Chapitre 34

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La sonnette de l'entrée me tire de mon sommeil. Les yeux mi-clos, je sors mes jambes de sous ma couverture en baillant. Je tourne légèrement la tête et souris en voyant ma sœur, étendue tel une étoile de mer sur le matelas gonflable installé à coter de mon lit. Comment peut-elle dormir à point fermer alors que notre visiteur semble clairement s'impatienter derrière la porte ? Le bruit strident de la sonnette ne cesse de retentir dans tout l'appartement, me donnant des envies de meurtre.

Je n'ai aucun doute sur l'identité de la personne qui se mets à malmener ma porte d'entrée. Il n'y a que Walter pour venir à ma porte à...

Merde !

Je saute du lit en voyant que mon réveil affiche onze heures et demie. Je ne me savais pas capable de dormir autant. Je ne passe jamais la matinée au lit, sauf que je rentre du travail au petit matin, et encore. Il m'est arrivée de dormir seulement quelques heures avant de repartir pour un service au club. Je préférais être épuisée que rester à la maison avec mon père.

La sonnette me tire de mes pensées. Sans plus attendre, je sors de la chambre et traverse le couloir pour ouvrir la porte d'entrée, sans me préoccuper de ma tenue

– Walter, je...

Il ne me laisse pas le temps de finir ma phrase. Rompant la distance, il me plaque contre lui et fond sur ma bouche Prise par surprise, je lâche un petit cri, lui laissant tout le loisir de glisser sa langue contre la mienne. Ses mains dans mon dos me poussent à m'écraser contre son torse. Un sombre gémissement remonte le long de sa gorge, me faisant fondre contre lui.

À bout de souffle, il me relâche légèrement, laissant sa tête sur mon épaule.

– Pardon.

Les mains dans ses cheveux, je fronce les sourcils à l'entente de ce simple petit mot. Pourquoi s'excuse-t-il ?

– Pourquoi est-ce que vous me demandez pardon ?

– Pour cette intrusion dans votre appartement. Pour ce baiser sans permission. Je n'ai pu me retenir.

Il redresse la tête et plonge son regard dans le mien. Ma respiration se coupe en voyant ses pupilles dilatées par le désir. Mais j'y décèle également une petite pointe de colère. Je dépose un léger baiser sur sa joue, connaissant déjà les raisons de cette petite lueur sombre. Je l'ai volontairement repoussé hier et je sais qu'il n'a pas apprécié.

– Ne m'en voulez pas pour ça Walter.

– Vous m'avez rejeté. D'un simple signe de la tête, comme si je n'étais rien.

– Je ne voulais pas vous mêler à cette histoire. La situation était assez compliquée, ce n'était pas le moment.

– Vous aviez les yeux remplis de larmes. Et je n'ai pas du tout aimé cela. Je me suis senti impuissant. Inutile.

– La conversation a été... riche en émotion. Mais cela va mieux maintenant.

D'un geste délicat, il fait glisser ses doigts sur la peau de ma joue. Il fronce les sourcils et suivant une ligne imaginaire avant de me fusiller du regard. Quoi encore ?

– Elle t'a giflé.

Oh. On oublie le vouvoiement alors ? Très bien, s'il le décide.

Je penche ma tête vers sa main et ferme les yeux, prenant une grande inspiration. Rien ne lui a échappé. Je savais au fond de moi que je serais confrontée à ses questions, mais pas aussi tôt. Je pensais avoir le temps de réfléchir à la situation avant de devoir lui en parler.

Leaps, lift and levitation [En pause d'une durée indéterminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant