Chapitre 1 : Un nouveau départ

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~ Prologue ~

Je risquai un œil à ma gauche, sans oublier la manière qu'avait la ceinture de me serrer étroitement contre le siège de la voiture. Sa vivacité m'avait prise de court, et si j'avais tenté de résister, c'était peine perdue.

Je me retrouvais là, assise à côté de lui, la situation m'ayant prise au dépourvu. C'était foutu. J'ai tout fait foiré.
Je n'avais plus qu'à attendre. Rien ne serait plus comme avant. C'était certain.
Plus jamais...

~ Chapitre 1 ~

J'arrivais tout droit de France, d'une ville presque pas connue, et en plus de cela : perdue. Après des mois et des mois dans cet endroit, je revenais enfin à la ville : vivre avec mon père pendant deux ans.
Mes parents étaient divorcés, je les voyais par période — c'était une garde assez mal répartie, car je ne voyais mon père qu'un week-end sur deux et le reste du temps, je le passais chez ma mère. Mais je ne sais par quelle mouche l'ayant piquée, ma mère m'a envoyée vivre chez mon père pendant deux mois, sur un coup de tête total, prétextant qu'il fallait que je passe plus de temps avec mon celui-ci. Bien que je n'allais en rien contredire cette raison, mon absence de deux mois n'était pour autant pas justifiée, et je dois dire que cette nouvelle m'avait quelque peu estomaquée ; elle qui déjà n'aimait pas se tenir trop loin de moi, alors imaginer me voir partir deux mois entiers consécutives sur un autre continent aurait été d'un impossible effroyable.

Cela dit, je revenais toujours à ma pensée d'origine : je n'irai pas contre l'idée d'y séjourner. Un séjour long, je le concède, mais qui en vaut le coup.

C'était après trois heures dans un train que j'arrivais à la gare où mon père était censé m'attendre. Ce serait mentir que dire que je n'étais pas un peu excitée à l'idée d'aller vivre avec lui, il me manquait, et j'espérais lui manquer tout autant. Je descendis sur le quai et un coup d'œil autour de moi suffit à me faire frémir. L'abondance de personnes dans un espace aussi vaste le fit paraître si étroit que mon inconfort fit presque surface. C'était bluffant.
Une lignée de trois bancs longeait le mur à l'opposé du quai, et avec de timides enjambées, je m'y assis.
Une notification fit vibrer mon téléphone dans ma poche, mais aucun signe encore de mon père. Je fis mine de pianoter un court message à son attention.

"Salut, je suis suis arrivée. Je t'attends sur un banc. Appelle moi si tu ne me trouves pas.
- Hayden"

Une pensée me prit un instant, est-ce vraiment une bonne idée de s'asseoir ? Mon but étant d'être repérée, la foule ne m'avantage pas du tout.

- Hayden ! Te voilà !

Je tournai la tête vers une silhouette masculine qui m'était très familière. Mon père. Mon visage s'éclaircit avec un sourire et je fis mine de l'accueillir avec un signe de la main. Il se rapprocha, passant entre deux passants, et faillit tomber à cause de sa propre maladresse. Cela me fit glousser ; je savais à présent de qui je tenais vraiment ma maladresse.

- Allez viens, ça a l'air d'être lourd, non ? Dit-il en pointant du doigt mes bagages.

Il avait raison : mes bagages n'avaient rien d'une plume. Je les traînais au sol depuis que j'étais sortie de la maison de maman, incapable de les soulevait plus haut du sol que de trente sept centimètres. La précision est un détail fondamental que je ne manque pas de rappeler.

Je suivis mon père jusqu'à un parking où étaient garées une multitude de voitures, entre des marques qui valaient bien leur prix et les plus modestes.

Il se dirigeait vers une belle voiture noire, que je reconnus sans problème, geste que je m'empressai d'imiter.
Et c'est ainsi que nous retrouvions en route vers mon futur des deux prochains mois.

Hayden JohnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant