Chapitre 5 : Max

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Je ne suis pas stressé

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Je ne suis pas stressé. Tout va bien se passer. Je respire. Il n'y aura rien de grave. Dire que j'ai passé une nuit correcte serait un euphémisme. Je n'ai pas fermé l'oeil. J'ai repensé sans cesse à la manière dont cette petite ingrate d'éditrice m'a planté sur le bord de la route après m'avoir balancé mes quatre vérités. Je l'ai imaginé dans bien d'autres situations et je peux vous dire que dans tous les cas elle ne me décevait jamais. Je suis persuadé qu'elle me réserve encore bien des surprises ce matin. Moi, anxieux ? Pas du tout ! J'ai une putain de boule dans le ventre qui s'amuse à faire des boomerangs, la gorge nouée comme si un monstre y avait élu domicile et les mains moites incapables de tenir quelque chose sans le laisser glisser.

Après quelques minutes de marche j'arrive enfin devant le haut building de verre Author Editions. C'est ici que ma vie se joue, j'en ai conscience. J'ai réfléchi, retourné le problème de tous côtés, pesé le pour et le contre, il est presque 10 h et je n'ai toujours pas pris ma décision.

Une secrétaire aux cheveux roux dont les joues sont parsemées de délicates petites tâches m'adresse un charmant sourire à mon entrée, en profitant pour tirer sur son chemisier un peu trop serré à la poitrine. Elle est mignonne, mais pas mon style. J'allais continuer mon chemin vers l'ascenseur trônant au fond de cet énorme couloir de glace, lorsque la voix de cette rouquine m'interpella :

« Monsieur ! S'il vous plait ! Vous ne pouvez pas monter ainsi ! J'ai besoin de votre nom ! »

Ah ! C'était donc pour ça qu'elle souriait autant ! Mon ego en prend un coup ! Mes joues rougissent légèrement, j'ai un peu honte. M'approchant du bureau, je bafouille une excuse et m'empresse de décliner mon identité. Je récupère le badge qu'elle me tend, l'accroche aussi vite que l'éclair à mon pull Hollister et me hâte de rejoindre la boîte de verre dans convoité qui me mènera droit vers le bureau d'Alexia.

Le ding de l'ascenseur retentit, ne faisant qu'accentuer mon malaise. J'ai l'impression d'être un personnage, un autre que moi. Tu es en train de faire une grosse connerie Max, il n'est pas encore trop tard, tu peux faire demi-tour.

« Max ! Vous êtes venu ! Venez, suivez-moi. »

Alexia a déboulé d'un couloir à ma gauche, toujours aussi élégante. Son pantalon taille haute en cuir lui fait des fesses magnifiques tandis que son pull à col roulé de couleur bordeaux ajoute une touche « d'enfant sage ». Ses escarpins claquent sur le sol de verre lorsqu'elle m'entraine à sa suite dans son bureau.

Ce n'est qu'une fois qu'elle s'assoit derrière la table blanche que je remarque les cernes sous ses yeux si envoûtants. Elle aussi a mal dormi ? Ca nous fait un point commun ! Peut-être qu'à deux on aurait passé une meilleure nuit ? Elle replace une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille avant de se saisir d'un dossier à sa gauche.

« Voici le contrat. Je vous laisse le lire, j'ai un coup de fil à passer. Sachez que tout dans votre livre me plait. Une réécriture sera engagée, des corrections aussi. Certains passages seront améliorés mais tout se fera avec votre accord. Néanmoins, votre livre ne sera pas édité tel qu'il est aujourd'hui, vous vous en doutez. Tout est expliqué entre ces pages. Vous bénéficierez d'une publicité nationale, de vente dans les grandes librairies, des séances de dédicaces seront bien entendu organisées. Aucun frais ne sera à avancer de votre part puisque nous sommes une maison à compte d'éditeur. Tout ce qui concerne votre paiement est à la page 9. Si quelque chose vous déplait ou que vous souhaitez éclaircir dîtes le moi. J'en ai pour 5 minutes. Prenez votre temps Mr Schneider, vous ne le regretterez pas. »

Les Sentiments De Max Où les histoires vivent. Découvrez maintenant