Chapitre 24

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Pdv Jack

C'est moi qui ai émis l'idée de parler de notre bêtise à Ludo et moi. Ça crédibiliserait le Ludo blessé qui ne veut plus se battre contre moi, et l'image de cette Jack prête à tout pour avoir ce qu'elle veut, comme l'a si bien dit mon ami. Il a tenu son rôle à la perfection et amener Yohann, qui est le plus grand colporteur de ragots de la planète était très malin. J'ai senti que Kelly ne comprenait pas, tant mieux pour l'instant, tout ce qui peut le détourner de sa vengeance contre son père me satisfait. C'est aussi pour ça qu'avouer avoir couché avec Ludo était intelligent. Des fois je me félicite d'avoir un esprit aussi tordu.

-Jack ?

Bon par contre je ne suis pas folle je sais qu'il va vouloir en parler.

-C'est lui que tu es allée voir ce matin ? Quand est-ce que vous avez couché ensemble exactement ?

Je me retiens de sourire. Il est vraiment jaloux ma parole. Par contre je ne m'attendais pas à ce qu'il me pose cette question aussi tôt. Je me racle la gorge, essayant d'avoir l'air énervée (penser à mes parents m'aide beaucoup pendant les engueulades, comme quoi ils ont peut-être réussi quelque chose dans leur vie).

-Tu me prends pour quoi Kelly ?! Tu penses vraiment que j'aurais eu le culot de te faire ça ?!

-Je n'en sais rien, je pensais que tu n'aurais pas le culot de me cacher un truc comme ça ?

-Ça s'est passé comme ça, on n'a pas réfléchi, et je le regrette. Je ne savais même pas que tu allais revenir au lycée à ce moment-là.

Ça a l'air de le calmer parce qu'il se met à marcher devant moi, jetant des regards nerveux autour de nous.

-Je croyais qu'il savait Jack, me dit-il prudemment.

-Il le sait, je réponds. Il n'approuve pas, c'est tout.

Il me dévisage longuement avant de hocher la tête, apparemment satisfait. Ce serait beaucoup trop facile de le tromper ce pauvre petit, je note dans un coin de ma tête que je dois lui apprendre les ficelles du métier de « compagnon de vie » et que la méfiance fait partie du lot, surtout face à ce genre de situations. Je secoue la tête, les sourcils froncés, qu'est-ce que je raconte là, je ne suis pas sa copine, c'est normal qu'il ne s'inquiète pas. Il m'accompagne jusque ma salle de cours, posant au passage ses lèvres sur mon front. Je m'adosse à mon mur chéri, songeant que si j'ai une maison à moi, je calerai un fauteuil contre le mur pour me rappeler le bon temps du lycée. Tyler arrive, me lançant un grand sourire et un bonjour à réveiller trois régiments. Je me rappelle pourquoi je ne voulais pas parler à mon voisin. Le contact social pendant les cours, c'est l'absence de sieste garantie. Argh.

-Ca va ? je réponds tout de même.

-Et toi ? Tu as fait une sacrée impression au Chef hier !

-Ah ? je m'étonne. Je n'aurais pas cru tu vois.

-C'est un peu un psychopathe sur les bords mais il est doué pour repérer les traitres et les gens forts comme Annie et toi.

Je hausse les épaules, retenant ma curiosité et mon envie de balancer sa tête contre la table pour lui faire comprendre que laisser un gang de gamin se faire diriger par un psychopathe ce n'est pas une bonne idée. La prof entre dans la salle, et deux phrases plus tard je retrouve mon monde des rêves adoré.

*

-Pause !

Le cri strident que pousse la prof de français me sort de ma torpeur. A voir les boules de papiers qui traînent par terre, elle n'a pas dû être épargnée. Je me promets de ne jamais devenir prof. C'est définitif. Sûr. Certain. Et tous les synonymes qui peuvent l'accompagner.

Et alors ? [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant