...".

Je tins de nouveau mon crâne et freinai des deux pieds pour arrêter le mouvement de la balançoire.
Je massai mes tempes doucement en respirant lentement, ce que ma thérapeute m'avait enseigné. Une des rares choses qui m'avait véritablement aidé après mon séjour à l'hôpital.
Je repris contenance et aperçu Kethann entrer dans la maison. Je décidai d'attendre encore un peu, je ne voulais pas un nouvel affrontement, même si je savais que je ne pourrai pas l'éviter. 
Puis je rentrai à mon tour.

  - Ah tu arrives enfin, dit Silina de sa voix autoritaire à peine avais-je franchi la porte. Kethann est dans son bain, quand il sortira dépêche toi d'aller te laver, le repas que J'AI préparé va être prêt, et on n'a pas l'intention de manger froid.
Je répondis à peine et allai m'installer dans un des fauteuils devant la cheminée.

  - Tu peux pas çui-là, y a que papa qui peut s'y mettre.
Je regardai Milo debout devant moi, les mains sur les hanches, les sourcils froncés. "Un vrai petit chef !".
Je me relevai souriant légèrement et m'installai dans l'autre fauteuil.
  - Et celui-ci c'est permis ? demandai-je innocemment.
  - Oui, çui-là tu peux c'est pour tout le monde, acquiesça le petit bonhomme satisfait, puis il s'installa de nouveau devant la cheminée.
Je ne pus m'empêcher de rire doucement en le voyant faire.
"Il est trop mignon... il ne ressemble à aucun des deux... parents, j'ai du mal à imaginer qu'ils soient tous les trois... Arf, il faut que j'arrête de me prendre la tête avec ça, j'ai d'autres soucis plus importants.".

Rêve, RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant