Chapitre 6 - Un Tout Autre Visage (Partie 1/4)

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[À écouter avec « Pins – Too Little Too Late »]

10 heures 07, cela fait une demi-heure que je me suis convaincu de regarder la télévision pour ne plus penser à rien.

Je regarde un vieux film avec Eddie Murphy qui réussit plutôt bien à me changer les idées. Et une fois le film fini à 10 heures 58, je me mets à zapper pour trouver autre chose à regarder, jusqu'à ce que je tombe sur un reportage en direct de mon lycée en feu.

Des témoins affirment que c'était horrible, qu'ils ont vu des démons. Des démons à l'apparence de mannequins adultes et juvéniles qui traversaient les flammes sans brûler, tous menés par une jeune femme aux éblouissants cheveux d'argent, tous partir indemnes comme si de rien n'était.

Puis ensuite, est diffusée la fameuse scène, filmée par un des robots de vadrouille aérien ayant pour mission de surveiller la ville. Je vois alors que ces « démons », ne sont autres qu'Astrelli et Les Vrais Humains portant tous un indescriptible regard presque méchant sur leur physionomie.

Leurs visages vus à l'écran, je me prépare en vitesse pour sortir et aller voir la scène de mes propres yeux. Mais une fois en bas de mon immeuble, je n'ai pas à chercher bien loin. Dans la rue, Les Vrais Humains venaient justement me voir.
— Mais mon Dieu ! Qu'est-ce que vous avez fait ?! Leur lancé-je choquer.
— Nous t'avons vengé, dit Astrelli avec un grand et chaleureux sourire.
— Vous vous rendez compte que vous venez de tuer énormément de personnes ou pas ? demandé-je en croyant faire un mauvais rêve.
— Ce n'était que de la mauvaise race, dit un élu derrière Astrelli.
— Et nous, nous sommes Les Vrais Humains. Ceux qui peuvent vraiment accomplir de grandes prouesses sur notre planète, parce que nous sommes la vraie race humaine avec toutes les capacités de notre cerveau à disposition ! s'exclame Astrelli sans la moindre émotion.
— Je rêve... dis-je à voix basse complètement chamboulé par de tels propos. Comment vous avez pu agir de la sorte sans même d'abord venir m'en parler ?
— Nous pensions que cela te ferait grand plaisir, dit timidement une des élus.
— Et encore plus si c'était vraiment une surprise que NOUS t'aurions appris, ajoute une autre élue parmi la trentaine d'élus présents.

Alors que je ne sais pas quoi répondre tellement je n'en crois pas mes oreilles face à de telles personnes que je pensais être comme moi ; des émeutiers bien armés arrivent vers nous avec des robots domestiques ou travailleurs qu'ils ont remarquablement trafiqué comme des machines de guerre pour tuer comme des meurtriers expérimentés.

— C'est eux ! s'exclame une mère avec rage en nous voyant. Elle a des larmes sèches et empoigne fermement son fusil de chasse en ajoutant : « C'est eux qui ont tué nos enfants !
— À mort les démons ! s'écrient ensuite répétitivement les émeutiers en chœur tout en avançant vers nous. Même les enfants possèdent des carabines qu'ils, en colère, pointent vers nous. Un incroyable nombre de familles sont incommensurablement remontées contre nous.

Alors que je regarde avec horreur cette foule courroucée, horripilée, déchaînée rassemblant presque toute la ville s'avancer de plus en plus vers nous, Les Vrais Humains passent à l'action avec leurs yeux qui envoient une puissante lumière violette lavande comme des torches longues portées.

— Qu'est-ce que c'est que cette lumière dans leurs yeux ? demande un enfant apeuré.
— Peu importe la sorcellerie du diable qu'ils emploient, ils vont mourir ! s'exclame un grand-père en mitraillant le ciel avec un pistolet-mitrailleur.
— Vous pensez à nous faire du mal. Ce n'est pas bien, dit Astrelli avec les cheveux qui se mettent à léviter.

L'atmosphère devient alors de plus en plus sombre et inquiétante rien que par le ciel qui s'assombrit.

— Vous avez tué nos enfants ! s'exclame un père enragé et déterminé.
— Et vous, vous avez fraudé aux impôts en 2069 et 2071 alors que vous êtes un banquier, dit un des vrais des élus.
— Comment... comment vous pouvez être au courant de ça ? demande le banquier qui s'arrête d'un coup sur place, désagréablement surpris.
— Je sais surtout que vous avez envie de fusiller vos camarades émeutiers, répond le même élu.

Le banquier se met alors à fusiller involontairement les autres émeutiers qui étaient sur le point d'attaquer Les Vrais Humains et moi-même, à la seconde près, après que l'élu ait fini sa phrase. Le banquier se tire ensuite lui-même une balle dans la tête. Puis moi, je ne bouge pas devant un pareil spectacle d'horreur comme paralysé d'effroi. Mais qu'est-ce que j'ai provoqué ? Me demandé-je presque sanglotant en voulant pleurer, les yeux écarquillés.

Je trouve au moins la force de me parer de mon téléphone afin d'envoyer un sms à me mère qui par chance, ne travaille pas aujourd'hui et qui s'occupe de ma petite sœur, avec son professeur particulier.

— MONSTRES ! vocifère une femme sur nous.
— Nous ? Des monstres ? demande Astrelli. N'est-ce pas vous qui avez fait un enfant au père de votre demi belle-sœur en 2058 ? Et n'est-ce pas à cause de vous que sa mère s'est retrouvée en prison ?

Dans un élan désespéré et terriblement horripilée face aux révélations d'Astrelli, la femme charge sur elle avec sa fourche, mais alors qu'elle est en pleine course, on entend sa colonne vertébrale qui se brise et elle tombe au sol.

— Ça suffit ! Vous nous avez fait suffisamment perdre de temps comme ça. Que la mauvaise race périsse ! s'exclame Astrelli avec les autres élus qui répètent ensuite en chœur :
— Que la mauvaise race périsse !

Ils ont alors tous les yeux qui envoient une plus forte lumière violette lavande encore, si forte qu'elle irradie et aveugle quasiment toute la ville, pendant que j'en profite pour m'éclipser au loin avec ma mère et ma sœur qui ont fait nos valises.

Même si je me suis vite empressé de partir avec ma famille, je sais cependant que quand Les Vrais Humains ont eut les yeux qui n'envoyaient plus de lumière violette lavande, chaque habitant de mon ancienne ville était mort.

Ils les avaient forcés à tous s'entretuer par la seule force de leur mental, même les bébés. Ce n'était plus qu'une ville de cadavres, et pour la première fois, je regrette d'avoir accès à toutes les capacités de mon cerveau en voyant qu'il est possible de commettre de telles horreurs, de tels crimes contre l'humanité.

La Face Obscure Du MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant