Chapitre 9 ©

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Je suis soulagée quand je sors de ma voiture. J'ai besoin d'une bonne douche et d'une longue nuit de sommeil. Mon corps est engourdi et ma tête douloureuse. Les heures de travail que j'enchaîne commence petit à petit à faire leur effet. Je suis plus rapidement fatiguée et plus rapidement sujet aux crampes musculaires. Je manque certainement d'entraînement, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de retourner à la salle de musculation. Encore une chose à ajouter sur ma liste. J'ai l'impression que les journées sont de plus en plus courtes et que j'en fais de moins en moins. Il serait temps que je remette en place un emploi du temps fixe pour être certaine de ne rien oublier. Entre le travail, le sport, la maison et le reste... je ne sais pas bien quand est-ce que je vais avoir le temps de me reposer.

Je monte les deux petites marches du perron et ouvre la porte. C'est à ce moment-là que je m'aperçois du chaos qui règne chez moi.

Mon père, une bouteille à la main, hurle des propos incompréhensibles sur trois policiers. Je reste figée quelques secondes avant de m'avancer, les sourcils froncés.

Mais qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi ce bordel ? Katniss, pourquoi des policiers seraient-ils chez toi ?

Je me racle la gorge. La première personne qui se tourne vers moi, c'est mon père. Les yeux vitreux et le visage pâle, il fronce les sourcils, comme s'il avait du mal à me reconnaître. Cela ne m'étonnerait même pas ! Quand je vois le nombre de cadavre de bouteille sur la petite table du salon, je n'ai pas besoin de me demander comment est-ce qu'il a occupé sa journée.

Qu'est-ce qu'il pourrait bien faire d'autre ? Si ivrogne était un métier, il aurait une promotion toutes les heures, crois-moi ! Le roi des pochtrons.

Un de représentant des forces de l'ordre se rend finalement compte de ma présence et s'approche de moi. D'un signe de la tête, il m'invite à m'éloigner de la scène qui se joue dans mon salon et m'accompagne dans le couloir de l'entrée.


– Mademoiselle, vous allez bien ?

– Évidemment que je vais bien. Est-ce que je pourrais connaître la raison de votre présence chez moi ?

– Un voisin nous a appelés. Il a entendu des hurlements et des bruits de casse. Il pensait que votre père était en train de s'en prendre à vous.


Satané voisin. Foutu commère. Ne peut-il pas s'occuper de ses affaires ? En quoi est il concerné par ce qu'il se passe ici ? Comme si j'avais besoin de son aide ! Il n'est franchement pas mieux que mon père ! Et c'est là-bas que devraient être ses agents en uniformes bleus : ils y trouveraient de quoi droguer tout New York !


– Non, j'étais encore au travail. Qu'est-ce qui se passe ici ?

– Votre père est impossible à calmer.

– Oui, comme toujours quand il a bu.

– Est-ce que votre père est alcoolique ? Vu son comportement, je ne suis pas certain que vous soyez en sécurité dans la même maison que lui.

– Non ! Non, il lui arrive juste de boire un peu trop, parfois, mais il n'est pas alcoolique. Je vais m'occuper de lui, tout va bien.


Mensonge. Évidemment qu'il est ivrogne. Il ne peut pas s'arrêter et dépense tout mon argent dans la boisson. Si nous n'arrivons pas à nous en sortir, c'est bien à cause de son addiction. Cependant, il est hors de question que je laisse des policiers entrer chez moi de cette manière. Ils ont bien vu que je n'étais pas là, alors pourquoi ne pas tout simplement laisser mon père faire sa crise et me joindre par téléphone ?

Leaps, lift and levitation [En pause d'une durée indéterminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant