Chapitre 3 - Une Mauvaise Journée (Partie 1/2)

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[À écouter avec « Daniel Powter – Bad Day »]

Je me réveille dans mon lit à 11 heures 26. Je suis sonné et en retard. Je devais commencer les cours à 8 heures avec neurosciences. Donc je n'ai pas à me plaindre, bien que j'ai aussi ce cours en première heure de l'après-midi et en dernière heure. J'essaie de me préparer en vitesse en commençant par me brosser les dents dans la salle de bain et contre toute attente, lorsque je suis devant le miroir, mon visage défiguré par la bagarre du jour précédent n'est plus amoché. Bien au contraire, j'ai la peau plus que parfaite. Bien douce et lisse sans aucun bouton. Même le plus superficiel bouton d'acné est absent. Bien que je sois très surpris par une telle chose, je ne peux m'attarder bien longtemps sur un tel détail, je suis très en retard pour le lycée.

Cependant, aillant l'esprit ailleurs à cause de ma peau et voulant me dépêcher, je passe une mauvaise journée dès la douche. Je glisse de la baignoire dès que je veux en sortir. Je fais tomber un miroir sur mon pied en essayant d'agripper quelque chose pour me relever. Je me heurte mal à mon placard en courant pour attraper mes vêtements tout en peignant mes cheveux crépus, et je réussis à me faire une égratignure sur la joue gauche. Je me brûle avec le four sur le bras gauche, lorsque je veux y mettre une pizza pour le déjeuner. J'ai mon bus—volant de justesse, mais une fois dedans, j'ai oublié ma carte. Le chauffeur me dit alors qu'il va m'attendre le temps que j'aille la chercher, mais à peine je suis descendu qu'il est déjà reparti. Une fois ma carte en main, je dois courir pour aller à un autre arrêt de bus, et ne faisant pas attention à où je mets les pieds, je tombe méchamment au sol à cause des excréments d'un chien prenant toute une partie du trottoir. Puis, je reçois par la suite la mucosité crachée d'un individu qui ne m'avait pas vu allongé à terre. Ma journée vient à peine de commencer, mais j'en ai déjà assez. Il y a des jours comme ça... pour lesquels il vaut vraiment mieux ne pas se lever, pensé-je désespérer.

Au final, j'arrive au lycée à 14 heures. Pile à l'heure pour le cours de neurosciences avec monsieur Bloteurte au 5e et dernier étage du bâtiment 2 que j'atteins étrangement sans difficultés, moi qui en monte toujours les longs escaliers avec essoufflement comme la plupart des élèves. Dans les couloirs, on me regarde comme un phénomène de foire à cause de mon visage qui n'est plus amoché. Mes camarades de classe en sont bouche bée.

À peine nous entrons en classe que je vois Guy, Linus et Tim me regarder extrêmement mal en me lançant tous les trois un regard méchant. Je fais alors un effort surhumain pour me retenir de rire involontairement en voyant la tête de Linus pleine de bandages. Je ne me réjouis pas de son état mais j'ai cette irrésistible envie de rigoler. Et dès que nous nous installons à nos places dans ce vieux lycée dépourvu de l'actuelle technologie, monsieur Bloteurte nous dit qu'il ne veut que les trousses sur les tables avec une copie pour l'évaluation. Bien entendu, je n'étais pas informé de cet examen et essaie d'en discuter avec le professeur, mais il m'envoie littéralement paître :

— Si vous n'aviez pas sécher mon cours hier après votre stupide bagarre, vous auriez su qu'il y avait une évaluation cet après-midi.
— Votre cours à cette heure là ne figure même pas sur l'emploi du temps, vous vous êtes improvisé cette heure de cours à votre guise. À la dernière minute.
— Quelle insolence ! Néanmoins, quand on est absent, on se doit de rattraper les cours. On ne va pas vous materner. Vous n'êtes pas tout seul dans la classe, vous avez des camarades.
— Ce n'est pas parce que nous sommes une classe que nous sommes tous forcément obligés de nous entendre. Vous vous entendez avec tous les autres professeurs du lycée, vous peut-être ?
— Je vous conseille de ne pas trop la ramener, Jaspe. Le mieux quand on a séché un cours, c'est de faire profil bas. Vous ne serez pas dispensé du contrôle. Vous allez le faire comme tout le monde que cela vous plaise ou non. D'ailleurs, nous avons vu ce matin tout ce qu'il y aurait au contrôle, à la première heure que vous avez séché en soit.
— Comment pouvez-vous affirmer que j'ai séché ? demandé-je presque choqué d'une telle affirmation infondée.
— Je le vois quand je vous regarde.
— De quel droit pouvez-vous dire une telle chose ?
— Bon, ça suffit ! Vous avez déjà fait perdre suffisamment de temps comme ça à la classe.

La Face Obscure Du MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant