Angoissée, je recule d'un pas et me retrouve presque collée au mur à carreau. L'espace que je voulais élargir entre nous, se rétrécit quand elle fait également un pas en avant. La voir ainsi tout près, me certifie deux choses. La première c'est que c'est la même fille de toute à l'heure. La deuxième confirme que je ne m'étais pas trompée sur sa beauté. Ses cheveux qui tombaient en cascade tantôt sont maintenant attachés dans un parfait chignon mettant en valeur les traits de son visage parfaitement dessiné.
Ses yeux violets peu communs, doivent sûrement être l'atout qui la rend si belle. Même si au fond de moi, je sais que son nez bien aligné, sa bouche en forme de cœur et ses pommettes bien structurées lui donneraient sûrement le titre de miss. Tant tout est parfait chez elle.
— Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? Vocifère-t-elle en me regardant de haut en bas avec un air de dégoût.
Je baisse la tête honteuse, d'avoir été surprise à la dévisager ainsi. Une petite rage bouillonne en moi, ce sentiment n'est pas destiné à ma persécutrice, mais plutôt en vers moi. Si j'avais un peu de courage, j'aurais déjà envoyé chier cette garce et je serais sorti de cette pièce. Malheureusement, je suis loin d'être comme ça.
D'être forte !
Un sourire se dessine sur le coin de ses lèvres quand mon corps touche finalement les carreaux de la douche. Hélas, ça ne dure pas longtemps. La voix d'Aiyana résonne dans les couloirs.
— Mais qu'est-ce qui lui prend autant de temps ?
Je lâche un soupir de soulagement, ce qui déplait fortement à la noiraude en face de moi. Elle lance un coup d'œil vers la porte ouverte, grogne quelque chose dans une langue que je ne connais pas. Néanmoins, tout prend sens quand ma seule issue de secours se ferme violemment, empêchant ma copine d'entrer.
— C'est quoi ton problème ? maugrée-je, avant de reprendre mon calme. Je ne t'ai rien fait que je sache. Je ne sais même pas qui tu es.
— Ah ! Madame, sait parler ! crache-t-elle, d'un ton perçant. Tu attendais que cette conne d'Aiyana vienne pour que tu l'ouv....
Les coups provenant de l'autre côté du mur lui coupent la parole.
Putain ! on se croirait dans un film policier, ou la victime. Moi. Se fait kidnapper, par une psychopathe complément tarée. Elle.
— Shenoa ! tu m'entends ?
— Dégage de là Cox !
— Cassidy ? hasarde la métisse derrière la porte d'un ton hésitant.
Un silence se fait entendre des deux côtés, comme si chacune évaluait la situation. Puis un grand coup retentit et un autre et un troisième.
— Putain, elle utilise ses pouvoirs ! Va chercher quelqu'un !
Le ton qu'Aiyana utilise me rend encore plus inquiète que je ne l'étais déjà. Je regarde la fameuse Cassidy, qui semble prendre plaisir à faire flipper tout le monde. Surtout de me voir paniquer de la sorte.
— Je te jure, si tu lui fais du mal, tu vas me sentir Coope...
— Toujours des menaces, interrompt-elle. Je voulais juste parler avec ton amie. N'est-ce pas la nouvelle ?
Ses yeux pétillant de malice se posent sur moi, je la regarde dubitative. Cette fille est complètement cinglée.
— Et tu as besoin d'utiliser tes pouvoirs pour discuter avec elle ?
— Juste pour t'empêcher d'interférer dans ce qui ne te concerne pas. Et toi arrête de jouer la victime, ajoute-t-elle. Braeden ne s'intéresse pas à de vulgaires filles en détresse comme toi, il préfère les filles fortes, comme moi.

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SHENOA
FantasíaJe dois tout laisser, abandonner mon monde, rompre tout contact avec elle. « Tu es, et tu seras très forte » me répétait maman. Mais dans ce monde-ci, je me rends compte que je ne serai jamais aussi forte qu'eux. Ce sentiment inconnu, qui ne fait qu...