Pdv Jack
Je n'ai pas vu et n'ai pas la moindre idée de si Ludo a réussi à arriver à côté de nous. Je serre les poings, histoire de ne me défouler sur autre chose que le père d'Aresty, qui me colle un petit peu trop. Il se penche vers moi encore plus si c'était possible pour me murmurer qu'il en voulait au moins 2000 dollars. Il conclue sa phrase par un « bon courage femme » qui me fait froid dans le dos. Je me redresse légèrement en m'éloignant de ce prédateur pour m'approcher du petit chaton qui sautille presque devant les armes qu'Annie a reposées dans la mallette.
-Vous connaissez certainement ces adjectifs. La grâce. L'élégance. La beauté. N'est-ce pas Jérémie ? je lance, essayant d'être aussi convaincante que possible.
-Je ne suis pas non plus ignorant.
-Alors vous n'ignorez pas que les allégories de ces adjectifs sont féminines. Parce que c'est la gente féminine qui les représente le mieux. Alors de ce fait, j'aimerai savoir ce qui vous qualifie vous, en tant qu'homme, à posséder deux armes si parfaites, belles, élégantes et gracieuses.
-Parce que je les paye mille balles, quelle question, rétorque-t-il.
Je souris. Je m'imagine en face de mon père. Je m'imagine mon paternel enchaîné devant moi, pour laisser transparaître le plus de haine possible, pour que ce petit crétin qui achète des armes à des lycéens comprenne que les-dits lycéens ne se laisseront pas faire.
-C'est peu, je lui réponds, gardant ma voix aussi froide que je sache le faire. C'est très peu cher payé pour quelque chose que vous ne mériteriez pas, même en changeant de sexe. Je suis certaine qu'une prostituée vous demanderait plus, rien que pour vous laisser lui parler.
La comparaison le fait tiquer et il s'approche de moi, prêt à en découdre manuellement. Je ne me démonte pas, verrouillant mes genoux sévèrement, restant droite, la tête haute, lâchant au passage un geste de la main à Annie, qui me dévisage comme si je venais de me transformer en alien.
-La force brute ne convient pas pour ces armes, range les Annie, je fais calmement alors qu'il s'apprêtait à me violenter à sa manière.
J'espère que Ludo ne voit pas ça sinon, il n'attendra jamais le bon moment pour intervenir. Jérémie s'arrête aussi sec.
-Quoi ?
-Vous ne les méritez pas. Si vous n'acceptez pas de payer le prix, vous n'aurez rien.
-T'en veux combien Fred ?
Je lui attrape le menton sans le prévenir pour fixer mes yeux dans les siens.
-C'est à moi que tu parles pauvre imbécile. J'en veux 5000. Pas moins.
-Tu m'as pris pour Rothschild ? rétorque-t-il alors que je lâche son menton pour prendre son avant-bras gauche.
-C'est une Rolex. Collection de l'année dernière, avec des inscriptions un peu partout sur le bracelet. Si tu ne veux pas te payer deux flingues à 5000 balles, je suis désolée, mais c'est surtout parce que tu as la trouille de t'en servir, puisque tu as visiblement les moyens de les payer.
Il me fusille du regard, avant de passer par Frédéric Aresty que je vois s'incliner, comme pour signifier que je suis le chef pour l'instant. Et oui bonhomme, on ne vient jamais seul à un deal. Pauvre imbécile. J'espère qu'Anabelle est arrivée avec ses amis parce que je ne pense pas pouvoir gagner plus de temps.
-Il faut que j'appelle mon associé pour qu'il m'amène le reste de l'argent. Je savais que tu étais pingre Fred, mais vicieux comme ça, c'est étonnant, crache-t-il en se reculant pour sortir son téléphone.
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Et alors ? [TERMINÉE]
Teen FictionLe lycée n'est jamais un endroit amusant, surtout quand on est jolie et célibataire. Jacqueline, Jack pour tout le monde, n'aime ni le lycée, ni sa condition. Elle n'aime pas non plus les emmerdes. Pourtant, par amour pour son frère elle va y plong...