Le mot tourbillonnait dans sa tête, balayant ses espoirs. Elle pouvait presque les entendre exploser, se désintégrer sous l'effet de cette bombe. Une unique larme coula le long de sa joue, la seule à descendre jusqu'à sa mâchoire et enfin a se laisser tomber dans le vide, si immense et sombre, tel l'Enfer. Le premier en qui elle avait vraiment eu confiance, le premier a lui avoir ouvert les yeux et le cœur. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Moi ne comprenait pas. Il était tellement impliqué, elle pensait que la cause lui tenait sincèrement au cœur. Alors qu'en réalité, il répétait leurs plans à la personne la plus horrible et la plus enthousiasmée par leurs morts à tous.
Ses jambes se dérobèrent sous elle, et Moi s'effondra sur le sol de la salle du conseil. Son corps était secoué de sanglots incontrôlables. Sur son visage, les larmes se traçaient un chemin à travers la cendre. Elle baissa la tête et murmura des paroles insensées où elle maudissait le monde entier car il lui avait enlevé la seule personne qu'elle aimait vraiment. Car oui, avec ses paroles rassurantes, ses idées d'un monde utopique et sa sois disant implication pour les rebelles, Théo avait percé le cœur de pierre de Moi. Et même maintenant alors qu'elle devrait le haïr, elle ne pouvait pas. Il avait suffi d'une seule phrase, une phrase de cinq petits et misérables mots, pour que son monde bascule. Elle aurait voulu se rouler en boule dans son lit, se transformer en souris pour disparaitre. Elle voulait qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la rassure en lui disant que ce n'était qu'un de ses plans tordus, encore un. Mais non, il ne fit rien de tout ça. Ce fut Xavier qui l'entoura de ses bras et ce fut elle aussi qui lui murmura que ça allait aller, qu'il avait berné tout le monde mais que maintenant au moins elles savaient. Ce fut elle aussi qui l'aida à se relever et qui se plaça devant elle quand le Ministre s'approcha.
Il l'écarta et se planta devant Moi. Elle s'en fichait, de toute façon plus rien n'avait d'importance. Ses larmes l'empêchaient de voir et un soldat était obligé de la soutenir pour ne pas qu'elle s'écroule. Le Ministre lui essuya le visage et sourit.
" Alors tu vois, lui dit-il, tout est fait pour disparaitre. Rien ne dure. Les étoiles s'éteignent, les gens meurent et la confiance est brisée. Il ne faut pas aimer, pas espérer et surtout il ne faut ni croire ni rêver. "
Moi baissa la tête et ferma les yeux. Tout pour ne plus voir et ne plus entendre ce qu'il lui disait. Car elle le savait. Elle l'avait toujours su et il avait suffi d'une fois, une seule fois où elle avait baissé sa garde pour que tout s'effondre. L'amour est cruel et il n'apporte que de la tristesse.
Elle entendit le Ministre s'éloignait, mais elle sentit un autre présence à côté d'elle. Doucement elle releva la tête. Devant elle, Théodore la regardait de son beau regard noisette. Il souriait, sur de son choix. Il lui prit la main et la serra dans ses bras.
" Rejoins moi, je t'en pris, lui chuchota t-il à l'oreille, j'ai besoins de toi. J'ai envie de te voir chaque matin, de passer mes journées avec toi. S'il te plait, je te promet que c'est encore possible. Ne m'abandonne pas, Moi, je t'en supplie.
Ses derniers mots lui brisèrent le cœur. Elle s'accrocha à lui de toutes ses forces, se refusant à le lâcher encore une fois. Elle respira son odeur, emplissant ses poumons d'une partie de lui. Il la serait toujours dans ses bras. Il lui caressa doucement ses cheveux, enfouissant sa tête dans son cou comme un enfant serrant sa mère dans ses bras, après avoir était pris en faute. Leur étreinte dura plusieurs secondes avant que quelqu'un ne se racle la gorge. Ils se séparèrent doucement et Théodore retourna à sa place. Le Ministre continua son discourt mais Moi n'écoutait plus. Elle repensait sans cesse à ce que Théo lui avait murmuré. Que devait-elle choisir ? Elle ne pouvait pas l'abandonner mais jamais elle ne quitterait la rébellion. Le gouvernement était l'opposé de son idéal. Elle chercha le regard de Xavier. Celle ci regardait fixement le Ministre. Allons bon ce qu'il disait devait être important. Elle tourna elle aussi la tête dans sa direction bien décidé à se concentrer sur ses paroles mais ses pensées la ramenait chaque fois à Théodore. Ses cheveux, ses yeux, son nez.
" Alors qu'en dis tu ?"
Moi sursauta. Le Ministre était planté devant elle, la bouche entrouverte. Elle planta son regard dans le sien.
" Que choisis tu ?
- Entre quoi et quoi ? demanda t-elle
- Tu n'écoute vraiment rien. J'aurais pu te tuer pour moins que ça. Enfin. Théodore ressentant un sentiment... étrange pour toi, il m'a proposé un accord. Nous t'offrons donc une seconde chance. Tu peux rester ici avec Théo mais tu devras renoncer à tes idées quelques peut... anarchiques. Ou alors tu peux retourne avec eux et tu finis tes jours en prisons.
Moi était abasourdie. C'était hors de question. Elle ne pouvait pas abandonner Xavier. Mais elle ne pouvait pas non plus abandonner Théo.
Mais avant qu'elle ai put répondre, un projectile brisa la fenêtre côté rue. Un des soldats s'en approcha et il hurla des avertissements en direction du Ministre. Mais avant que celui ci ai fait le moindre geste, la pièce explosa.
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Moi
Science Fiction2 138. Un monde injuste. Une révolte d'oubliés. Une fille de riches. Un secret sur le point d'être révélé. Des larmes, du sang et des cendres. °• L'heure de la rébellion à sonné •°