{Hunter x Hunter} Effet Papillon [TOME 2]

Chapitre sept

❝ Qui veut la Guerre est en guerre avec soi ❞    

   Les semaines passaient. Chaque camp armait ses partisans, recrutait, construisait sa stratégie. L'Association des Hunters avait diffusé un message d'appel à l'engagement, avec grand succès. Les rangs gonflaient petit à petit, d'abord rejoints par de simples civiles, d'autres utilisateurs de Nen indépendants ainsi que ceux possédant une licence. Une longue période de calme suivit, jusqu'à ce que des criminels recherchés se présentent à l'agence de recrutement, promettant de combattre pour leur cause en échange d'une réduction de peine voire une disculpation des charges sur eux. À contrecœur, le président n'eut d'autre choix que d'accepter. Son ennemi ne faisait aucune distinction face à qui composait ses rangs. S'il choisissait de juger par la morale de ses alliés, c'était une guerre perdue d'avance. Le recrutement touchait à sa fin. Alors que Nétéro pensait avoir toutes les forces possibles sous son contrôle, l'agitation prit la capitale.

— Vous vous fichez de moi ? s'exclama l'ancêtre sur sa chaise au milieu d'une pile de papier.

— Non monsieur, lui affirma Bean. La Brigade Fantôme a été aperçue en ville ce matin et actuellement, ils demandent audience devant le bâtiment.

Incapable de croire ces paroles, ce dernier se leva et se précipita dans le couloir. Ses sandales claquaient sur le sol. Accompagné par son secrétaire, le duo prit l'ascenseur et arriva au rez-de-chaussée. Une pagaille sans nom régnait là : des hommes armés se positionnaient, les bureaucrates se cachaient, des cris étouffés par la porte d'entrée en verre leur parvinrent. Tout le monde s'écarta sur le passage du président.

— Tenez-les en joue, ordonna-t-il. Je vais discuter avec eux.

— Compris, opina le chef d'escouade.

Il amorça un mouvement de main, signalant à ses soldats de garder les yeux sur le groupe entouré par la foule et les Hunters à l'extérieur. Nétéro poussa les portes, les autres lui cédèrent le passage jusqu'à ce qu'il arrive à quelques mètres de la Brigade et se stoppa.

— Vous avez demandé à me voir, je suis là.

Kuroro fit un pas en avant, afin de se démarquer du reste. Le bruit de plusieurs crans de sécurité retentit, comme pour le menacer, ou par simple peur.

— Effectivement, opina le brun.

— Et dans quel but ?

Suspicieux, Nétéro restait sur ses gardes. Leur chef, qu'il savait dangereux, pourrait probablement lui infliger de sérieuses blessures en ayant le temps de s'échapper s'il se relâchait pour une quelconque raison.

— Pour Tsubasa Berisha, expliqua-t-il après un instant de silence. Elle était le numéro onze de l'Araignée et donc sous ma responsabilité. Si j'avais pu connecter les fils plus tôt, rien de tout cela ne se serait produit.

— Boss, ce n'est pas—

— Si, Shalnark. Je suis celui qui l'a laissée partir. Et dans toute cette agitation, elle a entraîné Feitan. Nous n'avons aucune nouvelle depuis des mois.

— Vous insinuez que... commença Nétéro sous la surprise.

— Nous nous engageons à combattre à vos côtés jusqu'à la fin du conflit, le coupa Kuroro. Notre force contre les deux pattes que nous avons perdu.

Des voix de protestation s'élevèrent autant parmi les Hunters que la foule, mais d'autres y faisaient contre écho. Ceux qui savaient qu'ils avaient besoin plus que jamais de leur force.

— Discutons des détails dans mon bureau, céda le président.

Ils entrèrent à l'intérieur du bâtiment, escortés par des dizaines de soldats et utilisateurs de Nen dans les couloirs. Nétéro avait déjà pris sa décision. Au vu du massacre de Yorkshin quelques mois en arrière, la Brigade valait plus que la moitié des Hunters présents au siège ainsi que la plupart du Zodiaque. S'il devait pactiser avec des génies du crime, il n'hésiterait pas deux fois. En les repoussant, ils auraient été capables de rejoindre les rangs adverses simplement pour parvenir à leur objectif.