Son monde explosait. Les larmes coulaient sur son visage, traçant des sillons dans la cendre. Elle voulait mourir. Comment pouvait-elle vivre alors que le garçon qu'elle aimait avait trahi leur cause et que sa chef venait de mourir pour une rébellion qui ne mènerait sûrement à rien à part des centaines de morts. Plus rien autour d'elle n'avait d'importance. Sa ville n'était plus qu'un chantier, des immeubles détruits, des cadavres à chaque coins de rues. Une ville de cendre, de larmes et de sang. Elle ne sais pas combien de temps elle resta là, agrippée au corps de son amie, diluant ses larmes dans le sang. Elle entendait les bombes, les coups de feu, les cris et les explosions. Mais peu lui importait. Elle pleura pour Théodore, elle pleura pour Xavier, elle pleura pour tous ses soldats qui se battaient pour rien, elle pleura pour tout le sang versé et pour toutes ses vies détruites. Quand plus aucune larme ne pût sortir, elle se leva et les yeux rougis elle récolta les armes non utilisées sur les corps sans vie des soldats. Même si Xavier était morte, elle se battrait jusqu'au bout pour que son rêve se réalise un jour. Quand sa triste et sombre besogne fut terminé, elle se baissa et ferma les yeux de Xavier. Enfin, elle se dirigea vers le point de rendez vous. Tout le long de ce qu'elle appela elle même sa " marche funèbre ", elle ne pensait plus à rien. Elle se savait pleine de sang, le sien, celui de son amie mais aussi celui des soldats. A chaque fois qu'elle croisait un de ces derniers, elle leur tirait une balle en pleine tête. Elle laissait derrière elle un chemin de cadavres. Rien ne la faisait s'arrêter. Elle tuait inlassablement tout ce qui se trouvait sur son chemin. Soldat après soldat, elle se fraya et chemin jusqu'au camions de la rébellion. Là, elle se dirigea vers le plus éloigné de tous et toqua cinq fois contre la fenêtre. Celle-ci s'ouvrit doucement et Moi se glissa à l'intérieur. Une dizaine de visage grave l'attendait. Doucement elle posa son arme et s'assit face à eux. Elle inclina sa tête, signe de respect envers ces généraux.
"- Que c'est-il passé ? Où sont Xavier et Théodore ? "
Moi s'attendait à cette question et elle avait préparait sa réponse, pourtant au moment où elle ouvrit sa bouche pour lui répondre, aucun mot ne sorti. Elle dut s'y reprendre pour le leur expliquer. Elle leur raconta tout. Leur capture, la trahison de Théodore, la mort de Xavier et son cortège de mort. Elle vit les visages de ses camarades devenir rouges de colère à l'annonce de la décision de Théo et leurs larmes couler pour Xavier, leur chef et leur amie.
Soudain, Igor, le général le plus ancien se leva et s'approcha de Moi. Il la serra brièvement dans ses bras et lui sécha ses larmes. Puis il se planta devant elle et d'une voix claire dit :
" En tant que amie de Xavier, O- la plus informée des agissement du gouvernement et personne de confiance, il me semble que tu es la plus à même de nous diriger vers la victoire et que malgré ton jeune âge, tu feras un meilleur chef que la plupart d'entre nous. Alors, par ma fonction et mon sang, je te prête allégeance et je jure de te protéger au péril de ma vie. "
Puis il s'agenouilla, suivit par toutes les autres personnes présentes dans le camion. Émue, Moi les remercia un à un et nomma Igor son bras droit. Puis, elle lui demanda de tout lui raconter. C'est ce qu'il fit, obéissant de bonne grâce.
" Comme tu le sais, l'attaque à était découverte plus tôt que prévue. Un de nos espion vous a vu vous faire attraper. Ils nous a prévenu et nous somme parti à votre recherche. L'un d'entre nous vous a aperçu dans la salle du conseil et nous avons préparé les bombes. Ensuite nous sommes retourné ici pour vous attendre. Jamais nous n'aurions imaginé les nouvelles que tu apporterais avec toi. Il me semble que la révolte est morte.
- Jamais ! s'exclama t-elle. Nous ne devons pas abandonner ! Que dirais Xavier si elle vous voyez ? Vous ses fidèles révolutionnaires, vous abandonnez ? Ses derniers souhaits de mourante de seront-ils pas respectés ? S'il le faut j'irais seule mais jamais, vous m'entendez, jamais je n'abandonnerais ! "
Quand elle releva la tête, elle vit tout ses généraux, la main sur la crosse de leurs pistolets et la flamme du courage brillant dans leurs yeux. Elle sourit. Non, jamais ils n'abandonneraient.
Tous sortirent du camion comme un seul homme et Moi réunit leurs amis. Elle leur relata les événements de la soirée et leurs dit que ceux qui voulaient pouvez venir les aider à finir la révolte. Tous se portèrent volontaires et c'est ensemble qu'ils se dirigèrent vers le quartier général du Gouvernement. Arrivés, une partie se dirigea vers la salle du conseil, symbole du pouvoir et l'autre vers le centre des communications pour diffuser le message de la vérité.
Moi dirigeait la première équipe, celle qui devait retenir l'attention du Ministre. Ils étaient une cinquantaine, prêt à se battre jusqu'à la mort. Arrivés devant la porte de la salle, Moi se tourna vers ses amis et d'un signe de la tête leurs insuffla du courage et de la bravoure. Alors seulement, elle poussa la porte et le fusil en main, elle hurla aux personnes présentes de ne plus bouger. Bien sur, les gardes, formés pour ce genre de situation les attaquèrent mais c'étaient exactement ce qu'ils avaient prévus. Moi tirait, elle tuait, blessait le plus de soldats possible pour la liberté, la vérité et ses amis. Ensemble et dans un concert de hurlements, ils défendaient leurs valeurs et leurs principes. Bientôt, Moi vit les cadavres s'empilaient, amas de chair déchiquetée et brûlée. Tant de morts, pour un seul fou qui même dans sa chute entraînerait des centaines d'innocents. Ces sombres pensées la firent encore plus enrager et elle tira encore plus. Soudain entendant un craquement, elle releva la tête et vit dans quel état se trouvait le salle. Le plafond était à moitié écroulé, des poutres encore enflammées pendaient misérablement en équilibre et prête à tomber aux moindre courant d'air. Un piège mortel dans lequel elle c'était jetée. Effrayé elle tourna la tête vers le Ministre. Elle aurait dût s'en douter. C'était un fou et il savait qu'il avait perdu. Il avait tout prévu, il savait qu'ils reviendraient et il les attendait, prêt à les entraîner dans la mort avec lui.
Moi le vit sourire. Il savait qu'elle avait compris et maintenant il aller la tuer.
" Moi !!! "
Une voix si douce, un tintement de cristal. Une voix qu'elle aimait et qu'elle voulait tant sauver. Elle tourna la tête dans sa direction et ses yeux plongèrent dans ceux de Théodore. Il était vivant. Non plus que ça, il était là, devant elle et il l'appelait à l'aide. Sans plus réfléchir elle courut vers lui, prête à se sacrifier pour que qu'il puisse vivre. Mais soudain dans ses yeux elle vit autre chose. Il ne l'appelait pas à l'aide, il la prévenait d'un danger. Ses pupilles étaient dilatées et agrandies par la peur et fixaient un point derrière elle. Quand Moi se retourna elle sut qu'il était trop tard. Elle entendit la détonation, l'impact sur la poutre et le hurlement de Théo. Elle vit la poutre en équilibre au dessus de sa tête s'effondrait sur elle, instrument d'un vengeance bien malsaine. Le poids l'écrasa et la douleur fut horrible. Elle hurla mais aucun son ne sorti de sa gorge en feu. Des point sombres commencèrent à apparaître dans son champs de vision. Puis tout fut noir, noir comme la mort, une abysse dans laquelle elle plongeait incertaine et pleine de rancœur envers l'homme qui l'avait privé de bonheur.
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Moi
Science Fiction2 138. Un monde injuste. Une révolte d'oubliés. Une fille de riches. Un secret sur le point d'être révélé. Des larmes, du sang et des cendres. °• L'heure de la rébellion à sonné •°