Chapitre 7 - Le Vrai Visage Révélé (Partie 2/2)

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— Mesure tes paroles, ou je vais regretter tout ce que j'ai fait pour toi. Je n'ai pas tant travaillé à pouvoir t'approcher pour n'avoir droit qu'à un si grand manque de respect de ta part.
— Tant travaillé ?
— Il fallait que je sois sûre que tu ne nous repousses pas le jour où on viendrait te trouver pour la première fois, nous, Les Vrais Humains. Alors ton amitié avec Anton ne m'arrangeait pas trop. Je voulais que tu comptes uniquement sur nous et pas sur un sous-humain. Donc j'ai contrôlé son esprit pour le discréditer à tes yeux. Il n'a pas volontairement essayé de s'attribuer ton mérite. Et pour éviter tous problèmes, je l'ai fait rejoindre le ciel. Les feux d'artifices qui ont eu lieu en ton honneur lors de ta remise du prix international de biologie, ils ne t'ont pas rappelé quelqu'un ? me demande-t-elle naturellement souriante.
— Mon Dieu !

Elle a... Elle a... Les feux d'artifices... c'étaient Anton... pensais-je profondément outré. Elle m'a fait perdre le seul vrai ami que j'ai pu avoir...

— Exactement.
— Tu qualifies les non-élus comme des non-humains, mais c'est toi la sous-humaine ici. Tes actes sont la preuve de ton manque d'humanité. Toi et tes sbires, c'est vous les sous-humains.
— Tes paroles ne changeront rien à mes plans. Nous sommes au moins un milliard d'élus sur Terre et j'ai plus de soixante-treize millions d'élus partout dans le monde sous mes ordres. Des adolescents, des adultes, des enfants et des personnes âgées. Le nouveau monde approche. L'éradication de la mauvaise race est sur le point de commencer à la minute où on parle. Plusieurs bombes atomiques et bombes thermobariques sont sur le point d'être utilisées à des endroits bien ciblés avec des missiles autodéterminés et des canons lasers sur le point d'être actionnés. Il n'est pas trop tard pour revenir sur ta décision et te joindre à nous. Tu n'as plus personne. On s'est déjà occupés de ta mère. Muriel Sheen, n'est-ce pas ? Il faut croire qu'elle n'a pas pu supporter une bonne grosse overdose de morphine.
— MONSTRE ! m'écrié-je en sanglotant, m'abattant sur le sol. Maman...
— Arrête un peu... j'ai été gentille. Je l'ai juste tuée à la morphine. Mais ne t'inquiète pas Jaspe, je suis là, moi. Nous sommes tous là pour toi. Nous sommes ta famille. Et si tu réussis à modifier l'ectogenèse pour en faire une machine à cloner, tu auras même autant de version de chaque Vrai Humain que tu le souhaites pour te faire ta propre famille d'élus. Et moi, j'aurai mes armées de Vrais Humains pour plus vite envahir la Terre et en faire un endroit plus vivable.
— Vous êtes des tarés, oui ! Pas une famille, dis-je en serrant les dents avec des larmes de colère. Je n'en crois pas mes oreilles, comment peux-tu avoir une telle folie en toi ? T'es prête à déclencher une nouvelle et chaotique Guerre mondial ; Mais faut t'interner, ma vieille ! Je n'en veux pas de votre espèce d'obscure secte maléfique !
— Très bien, c'était ta dernière chance. Tu vas amèrement regretter de m'avoir envoyée paître. Au revoir, Jaspe Sheen ! s'exclame-t-elle excessivement offensée. Ta sœur sera la prochaine, ajoute-t-elle hors d'elle.

Toujours à terre, je la regarde avec haine et colère pendant qu'elle échauffe toutes ses articulations. Elle s'échauffe telle une boxeuse tout en reculant avec de petits pas comme pour laisser suffisamment de place. L'atmosphère devient plus que sombre et sinistre, horrifiante.

Elle finit de s'échauffer et je me décide. Elle se décide en même temps que moi et on s'affronte. Mon champ de vision comme le sien est pris d'un filtre violet lavande et mes yeux comme les siens envoient une très fortement puissante lumière de cette même couleur. On se bat dans un duel de mental, et je dois à tout prix imposer ma volonté sur la sienne pour contrôler son être.

Mais, tandis que je peine à résister et que je l'affronte avec difficultés, elle, elle ne démontre aucune fatigue. Ça a même l'air de l'ennuyer, puis je craque au bout de trois minutes, complètement épuisé. Elle me contrôle. Je ne maîtrise plus ce que je fais, je domine aucune de mes actions, je n'arrive plus à me défendre. Je ne contrôle plus un seul de mes faits et gestes. Je n'arrive plus à résister. Je n'arrive plus à commander la force de mon mental.

Le filtre violet de mon champ de vision ne veut plus revenir. C'est la fin. Par la force de son mental, cette femme aux cheveux d'argent me donne des ordres absolus que je ne peux pas réfuter. Astrelli m'oblige à me lever et à marcher vers la voiture volante rouge dont elle avait ouvert le coffre. Elle m'oblige à monter sur le siège du conducteur, et je vois que les clés sont présentes. Elle m'oblige alors à démarrer la voiture sous ses yeux qui envoient une puissante lumière violette lavande. Je commence à rouler complètement terrorisé. Je vais mourir, me dis-je en serrant les dents avec une forte peur intérieur et d'abondantes larmes sur mes joues. Je roule à la vitesse maximale et fonce dans l'un des murs d'un pont. Le choc est si grand que la voiture s'en compresse et s'en retourne.

Je ne ressens rien, je crois que mon nerf sciatique est coupé, mais ma vision s'obscurcit de plus en plus. Je respire avec de grandes difficultés. Je ne peux pas bouger la tête et ne peux que regarder dehors. Je vois Astrelli.

— Soit tu étais avec moi, soit tu étais contre moi, me dit-elle avant de me tourner le dos et de commencer à partir. Je crois qu'elle me prend pour déjà mort dans la voiture en feu.

J'utilise alors mes dernières forces, je puise dans toutes mes réserves que je ne sens plus pour user de la force de mon mental sur elle. Le filtre violet lavande occupe mon champ de vision, mes yeux envoient la plus puissante lumière violette lavande que je n'ai encore jamais envoyé jusqu'à présent, et je sens que j'ai réussi à pénétrer dans l'esprit d'Astrelli. Me croyant mort, elle a baissé sa garde et m'a laissé une ouverture. J'en profite donc pour vieillir prématurément tous ses neurones et provoquer sa sénescence jusqu'à ce que le vieillissement ne soit plus possible.

Une vielle femme âgée aux cheveux d'argent tombe alors morte au sol en voulant se retourner dans ma direction.
— Repose en paix, Estrella, dis-je avant de mourir directement à mon tour dans l'explosion de la voiture.

La Face Obscure Du MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant