Chapitre 8

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- Dae… Daeron ? demandai-je, et je ne pus réprimer un frisson en prononçant son nom.
- Oui, Raphaëlle, répondit-il en me lâchant le menton. Te rappelles tu de moi maintenant ?
- Non… je ne te connais pas, répondis-je en reculant, et dans ma tête je conclus "… et je n'ai pas envie de te connaître !".

- Bien sûr que si... Tu ne te rappelles de rien pour le moment… mais ne t'inquiètes pas, je me ferai un plaisir de te rafraîchir la mémoire !
Mais pour le moment il est temps de se mettre en route.
- Pour aller où ? demandai-je inquiète.
- Pour ma forteresse, mon doux foyer ! Tu verras, je te préparerai une chambre à ta mesure, je veux que tu te sentes comme… disons presque comme chez toi, me dit-il en souriant, mais ce sourire n'avait rien de sincère.

- Allons-y ma princesse, tu permets que je t'appelle comme ça n'est ce pas ? demanda Daeron en se tenant à mes côtés. Mais je compris bien vite que ce n'était pas une question au moment où il posa sa main sur mon épaule et me poussa brutalement sur le chemin.
- Avance… et ne t'avise pas d'essayer de me fausser compagnie, me menaça-t-il. Je suis très rancunier, c'est là l'un de mes moindre défaut… Ha ha ha…

J'écoutai Daeron rire tout en essayant de retrouver mon équilibre. Je commençai à marcher comme une automate avec le psychopathe sur les talons.
Mon esprit carbura à cent à l'heure.
Où étions-nous ? Où allions-nous ? Qui était Daeron ? Pourquoi disait-il que nous nous connaissions ?

"Si j'avais connu un cinglé pareil, peut-être que j'avais voulu l'oublier le plus rapidement possible.", pensai-je.

J'avançai lentement, essayant de prendre note de tout ce qui m'entourait. Nous avions atteint la forêt, et le chemin la contournait. D'un côté des arbres au feuillage dense, qui semblait empêcher la lumière du soleil d'atteindre le sol, de l'autre… la mer? Non… on dirait un lac.
Je ne l'avais même pas remarqué. Et là je voyai le scintillement de l'eau qui s'étendait à perte de vue.

- Ne traîne pas! Je veux arriver avant la nuit, dit Daeron en me bousculant.
- Oh ça va ! dis-je en me retournant et en stoppant net.
Daeron n'eut pas le temps de s'arrêter et je me cognai contre son épaule.
- Aïe, dis-je en frottant mon nez. Fais attention !
- C'est à toi de faire attention, me dit-il tout en me repoussant avec une mine dégoûtée. Allez, on a encore beaucoup de chemin… et j'ai très peu de patience. Avance ! dit-il en me poussant plus fort.
- Ok, ok, pas la peine d'utiliser la force !
- Crois moi, princesse, si j'avais employé la manière forte, je serai obligé de te porter,…  ou de te laisser sur le bord du chemin.

Je lui lançai un regard noir par dessus mon épaule, auquel il répondit par son éternel sourire agaçant.

"Il commence à sérieusement m'énerver celui-là. S'il croit que je vais le suivre bien tranquillement, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au trognon !".

Je regardai le paysage face à moi. La route que nous suivions semblait interminable. Elle disparaissait derrière une colline avant de ressortir plus loin et de grimper entre deux montagnes escarpées.
Nous longions la forêt sur notre gauche, qui s'épaississait au fur et à mesure. Seule la colline avait réussi à freiner sa progression, sans pour autant l'arrêter.

"Il faut que je me décide et vite…".

Je m'arrêtai une fois de plus brusquement et me retournai face à Daeron. Il eut cette fois-ci le réflexe de stopper tout en grognant.

- Quoi encore ? demanda-t-il, encore plus agacé.
- Il faut que je fasse une pause, déclarai-je.
- Pas question, avance !
- Non !
- Comment ça non? Nous avons encore de la route, et je n'ai pas l'intention de te porter,…
- Il faut que… j'y aille, déclarai-je d'une petite voix en baissant les yeux.
- Qu'as-tu dis? demanda-t-il suspicieux.

Je levai les yeux pleine d'assurance, et dis d'une voix forte :
- IL FAUT QUE JE FASSE PIPI !

Je sentis le rouge me monter aux joues, et je transpirai des mains.
"Rhoo, la honte… on dirait une gamine de cinq ans ! Mais il le faut, vas-y ma grande !", m'encourageai-je.

Daeron sembla tout aussi gêné que moi. Je vis ses yeux se plisser d'un air méfiant tandis que son œil droit tiquait.
- Hum… hum.. toussota-t-il, oui he bien ce n'était pas la peine de le dire comme ça. Tu peux y aller mais ne t'éloignes pas trop… et pas de coup en douce, ne pût-il s'empêcher de dire en me menaçant.
- Oui, oui j'avais saisi le concept… bon je vais juste derrière ces arbres, dis-je en montrant la forêt.

Il acquiesça d'un signe de tête tout en me suivant des yeux à mesure que je m'éloignai.

"Wow, si ses yeux étaient des lasers, j'aurais fini en cendres."

J'atteignis les arbres et je ne pus m'empêcher de lui faire un signe de la main en souriant. Ce à quoi il répondit par une grimace d'agacement.

- Dépêche toi, et je veux t'entendre me parler, dit-il.
- QUOI ? criai-je une fois un peu plus avancée derrière les troncs. Et tu veux que je dise quoi?
- N'importe quoi, je veux être sûr que tu es bien là. Fais ce que tu as à faire… ne traîne pas, conclut-il un peu embarrassé.

Je cherchai rapidement quoi dire. Je décidai de réciter… mes tables de multiplication.
- 1x1… 1… 1x2…2… commençai-je tout en essayant de reculer plus loin dans les bois.
Je continuai à réciter tout en élevant la voix à mesure que je m'éloignai.

Puis quand je pensai être assez loin… je couru de toute mes forces vers le cœur de la forêt.
J'esquivai les troncs, sautai par dessus les racines, les buissons. Je sprintai telle une gazelle pourchassée par un lion, tel un pokémon essayant d'échapper à un chasseur de pokémon… enfin bref je fuyais.

Je me retournai à peine, jetant des coups d'oeil furtif, tendant l'oreille au moindre son.
"C'est bon… il ne me retrouvera jamais… j'ai été trop rapide pour lui…", me dis-je essoufflée mais souriante. Au même moment, je trébuchai sur une branche et fis un vol plané direct sur la mousse.
Le choc me coupa le souffle. Je secouai la tête tout en essayant de me relever, lorsque je sentis une main me saisir sous le bras, me relever comme un sac et me jeter contre un tronc.

- Aïe… ça fait mal, dis-je en me frottant le bras et en levant les yeux sur… Daeron.
- Tu m'as désobéi, princesse… me lança-t-il tout en posant ses deux mains de chaque côté de mon visage. Il n'était même pas fatigué, mais visiblement furieux.

Il fut si près de moi, que je pus voir une cicatrice près de son œil gauche, comme une griffure.
J'osai à peine respirer, je tremblai de la tête aux pieds. Ses yeux n'étaient plus que deux fentes, ses lèvres étaient serrées, sa mâchoire crispée. Il entrouvrit sa bouche pour me parler et au même moment… il poussa un râle de douleur et s'effondra à mes pieds.

Je sursautai et m'écroulai contre l'arbre, toutes mes forces m'avaient abandonnées. Je n'eus pas le temps de réfléchir, car une autre main me saisit et me remit debout.
Je ne pus voir de qui il s'agissait. Je n'entendis que sa voix me dire : " Désolé pour les présentations mais on n'a pas le temps… et tu ne sembles plus en mesure de marcher, alors…".

Alors, il me saisit par le bras et la taille et me fit basculer tel un sac de farine sur son épaule, la tête en bas, avant de partir en courant.
En relevant la tête, je vis Daeron à terre, inconscient. Je ne pus m'empêcher de lui faire un petit au-revoir de la main en souriant.

Je me remis dans la même position, le visage dans le bas du dos de mon sauveur, épuisée, tout en songeant : " Mais qui est-ce encore ? Où m'emmène-t-il celui-là ? Combien de temps devrai-je contempler ses fesses… qui sont jolies d'ailleurs… Ahhhhh que tout ça s'arrête !".

Mais qu'est ce que j'allais bien pouvoir faire ?

(À suivre...)

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Hello hello

On est quel jour aujourd'hui ? Mais oui mais oui, on est lundi !
Et lundi c'est... Spaghetti au chocolat (c'est Pâques non ? Faut fêter ça !).
Bon surtout un nouveau chapitre. J'espère que vous apprécierez autant et que cela vous donnera envie de lire la suite ! ^_^

À bientôt et n'hésitez pas à laisser un commentaire !

Tshuss 🤗

Rêve, RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant