[À écouter avec le soundtrack « A Girl Like Grace – Maxwell Sterling » (trouvable sur soundcloud) ]
Aujourd'hui mis à part les vacances de noël qui débutent, est un jour des plus ordinaires. Il est 17 heures 30 et c'est la fin des cours. Lessivé, je sors directement du lycée sans tarder à la sonnerie, écouteurs aux oreilles et me dirige vers l'arrêt de bus—volant pour rentrer chez moi. Par chance, le bus ne tarde pas à arriver et une fois monté, je place ma carte sur la cible du valideur avant d'aller m'asseoir seul à l'arrière du bus, dans mon coin. Cependant d'arrêts en arrêts, des gens descendent avec plus de personnes qui montent et je ne puis rester seul bien longtemps.
Durant toute la durée de ce long chemin, je dois faire face aux pénibles désagréments de la vie. Mais rien de plus embêtant que les autres jours, simplement : des enfants qui braillent, chahutent et lancent des cailloux sortis de leurs poches sur tous les passagers, des parents passifs qui préfèrent discuter entre eux et laissent leurs gamins insulter tout le monde, des adultes parlant fort en visioconférence holographique grâce à leurs téléphones comme s'ils étaient seuls, une bagarre d'adolescents puérils à cause d'un paquet de chips qu'un des trois a offert à un SDF, un couple qui se dispute car la fille n'a pas tagué son copain sur une photo sur Spacegram, le chauffeur qui respire sa bonbonne de tabac et partage sa fumée avec tout le monde, des enfants de classes de maternelles me réclamant sans fin mon téléphone pour jouer à des jeux, et je pourrais encore continuer à vous énumérer des incommodités bien pires encore, mais la liste reste vraiment très longue.
Si je n'avais pas l'habitude, je pourrais dire que j'en ai marre de la vie. D'autant plus que je suis hypermnésique, donc je suis destiné à me souvenir pour toujours de telles choses exaspérantes. Après comme on dit, chacun sa vie. Mais elle me dégoûte simplement depuis toujours, tellement que je vis sans vivre. Je n'interagis avec personne à part ma famille et rembarre ce monde plein d'hypocrites. Je pense tout de même qu'il y a sûrement des personnes qui feraient des amis géniaux, mais le truc c'est qu'il faut les trouver ces personnes.
Enfin arrivé à mon arrêt à 18 heures 24, je descends et marche pour me rendre jusqu'à mon immeuble n'ayant que l'entrée de moderne avec de simples appartements ; tout en continuant de penser pour ne pas me préoccuper de ce qui m'entoure. C'est ça ma vie en 2074. Rien que du lycée je suis malade et fatigué. On nous impose tant de travail à ne plus en avoir de vie. On essaie de nous conditionner comme des robots quitte à en perdre le sommeil, pour après nous reprocher de ne pas assez nous intéressés à la vie. Et ce cercle recommence chaque jour, jour après jour. Je me demande toujours comment était la vie avant, suis-je tombée dans la mauvaise génération ? Comment était le temps d'autrefois ? N'y avait-il pas un temps où le monde était vivable et respirable ? Rien que d'y penser me déprime même si j'idéalise peut-être. Au moins aujourd'hui, nous avons conservé le style vestimentaire d'autrefois. Tout le monde s'habille en vintage, enfin la grande majorité du monde s'habille en vintage ou comme dans les années 90 mais avec les vêtements les plus élégants.
Arrivé dans mon immeuble, j'arrête de songer et monte dans l'ascenseur. J'appuie sur le bouton du 22ème étage et ferme les yeux comme si je voulais m'expatrier de cette planète. Mais bon, j'ai surtout failli m'endormir en arrivant à mon étage.
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La Face Obscure Du Mental
HorrorSynopsis : En 2075, il existe des personnes sur Terre qui sont élues pour avoir la faculté d'utiliser toutes les capacités de leur encéphale et qui se définissent comme les VRAIS HUMAINS. Découvrez l'histoire de Jaspe, un garçon hypermnésique choisi...