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«C'est en regardant au-delà de ce que nos yeux nous laissent voir, que le monde nous montre ce que nous refusons de croire »

Plus rien n'allait... Je passais mon temps à regarder par la fenêtre comme si j'attendais un un miracle ou tout simplement de l'aide. Je m'inquiétais beaucoup pour ma famille de coeur. Charlotte était restée sous surveillance à l'hôpital car sa tension était trop basse et Alexis passais ses journées chez lui, dans le noir, à déprimer. Il n'allait plus en cours depuis quelques semaines et j'avais peur qu'il parte lui aussi dans une dépression. La mort de leur mère les avaient anéanti au plus haut point, c'était difficile pour eux de remonter la pente. Je lui apportais les cours tous les jours, je venais le réconforter et discutais un maximum avec lui pour lui remonter le moral. Il ne mangeait presque plus, avait perdu du poids et ne s'occupait même plus des tâche quotidienne qu'il y avait chez lui. Il avait perdu toute raison de vivre. Il était comme mort intérieurement, et ça me foutais le cafard.

Chez moi, la tension était montée depuis quelques jours et mon père ne supportait plus mes absences à répétition à la maison. Plusieurs fois, il avait voulu me montrer qui décidait au sein de la famille, me levant la main dessus plusieurs fois, me laissant des hématomes et des griffures sur mon corps que je ne pouvais m'empêcher de cacher, pour ne pas alerter mes camarades au lycée. Je portais des pulls amples, pour cacher mes blessures, ne faisais pas sport pour ne pas monter autres filles de ma classe, mes multiples bleu et ne pas avoir tous les regards braqué sur ma personne. Je le vivais mal. Personne ne voyais rien et personne digne de confiance pour pouvoir en parler, j'étais seule face à cette situation que se dégradait de jours en jours. J'étais comme coincée dans une spirale sans fin. Je n'avais plus la tête à rire, ni à réviser. Le bac étant à quelques semaines, je me perdais dans mes pensées, n'ayant ouvert aucuns bouquins depuis longtemps, tout cela serrai un échec comme ma vie en général.

Notification
Nouveau message

?? : Salut'

(Oh je l'avais oublié lui...)

Moi : Salut... je suis désolé pour le rendez-vous, mais tu vois j'ai beaucoup de soucis personnels en se moment. Donc pas forcément la tête à sortir.
?? : Tu veux en parler ?

J'hésitais quelques instants avant de lui répondre. Je ne savais pas si je devais parler de mes problèmes à quelqu'un qui se préoccupais de moi mais qui restait totalement inconnu à mes yeux. Je soupirais doucement, et puis zut, j'ai besoin de me libérer un bon coup.

Moi : Oui je veux bien
?? : Commence par où tu veux.

Je pris une grande inspiration et commençais à pianoter rapidement sur le clavier tactile de mon téléphone. Je voyais les mots défiler à une vitesse et des larmes remplissaient petit à petit mes yeux noisettes. Elles coulaient lentement sur mes joues, je ne voyais plus rien. Je fis une pause dans mon récit, essuyant les perles salées dégoulinant sur mon visage à l'aide d'un mouchoir. Je repris doucement, essayant de me calmer pour ne rien manquer à mon histoire. Au bout de quelques minutes et quelques dizaines de relectures j'envoyais ce fameux texte à cette inconnu, n'espérant aucunes réponses de sa part.

Message envoyé :

Chaque jours, je me réveille en espérant que le monde autour de moi se serait amélioré pendant mon sommeil, je n'ai pas de mère, elle est parti il y a quelques année maintenant, je dirai dix ou peut être quinze ans mais rien n'est sûr. Mon père me bat pour oublier la douleur et sombre dans l'alcool de jours en jours. Ça en deviens invivable. Comme tu le sais la mère que mon meilleur ami est décédée il y a quelques mois et depuis Alexis déprime et sa sur est partit en dépression, elle se trouve actuellement à l'hôpital, ce qui le rend encore plus mal. J'essaye de l'aider, de lui remonter le moral, mais moi dans l'histoire personne ne s'occupé de moi. Je vais en cours pour décrocher un diplôme que je n'aurai sûrement pas à cause de toutes ces histoires et je ne prend même plus de temps pour moi. Je suis toujours là pour les autres mais qui est là pour moi ?
Je ne te connais pas, je ne sais pas qui tu es, je ne t'ai jamais vu, mais quand je te parle je me sens exister. Que quelqu'un s'intéresse à moi, tu ne peux pas savoir à quelle point ça me fais plaisir. J'ai pratiquement tout perdu, mon meilleur ami est comme un zombie, mon père se fou royalement de moi, et personne de mon entourage ne peut comprendre. Alors oui, je suis bel et bien seule, et t'en parler m'a fait beaucoup de bien.
Merci !

AlwaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant