La Face Obscure Du Mental

Chapitre 5 - Un Problème Déguisé (Partie 1/2)

[À écouter avec « Hunter As a Horse - The Passenger »]

La personne devant moi retire immédiatement sa capuche et dévoile son visage. Une ravissante jeune femme de peau blanche d'environ vingt-deux ans, aux cheveux d'argent, de petite taille avec les yeux marron.

— Qui êtes-vous ? lui demandé-je méfiant. Qui êtes-vous ? Vous tous ici présents ?!
— Je suis Astrelli, me répondit-elle. Je suis la cheffe de notre groupe : Les Vrais Humains.
— Les Vrais Humains ?
— Oui, toutes les personnes que tu peux voir ici présentes sont de vrais humains.
— Qu'est-ce que ça veut dire ?
— Que nous sommes les élus. Nous, contrairement aux autres personnes dans le monde, contrairement au restant de la population humaine, nous avons tous accès à toutes les facultés de notre cerveau. Seuls les élus y ont accès, c'est pourquoi nous sommes Les Vrais Humains. Nous pouvons faire des choses que de basiques êtres humains ne peuvent pas faire. Et si nous sommes là, c'est pour t'accueillir parmi nous, Jaspe Sheen.
— Comment... comment tu sais comment je m'appelle ?
— Le prix international de biologie. Tu as fais une grande prouesse. Je t'offre mes félicitations et ma plus grande considération.
— Merci, mais qu'est-ce que vous me voulez ?
— Te faire entrer dans notre grande famille. Nous sommes tous comme toi. Avant d'obtenir nos facultés cérébrales en devenant des élus, nous étions tous du type solitaire, des solitaires dégoûtés du monde.
— Et cet homme qui est disloqué à côté de Vaudou ?
— Tu es méfiant, dit-elle avec un sourire. Je comprends, nous sommes pareils. Cet homme... cet homme... cet homme était un monstre, répondit-elle difficilement comme si elle cherchait en vain la réponse.
— Cet homme était mon père, reprit Vaudou. Il était sous la forte influence de différentes drogues. Il vient d'abattre toute ma famille car elle refusait de se soumettre à ses désirs incestueux. Je suis le seul à lui avoir échapper. Il affirmait que c'était le seul moyen de purifier nos âmes, que le démon habitait dans notre maison et toutes sortes de divagations. Pour nous protéger, il fallait accepter son pénis purificateur ou sinon mourir pour éviter la propagation du démon.
— Qu'a-t-il fait de ta famille ? Comment savait-il que tu étais un élu ? lui demandé-je abasourdi.
— Crois-moi. Tu ne veux pas plus de détails, me répond-t-il sans la moindre expression.

Je ne dis plus rien, sa réponse m'ayant glacé le sang.

— Trêve de bavardages ! s'exclame Astrelli. Maintenant que nous nous sommes trouvés, nous pouvons accomplir de grandes choses. Et peut-être même, enfin pouvoir réellement rendre le monde meilleur ! Voir ; le rendre parfait ! ajoute-t-elle avec détermination.
— Rendre le monde "parfait" ? Pourquoi pas, dis-je en gloussant.
— Ne nous en crois-tu pas capable ? me demande-t-elle.
— Bah... ça a quand même l'air d'être un rêve assez utopique.
— Laisse-moi t'informer sur nos capacités. Notre devise : Le savoir, c'est le pouvoir.
— Comment ? lui demandé-je en haussant un sourcil.
— N'as-tu pas déjà utilisé le savoir que tu avais sur une personne pour la rendre mal à l'aise ? Comme avec Guy ? me demande-t-elle avec les yeux qui envoient une lumière violette lavande.
— Comment tu peux savoir ça ?
— Je viens d'analyser ton cerveau, du moins cette partie qui m'intéresse, ne t'inquiète pas. Nous pouvons faire bien des choses par la simple force de notre mental. Et nous allons t'apprendre tout ce que nous savons pour faire de toi un véritable humain à part entière.
— Les Vrais Humains, communiquez avec Jaspe ! ordonne Astrelli.

Puis chaque élu présent commence à avoir les yeux qui envoient une lumière violette lavande.

— Que sont-ils en train de faire ? demandé-je à Astrelli.
— L'être humain a plus de capacités que tu ne peux l'imaginer, et ils sont en train de concentrer la base de leur savoir sur nos facultés pour te les transmettre. Il te suffit d'ouvrir ton esprit sur les connaissances qui t'entourent. D'avoir la volonté de savoir ce qui est train de se faire dans la pièce. Puis, de t'approprier ce que les autres pensent. Tu ne veux plus savoir, mais tu sais. Les connaissances t'appartiennent. Et ensuite, nous essaierons de communiquer par la pensée après t'avoir appris à protéger ton mental des autres élus.
— Protéger mon mental des autres élus ?
— Nous ne sommes pas les seuls élus sur Terre ayant accès à toutes les facultés de leur cerveau. Il y en a partout, et tous ne font pas partie de notre cercle. Ils pourraient donc être en mesure de s'attaquer à ton mental comme si tu étais une vulgaire personne. C'est-à-dire, analyser ton cerveau, imposer leur volonté sur la tienne et t'obliger à faire je ne sais quoi. Le savoir, c'est le pouvoir. Et nous allons donc t'apprendre à protéger ton esprit, tout est dans la force du mental. Mais d'abord, communique avec nous pour récupérer un minimum de nos connaissances sur nos facultés, dit-elle en envoyant à son tour une lumière violette lavande avec ses yeux.

Je m'exécute alors et suis les directives d'Astrelli. Mon champ de vision est pris d'un filtre violet lavande et mes yeux envoient une lumière de cette même couleur. C'est incroyable, j'ai l'impression d'effectuer un partage de connaissances avec chaque personne présente.

Une fois cela fait, je sais que nous avons une régénérescence de cellules plus rapide, puisque notre cerveau est « parfait ». C'est pourquoi je ne reste pas blessé longtemps. Je sais également que lors des éclipses lunaires destinées à accueillir de nouveaux élus, les personnes non voulues comme élues sont obligées de s'endormir.

La nuit passe et je me rapproche de plus en plus de ce groupe. J'apprends à mieux me servir de mon cerveau et des capacités qu'il m'offre. Les membres m'offrent même leur sweat comme cadeau de bienvenue. Un sweat noir portant une inscription « Evil Brain » sur l'épaule de droite, un sweat qu'ils portent tous. Tellement je me sens à l'aise avec eux, je fais même d'ores et déjà des confidences à ce groupe semblable à une "secte". Mais j'étais loin de m'imaginer que sous cette apparence chaleureuse se cachait un problème. Un problème déguisé. Un problème déguisé en une apparence chaleureuse. Ils étaient tous si gentils avec moi qu'ils devinrent presque comme une seconde famille en seulement une nuit, une nuit dans laquelle je leur ai parlé de Guy, Linus et Tim, puis de mon lycée à la routine exaspérante.

Deux jours plus tard, dans la cave de mon immeuble qui est devenu notre lieu de rencontre lorsque Les Vrais Humains veulent me voir, ceux-ci me font un cadeau pour célébrer mon adhésion. Ils m'offrent une énorme et suspecte quantité d'argent dont je n'ai pas vraiment besoin. Intrigué avec des questions sur sa provenance, je leur demande d'où sort cet argent, mais ils m'affirment simplement que c'est un cadeau. J'étais loin de me douter qu'avec leurs têtes d'anges, ils venaient de dévaliser une banque par la simple force de leur mental et qu'ensuite ils avaient forcé les banquiers à tout incendier après les avoir obligés à transporter l'argent dans un endroit précis.

Mais ma conscience sentant quelque chose qui n'allait pas aura eu raison de me faire refuser cet argent.

Et ce n'est pas la seule chose qu'ils firent dans mon dos. Le soir même, alors que cela fait seulement une journée que Guy était sorti de l'hôpital, il prit sa voiture volante pour se balader un peu et essayer de se réhabituer à la vie. Mais au cours de sa balade, une autre voiture volante aux phares violets se met soudainement à le suivre, à le coller à chaque direction et à ne plus le lâcher pendant un certain temps. Il aura fallut une bonne heure à Guy pour parvenir à semer cette voiture. Et une fois cela fait, il se demande haletant et perturbé la tête sur son volant : « Mais c'était qui ce taré qui me suivait comme un dingue et n'arrêtait pas de me klaxonner avec des appels de phares ? Je crois même qu'il a réussi à cabosser ma belle voiture... »

— Peut-être qu'il voulait simplement t'avertir de notre présence ? En tout cas, je pense qu'il voulait sûrement ou te protéger de nous ou nous aider avec toi, lui répond alors ironiquement Astrelli qui était assise sur le siège passager avec d'autres Vrais Humains assis à l'arrière.
— Mais... qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ? balbutie Guy fortement apeuré après avoir retourné sa tête. Comment vous pouvez savoir à quoi je pense ?
— Tout ce que tu as besoin de savoir, c'est que tu vas payer pour la maltraitance que tu as fait subir à Jaspe Sheen, répond Astrelli.

Les deux Vrais Humains présents dans la voiture avec Astrelli relèvent la tête avec les yeux qui commencent à envoyer une lumière violette lavande en regardant Guy, et celui-ci redémarre involontairement sa voiture pour commencer à rouler dans la nuit obscure, de nouveau suivie par le même véhicule aux phares violets.