Chapitre quatre [partie une]

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NDA : j'ai vu que certaines personnes avaient aimé la musique à écouter avec le chapitre, donc je vais en poster au cas où:)

Shatter Me, Lindsey Stirling

❝ Tout désavantage a son avantage ❞    

      La nouvelle se répandit à travers le pays. Tous ceux qui n'étaient pas présents devant leur téléviseur ne mirent que peu de temps avant de l'apprendre. Les médias relayèrent le discours de celle déclarée comme ennemie publique numéro une, la toile se déchira sous les opinions partagées. Puis, pas même quelques heures après la déclaration de Tsubasa, les documents compromettants furent dévoilés par le biais des réseaux sociaux. Incapables de supprimer les comptes qui étaient produits en masse, les captures d'écran d'utilisateurs eurent raison des Hunters.

"Contrôle l'information, contrôle la population."

L'Association était détruite. Leur image publique en pâtissait déjà. Il ne fallut que moins de vingt-quatre heures pour qu'une bonne partie de la population se mette à les lyncher. Les débats ne faisaient que commencer et très vite, ils devraient donner des explications à la presse. Tsubasa choisit cet exact moment pour disparaître dans la nature aux côtés de Wallace.

— Quelle est la suite du plan ? demanda ce dernier.

— On change de continent.

— Ah ? Je croyais que se trouver au plus près de l'ennemi était ton objectif.

— Oui, au début. Mais on manque d'effectifs. Aussi puissants puissions-nous être, toi comme moi, avons des limites. Cette révolution ne se fera pas à deux.

— Alors quelle est la destination ?

Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui continua d'avancer, sans piper un mot de plus. Wallace haussa un sourcil en lui emboîtant le pas. Il serait très étonnant de voir une quelconque nation l'accueillir bras ouverts. Ils menaçaient les personnes à qui le système profitait, cela comprenait la quasi-totalité des personnes bien placées dans la société, qu'importe ses lois ou son éthique. Le vampire ne voyait pas comment son acolyte comptait recruter qui que ce soit, surtout maintenant.

D'un autre côté, la nouvelle sur la résurrection de l'héritière de la famille Berisha secouait les esprits. Daiki n'eut pas à en parler à ses parents, ils le savaient déjà. Mais les plus retournés parmi tout ce monde, c'était bien la Brigade Fantôme.

— C'est quand même dingue, cette histoire, lança Nobunaga.

— Je sais, j'aurais jamais cru la revoir en vie, approuva Phinks.

— Mais je te parle pas de ça ! Des vampires, les gars ! Les vampires sont réels !

Feitan, assis un peu reculé des autres, semblait à peine prêter attention à leur conversation. Toute la haine accumulée aurait dû redescendre depuis un moment. Au lieu de ça, sa tristesse se transforma en frustration. Une chaleur désagréable au niveau de ses tripes. Il ne savait pas s'il voulait exploser ou pleurer. Après avoir vu la personne à qui il tenait le plus en ce monde assassinée, incapable de venger son meutre, cette dernière revenait comme une fleur, sans la moindre explication. L'envie de la traquer n'était contenue que par le doute de se retrouver en face de Tsubasa ou d'un monstre sanguinaire. Toute cette histoire de société, d'attentat, ça lui ressemblait sans vraiment lui ressembler. Quelque chose clochait.

"Qu'est-ce que tu vas faire, imbécile ? À quoi est-ce que tu penses ?"

Il avait besoin de réponses. Cette fille, était-elle toujours celle qu'il connaissait, ou juste une ombre du passé avec un sursis inattendu ? Ne pas savoir, se sentir mis à l'écart le détruisait à petit feu. Il aimait sa cousine, à un point inimaginable. Il ne pouvait plus compter les fois où il avait souhaité mourir à sa place pour lui permettre de vivre.

"Encore combien de temps vas-tu t'autoriser cette souffrance ?"

Malgré ses dires, Tsubasa était probablement la personne la moins égoïste qu'il connaisse. Si son propre intérêt passait avant ceux à qui elle tient dans une quelconque situation, elle ne pourrait pas l'accepter. La prédiction en est une preuve : si elle a choisi de quitter la Brigade et de tous se les mettre à dos, c'était pour le protéger de sa mort prochaine. Mais mis à part lui, personne ne le savait. Personne n'en prendrait conscience. Ils ne voyaient que la gamine arrogante.

— Comment tu tiens le coup ?

Shalnark prit place à côté de l'épéiste. Feitan soupira mais ne répondit pas. Que faisaient-ils tous ensemble ? Le vol des objets à Yorkshin avait été un échec, ils n'élaboraient aucun plan pour la suite. La Brigade aurait déjà dû se séparer.

— À ton avis ?

— C'était une question stupide, j'avoue.

Le brun ferma son calepin qui lui servait surtout à fixer un point dans le vide sans que personne ne lui fasse de remarque. Il passa une main sur son visage et expira tout l'air de ses poumons.

— C'est ridicule, murmura-t-il.

— Quoi ?

Il se leva subitement. Tous les regards se tournèrent vers lui sans exception.

— Boss, si vous ne comptez pas employer les forces de la Brigade, je m'en vais, annonça-t-il.

— Ce n'est pas le cas, répondit ce dernier. Vous n'êtes en rien forcés de rester, je quitte Yorkshin dans deux jours.

Alors, sans un mot de plus, il se dirigea vers la sortie. Ils le regardèrent d'un air concerné quitter le repaire. D'un pas lent, il marcha jusqu'à rencontrer la brise fraîche du début de novembre. Feitan marqua une pause d'une seconde avant de se mettre en chemin. D'un rythme d'abord moyen, il commença à accélérer.

"Pendant combien de temps vas-tu croire que le sort du monde repose sur tes épaules ?"

L'épéiste courait, sans s'en rendre compte. Il n'avait pas la moindre idée de la direction qu'il prendrait, mais remuer ciel et terre afin de mettre la main sur sa cousine ne le dérangeait pas. C'était à son tour de la retrouver.

Tsubasa se stoppa. Un petit sourire au coin des lèvres, la blonde venait d'arriver à destination. Sous ses yeux s'étendait ce que quiconque aurait associé à une déchetterie. Le lieu de ses origines, là où tout prenait racine : la ville de l'Étoile Filante. Wallace, dont elle s'était séparée pour les semaines à venir, pensait qu'elle ne récolterait pas plus de mille hommes. D'après lui, les humains devaient obéir à la peur, et leur gouvernement les effrayait bien plus qu'un petit discours. Mais pas ici. Ils aspiraient tous à la même chose : la liberté. Et les dix millions d'habitants de la ville déchet ne refuseraient pas ses propositions. Surtout par l'un des leurs. 

{Hunter x Hunter} Effet Papillon [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant