Chapitre 2

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Pour ne pas chuter, je serrai fermement la main qui tenait la mienne et je couru de toute mes forces.

Mes yeux me piquaient, ma poitrine me brûlait à chaque respiration. J'essayai de parler mais j'étais trop occupée à essayer de retrouver mon souffle.

Je ne voyais pas bien les alentours, et je ne reconnaissais pas mon quartier.
Alors que je tentai de me situer, on tira sur mon bras, je fis une pirouette digne d'une ballerine et me retrouvai plaquée contre un mur, bloquée par un autre mur.

En fait cet autre mur était plutôt chaud, mou et dur à la fois et respirait... comment ça respirait ?

" Mais réfléchi andouille, c'est pas un mur, c'est..."

- Papa ? Dis-je à voix haute.
- Tais- toi ! me chuchota une voix autoritaire et grave, puis une main vint se plaquer sur ma bouche.

J'ouvris de grands yeux, je commençai à me débattre, je voulu mordre cette main, hurler.

- Arrête ça tout de suite, sinon je t'assomme.

Je sentis une joue contre la mienne, elle piquait un peu.
Sa voix rauque et menaçante me confirma qu'il s'agissait bien d'un homme, et certainement pas de mon père.

Mon esprit travaillait à toute vitesse, même pendant les examens il n'avait jamais chauffé autant.

" Que faire ? Qui est cet homme ? Je dois fuir mais il est plus fort que moi. D'où vient-il ? Où suis-je ? Dans quel état j'erre ? Ouah je m'égare... Concentre-toi, respire,..."

- C'est bien, ne bouge pas et pas un mot, me dit l'homme en relâchant doucement la pression qu'il exerçait sur moi.

Il se redressa légèrement, sans enlever sa main de ma bouche, et jeta un coup d'oeil au coin du mur.

Je l'observai à la dérobée. Il était plus jeune que je le pensais dans la vingtaine, plus grand aussi. Je n'étais pas grande mais il me dépassait d'au moins trois têtes.

Les manches de sa chemise étaient retroussées sur ses avant bras et je remarquais des cicatrices et.. oh du sang ! Une grosse entaille lui barrait l'avant bras gauche. J'ouvris de grands yeux et aggripai son bras en essayant de parler. Mais avec sa main sur ma bouche tout ce que je parvins à faire furent des borborygmes et baver sur sa paume.

Il se retourna aussitôt et me plaqua de nouveau contre le mur.

- Qu'est ce que t'essayes de faire ? Me mordre ? T'échapper ? Tu vois pas que j'essaie de sauver notre peau ? Alors ferme là et tiens toi tranquille... chut...

Il se colla contre moi, si fort que je n'arrivais même plus à respirer. J'eus l'impression que nos corps avaient fusionné, nous ne faisions plus qu'un.

- Je n'les vois plus, cria une voix non loin de notre cachette.

- Bande d'incapables, c'est de votre faute s'il nous a encore échappé ! Hurla une voix menaçante, me faisant frissonner de la tête aux pieds.

J'entendis ensuite des bruits sourds comme des coups, des râles de douleur puis plus rien.

- Je vous avais prévenu, ma patience a des limites, dit de nouveau la voix effrayante.

Puis je perçus des bruit de pas qui s'éloignaient, et peu après le son d'un cheval au galop qui diminuait.

(À suivre...)

Rêve, RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant