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Notre fin de soirée a été assez banale, nous sommes rentrés chez nous, mais quelque chose de nouveau était né en moi: j'envisageai enfin un avenir avec mon père sans tension, et croyez-moi, c'est quelque chose de très fort.

Je suis allée me coucher de suite après un rapide passage dans la salle de bain. Mais j'ai beau être fatiguée, je n'arrive pas à m'endormir. L'image de Finn passe en boucle dans ma tête. Depuis que j'ai lu sa lettre, quelque chose a changé. Et je ne sais pas si la lettre est une sorte d'influence, ou si je le ressens réellement, mais je désire plus que tout passer ma vie avec Finn.
C'est quand un trésor vous est enlevé que vous vous rendez-compte de sa valeur.

*

Après une bonne heure à cogiter, j'ai fini par me sentir partir dans un autre monde.

*

Finn: April nous ferait-elle l'honneur de se joindre à nous?

Moi: Non mais c'est mort, elle est beaucoup trop froide.

Talyana: Allez fais pas ta rabat-joie, une fois qu'on est dedans, on est bien!

Moi: J'en doute pas, mais je préfère bronzer.

Un silence s'en suit, puis 2 minutes après, je sentis 4 bras m'attraper.

Moi-criant-: Les gars lâchez-moi! Vous me faites mal!

Finn et Jayden: À la une, à la deux, à la trois!

Dans un ultime balancement, mon corps malmené fis un gros plat dans la piscine de Jayden.

Moi: Vous avez intérêt à courir. VITE.

Les deux mecs étaient littéralement en train de gambader comme des chèvres dans le jardin, morts de rire.
C'est non sans difficulté que je sors de la piscine, et une fois sur le bord, je réalise qu'il ne fallait absolument pas me jeter à l'eau. 

Moi: AHHHH!!!! MON MAILLOT!

Un maillot qui rétrécit au contact de l'eau. Vraiment très bonne idée d'achat April. Dans la seconde d'après, je cachais tant bien que mal avec mes mains les parties de mon corps devenues beaucoup trop visibles.
Soudain, Finn prit une serviette, m'enroulait dedans, et me porta jusqu'à la première pièce qu'il put trouver dans la maison.
Le garde manger.

Il prit soin de bien fermer la porte derrière lui. En se retournant vers moi, l'expression de son visage avait changé. Je me sentais maintenant comme une proie, sa proie.
Il s'approcha lentement, prit mon visage entre ses mains, et posa ses lèvres sur les miennes. À ce contact, j'ai cru exploser de l'intérieur tant cette nouvelle sensation était forte.
Il était d'abord doux, puis au fur et à mesure, beaucoup plus sauvage. Il me porta sans grande difficulté sur l'étagère (l'étagère à Curly). Je sentais son souffle, un souffle presque bestial. Il entreprit de me faire des bisous dans le cou, et la lumière tamisée de la pièce donnait un je-ne-sais-quoi à cet instant magique.

Nous sommes au mémorial de Miami. Cela fait plus d'un quart d'heure que nous sommes arrivés sur le site, Finn et moi, et l'ambiance est quelque peu...tendue.

Finn: Salope. À quoi t'as voulu jouer au juste?

Moi: Finn s'il te plaît, laisse moi t'expliquer...

Finn: Y'a rien à expliquer. Ne m'adresse plus jamais la parole.

Sa main tremblait. Cette même main où il tenait un flingue.

Moi: S'il te plaît Finn, tu dois être fatigué, viens avec moi, on va rentrer à la maison, manger une glace devant un James Bond.

Finn: Arrête ton putain de numéro!

Sans une hésitation apparente, il pointa son flingue dans ma direction.

Moi: NON!

*

Je me réveillai en sursaut. Je suis couverte de sueur et j'ai la tête qui tourne, ma respiration est coupée et je suis toute tremblante.

Moi: Ce n'est qu'un cauchemar. Ce n'est qu'un cauchemar. Ce n'est qu'un cauchemar.

Il n'est que 2 heures du matin, et je doute pouvoir me rendormir de suite. En plus j'ai déjà mon ventre qui crie famine. Je descends de mon lit, et sur la pointe des pieds, je me poste devant le frigo. J'ai une envie de yaourt à la cerise.

J'ai toujours une boule au ventre, c'est affreux, j'ai jamais été autant inquiète. Il ne quitte plus ma tête, je suis impuissante face à mes pensées, et ça m'épuise.
Je retournai dans mon lit, et attrapai un livre qui était à ses pieds.
J'ai du lire pendant une vingtaine de minutes avant de replonger dans mon sommeil.

*

11h27. Ca ne m'étonne même pas d'avoir autant dormi, tant j'ai passé une nuit horrible. Je me levai péniblement avec une énorme migraine, enfilai mes chaussons, et filai dans la salle de bain pour me prendre un doliprane.

Papa : Réveillée ma puce?

Moi : Moui...

Papa : Viens, j'ai acheté des croissants ce matin.

Il est vrai que manger un peu ne me ferait pas de mal... En arrivant dans la cuisine, j'ai vu mon père, un journal à la main, un croissant dans l'autre, et croyez-moi, c'est pas commun.

Papa : Oh, t'as pas bien dormi toi!

Moi : En plein dans le mille, je suis épuisée.

Papa : Tu vas à l'hôpital aujourd'hui?

Moi : Ah bah oui!

Papa : Tu veux que je t'emmène? Il faut que j'aille en ville à 13h.

Moi : Oh volontiers! Je vais me préparer.

J'enfilai une robe, des tongs, et passai à un rafraîchissement dans la salle de bain. Je sortis un sac, mis le livre de Finn dedans, ainsi qu'une boîte de chocolats.

Moi: Je suis prête!

Papa : Alors on peut partir plus tôt! Monte dans la voiture j'arrive.


*


J'arrivai en trombe dans le hall de l'hôpital. Mon père m'a lâchée à la volée.

Moi : Bonjour, puis-je aller en chambre 254?

Docteur : Pour quel patient?

Moi : Finn Shelton.

Après une consultation rapide de son ordinateur, il me répondit.

Docteur : Il ne s'est toujours pas réveillé, et son bras gauche est cassé.

Moi : Il se réveillera bientôt?

Docteur : Seul le temps nous le dira...son système immunitaire est au plus bas mais il respire toujours.

Moi : Hmm...merci Docteur.

Sur ce, je pris la direction de l'ascenseur, et appuyai nerveusement sur le bouton du deuxième étage.
Arrivée sur le pallier, j'avançai un petit peu dans le couloir, jusqu'à atterrir devant la porte. Je pris une grande bouffée d'air, et appuyai sur la poignée.

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