Chapitre 6

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"Un commentaire ? Qui ? Mais personne ne laisse de message, parceque personne ne lit…".
Visiblement je me trompais. Je me rassis immédiatement et cliquai sur ma page.
"Tu n'as pas rêvé…"

"Wow ça c'était du commentaire ! Et l'auteur était… 1connu. Eh bien il s'est pas foulé pour le pseudo… bizarre"
Et maintenant que faire ?
Je décidai de répondre.

"Comment le sais-tu ?"

Presque simultanément une fenêtre de chat s'ouvrit sur le bas de mon écran.

- Je connais l'endroit où tu es allé…
- Vraiment ? demandai-je enthousiaste, puis je réfrénai mon ardeur, m'exhortant au calme.
- T'es pas en train de te moquer ? Remarque, même si c'était le cas tu ne me le dirais pas !
- J'y suis allé aussi…

J'ouvris mes yeux en grand et relus la phrase. Mon cœur commença à s'accélérer. " Et s'il disait la vérité ? Cela voudrait dire que je n'ai pas rêvé et que je ne suis pas la seule !".
Je cherchai rapidement comment avoir une preuve de ce qu'il disait quand…

- Si tu veux être sûre, rejoins-moi demain soir au parc à côté de la mairie. Je t'attendrai près de la fontaine à minuit.
- Attend, je ne te connais même pas, et tu veux que je vienne la nuit dans un parc, seule?

Je cliquai sur "Envoyer" et attendis sa réponse… en vain, il n'était plus là.
Je poussai un soupir, reculai ma chaise et commençai à masser mon crâne, qui semblait cacher tout un orchestre de tambours.

"Non, pas maintenant… arrff… chut… du calme…", m'exortai-je en respirant calmement tout en continuant le massage. Depuis mon séjour à l'hôpital, j'avais parfois des migraines atroces, tellement douloureuses que parfois je m'évanouissais.

J'arrivai enfin à calmer un peu la douleur et décidai de me mettre au lit.De toute façon je ne parvenai pas à réfléchir.

Dans la nuit, j'entendis mon père rentrer. Je fis semblant de dormir, quand il s'introduisit dans ma chambre. Mais je faillis ouvrir les yeux quand je sentis son baiser sur mon front et l'entendis murmurer : "Joyeux Anniversaire, mon ange… je suis tellement désolé que ce ne soit pas ta mère qui soit près de toi… plutôt que moi…".
Puis il remonta ma couette et sortit sans un bruit.
Je m'endormis une fois de plus une larme sur la joue.

Le lendemain, en me levant je vis un paquet sur mon bureau. Mon père m'avait offert un carnet à croquis ainsi que des crayons et des pastels.
Avant mon "accident", je dessinais beaucoup, je rêvais même d'étudier l'art après mon bac.
Mais depuis, je n'avais plus touché un crayon.
Je rangeai le tout bien vite, ou plutôt le cachai dans un tiroir, et me préparai pour partir au lycée.

"Allez, un jour de plus, ça va aller. Passer inaperçu, c'est ce que je fais le mieux!", me dis-je en sortant de la maison.

La journée au lycée s'était bien passée… enfin elle était passée. Je rentrai sitôt les cours terminés et une fois à la maison, me précipitai dans ma chambre et allumai mon ordinateur.
J'ouvris mon blog, et cherchai dans les commentaires… enfin il n'y en avait qu'un, donc la fouille fût facile.
Rien. Pas de nouveau message.

Je jetai un oeil à mon réveil. 17h34.
Qu'allai-je faire ? J'y avais réfléchi toute la journée. Devrais-je aller à ce rendez-vous cette nuit ?
Une autre idée m'avait traversé l'esprit, et si cette personne était celle que j'avais croisée en "rêve".

"Ce serait dingue! Wow trop fort, l'homme de mes songes en chair et en os… en vrai… que je peux toucher… prendre dans mes bras… Ouh là reprend toi ma grande, t'as presque faillit baver d'envie".
Je portai mes mains à mes joues brûlantes. Il fallait que je me calme mais à la simple idée de revoir ce garçon, je souris bêtement.

"Je sais ce qu'il me reste à faire! "

.
.
.

23:40
Il me restait vingt minutes, juste assez pour atteindre le parc. Mon père ne rentrait pas ce soir pour cause de boulot en retard. Son excuse habituelle pour ne pas traîner à la maison… et passer du temps avec moi.

Je m'habillai simplement, jeans, tee-shirt, baskets et enfilai un hoodie noir, histoire de ne pas trop me faire remarquer et cacher mes cheveux blonds.

Je parcouru les rues désertes du quartier en un temps record. Mon prof de gym aurait été fier de moi… ou plutôt il aurait fait une attaque en me voyant courir.

J'atteignis le parc à moitié essoufflée. Je pris une grande goulée d'air et le traversai en marchant, scrutant de tous les côtés le moindre mouvement.

Le ciel noir était clair et constellé d'étoiles. La lune haute et presque pleine projetait des ombres fantomatiques devant chaque buissons, bancs, et jeux pour enfants.

L'air était doux, une légère brise faisait vibrer les branches des arbres. Si je n'avais pas été si stressée, j'aurais pu apprécier cette nuit. Alors que là, je me faufilai tel un ninja des bacs à sable.

J'atteignis la fontaine au centre du parc. Je regardai partout, ma capuche tombant presque sur mes yeux. Je m'assis sur le bord, et jouai machinalement du bout des doigts avec l'eau. J'oubliai presque pourquoi j'étais là…

- Bonsoir Raphaëlle…

Je me levai d'un coup, comme mue par un ressort et me tournai vers la voix profonde qui m'avait saluée.

L'homme qui sortit de l'ombre des arbres, était grand et marcha tranquillement vers moi. Il dégageait une sorte de force tranquille ou cachée. Il était habillé tout en noir.
Je vis aussi à la lumière de la lune, ses cheveux noirs couleur corbeau.

Je souris et commençai à marcher dans sa direction.
"C'est lui… je n'en reviens pas…". Au moment où je songeai à celà, je m'arrêtai net face à l'inconnu. Car ce n'était pas l'homme de mon rêve.

Celui-ci avait les yeux verts perçants, un visage tout en angles mais beau. Pendant que je le dévisageai, je le vis me fixer comme un serpent repérant sa proie.
Il sourit presque moqueur, un sourire qui me fit frissonner à la fois de peur… et d'attirance ?

Je me secouai intérieurement. "Ouh là, réagi ! Tu vas pas te laisser avoir par un beau mâle, inconnu, qui t'as entraîné dans un parc… seule… la nuit…". Je déglutis  avec difficulté alors qu'il me rejoignit en deux enjambées.

Il leva sa main, et enleva ma capuche doucement, et termina son geste en caressant une mèche de mes cheveux.

- J'ai attendu longtemps cet instant, Raphaëlle… tu m'as manqué… dit-il en se penchant pour poser un baiser sur ma mèche tout en me regardant, les yeux plissés avec son sourire en coin.

Je respirai à peine, mes pieds refusèrent de bouger. Dans quel traquenard m'étais-je fourrée ?

(À suivre...)

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Aujourd'hui on est... Lundi !
Eh oui comme promis voici le nouveau chapitre !

J'espère que vous apprécierez, n'hésitez pas à laisser un commentaire ou un petit mot, j'y répondrai sans faute ! ^_^

Lundi c'est aussi spaghetti !

Rêve, RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant