Leaps, lift and levitation [En pause d'une durée indéterminée]

Chapitre 29 ©

Plus 697 mots après réécriture du chapitre ! :)

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Le ventre bien rempli, je finis de siroter mon verre de vin alors que Walter s'éloigne de notre table pour payer la note. Je l'observe se mouvoir avec grâce jusqu'à s'arrêter au comptoir du bar, souriant au serveur qui prend sa carte de crédit.

Ses doigts sur les miens tout au long du repas, ses sourires, son pied qui glisse contre ma chambre. Il a toujours été dans la séduction avec moi. Je m'en rends compte seulement maintenant. À l'instant même où je suis rentrée chez lui, l'histoire était terminée. Il savait qu'il finirait par avoir ma confiance. Il a été patient et honnête dans le seul but de se faire une place dans ma vie. Pourquoi, je ne le comprends pas encore. Mais s'est ce qu'il voulait. Au-delà même d'une envie physique, il avait envie d'en savoir plus sur moi.

« J'aimerais vous connaître Katniss, j'aimerais vraiment apprendre à vous connaître. »

Il ne mentait pas. Il n'a pas cessé de me poser des questions sur moi. Mon enfance, ma famille, ma passion pour la danse, ma loyauté envers Grégory. Comme s'il faisait un puzzle et qu'il rassemblait toutes les pièces, pas à pas, sans se précipiter. Il commence par les bords avant de se concentrer sur le centre.

Il pénètre dans ma bulle avant de s'insinuer sous ma peau, se frayant un passage jusqu'à mon cœur. Et je pense que je serais capable de le laisser faire. J'ai passé un superbe moment en sa compagnie. Ses yeux ne m'ont pas quitté une seule seconde pendant ses deux heures, me promettant une suite à la hauteur de mes attentes.

Doucement Katniss ! Normalement, c'est moi qui saute la tête la première. Tu es plus réfléchi que cela.

C'est vrai. Je ne devrais pas espérer rentrer chez moi en sa compagnie. Parce que je sais que, si je le laisse passer ma porte, ce ne sera pas pour se regarder dans le blanc des yeux.

J'aspire à plus, mais je dois peser le pour et le contre. Je ne dois pas agir dans la précipitation, même si j'en meurs d'envie. Beaucoup de chose nous sépare et trop de chose ne sont pas encore claires. Quant à ce qu'il espère de moi... je ne suis pas certaine de pouvoir remplir le rôle de la petite amie comme il pourrait le vouloir.

– Vous êtes prêtes ?

Je sursaute légèrement et relève la tête. Il me tend sa main, attendant que je me lève de ma chaise. Je lui lance donc un sourire et laisse ses doigts enlacer les miens, abandonnant toutes mes pensées. Advienne que pourra. Avec lui, je suis prête à me laisser guider et vivre au jour le jour sans trop réfléchir. Tranquillement, main dans la main, nous nous dirigeons vers la porte.
Et alors qu'ils ne nous restent que quelques pas à faire... Mon cœur s'arrête de battre.

Mon père entre dans le petit restaurant, visiblement déjà bien éméché. Ses yeux trouvent les miens et un sourire ignoble vient se dessiner sur son visage. La chaleur quitte mon corps. Le monde se met à tourner alors que les premiers symptômes d'une crise d'angoisse prennent possession de mon corps. Tremblement. Vision trouble. Sensation de vertige. Difficulté respiratoire. Il a toujours cette emprise sur moi et le pouvoir de me faire replonger dans le noir.

– Katniss ! Ma chérie, quelle bonne surprise.

D'un geste instinctif, je fais un pas en arrière, empêchant ses doigts boudinés de rentrer en contact avec la peau de ma joue. À mes côtés, Walter sert la mâchoire, le corps si tendu que je suis surprise que sa chemise ne craque pas. Ses yeux d'un vert ne sont plus que deux billes noirs qui fusillent mon père du regard. Il ne faut pas lui faire de dessin pour qu'il comprenne qui il a en face de lui. Il lui est inutile de poser des questions alors que mes doigts serrent les siens plus fort qu'ils ne le devraient. Je suis incapable de le lâcher, tout comme je suis incapable de quitter mon géniteur du regard.