Son père ? Son histoire sensiblement identique à la mienne ? Ma respiration se coupe, je manque d'air. La colère enfle en moi à l'idée que cet homme face à moi que j'ai embrassé et désiré puisse être le fils du meurtrier de mon père.
Je me lève et le surplombe de toute ma hauteur, mes mains posées de chaque côté de mon corps, bien à plat sur mon bureau. Mes yeux l'assassinent alors que je tremble de rage.
« Votre père est le salaud qui a tué le mien ? Votre père est Paul Raffot ? »
Ma question n'en est pas vraiment une. Elle est sèche, implacable. Tous les détails de ce foutu livre me reviennent en mémoire et s'emboîtent parfaitement avec mon histoire. Ce qu'il décrit comme un malentendu, cet homme amoureux à en devenir fou dont on raconte qu'il aurait commis une tentative de viol avant sa mort.... La bile monte dans ma gorge au même rythme que je me sens perdre le contrôle de moi même. Je vois la peur enfler dans son regard. Je me souviens de ce qu'il racontait dans son oeuvre : les insultes, le rabaissement quotidien, la haine dont il aurait souffert suite à cette affaire. C'est exactement ce que je ressens à ce moment là. Haine. Colère. Douleur. Rejet. Horreur. Abjection. Dégoût.
« Oui c'est lui. »
Il a chuchoté sa réponse d'une voix peu assurée et cela a le mérite de m'agacer un peu plus. Les larmes dévalent mes joues alors que d'un mouvement de bras brusque je fais tomber toutes les affaires de mon bureau, dans un long cri de bête agonisante.
Quelle conne je fais d'avoir cru cette histoire inventée de toutes pièces. Il y avait bien trop de détails ! Comment avais-je pu être aveugle à ce point ?
Je le sentais incapable de bouger malgré la peur qui l'envahissait. Il était paralysé et j'en profitais pour déverser mon venin.
« Votre putain de père a buté le mien comme un rat d'égout ! Il a failli violer ma mère ! Il l'a touchée, embrassée, salie et humiliée ! Il a détruit ma vie ! Par sa faute je n'ai jamais su ce que c'était que d'avoir un père ou même de connaitre la signification du mot amour maternel ! Ma mère a été brisé ! Elle est toujours un peu absente ! Et vous....vous trouvez encore le moyen d'aimer ce type ! Mais... vous ne valez pas mieux que lui ! Comment vous pouvez aimer à ce point un mec qui fait cela ? Ma mère n'a pas menti ! Elle a été séquestrée, enlevée et agressée par celui que vous nommez père ! Il a blessé à mort mon père ! Il l'a obligé à quitter l'hôpital dans lequel il aurait dû se rétablir pour nous sauver ma mère et moi ! Elle était enceinte et... et ce criminel n'en avait rien à foutre ! Il a brisé leurs histoires tellement de fois ! Il a fait en sorte que le premier enfant de ma mère et son ancien fiancé soient tués en apprenant à mon père qu'elle était en couple ! Il n'avait aucune pitié ! Aucun amour ! Il n'a jamais parlé de vous ou de votre mère ! Il ne vous aimait pas ! Et vous... vous êtes la même ordure que lui ! Sortez de mon bureau ! Le contrat est rompu ! Il est hors de question que je publie un livre aussi monstrueux ! De la fiction oui, mais pas une histoire vraie déformée ! Je ne vous laisserais pas briser ce qu'il reste de ma famille en faisant passer ma mère pour une menteuse et une meurtrière manipulant les hommes ! Je nous laisserais pas calomnier ma marraine en la désignant comme protégée du fait de son travail ! Et surtout je ne vous laisserais pas faire passer votre géniteur pour un homme aimant, fidèle et honnête alors qu'il ne s'agissait que d'une pourriture ! Maintenant foutez le camp avant que je ne vous tue de mes propres mains ! »
Pâle et tremblant, Max avait les yeux humides, les larmes coulaient sur son visage angélique. On aurait pu croire à un enfant se faisant réprimander pour une bêtise tant il semblait fragile. J'aurais pu le prendre en pitié mais il n'en était rien. Cet homme ne méritait pas une once d'amour. Il avait du sang de meurtrier, de fou, de pervers dans ses veines et rien ni personne ne pourrait me faire croire qu'il pouvait comprendre ce que je ressentais.
Dans un dernier élan de colère, ma main s'abattit violemment sur sa joue tandis que de l'autre je l'attrapais par le col de son haut pour le mettre à la porte.
Sauvant le peu de dignité qu'il lui restait, il m'offrit un piètre sourire en balbutiant :
« C'était mon père et je l'aime lui, pas ses actes. Il n'est pas moi. »
Ma porte claqua violemment derrière lui. Si j'avais pu je lui aurais volontiers botté les fesses mais je ne souhaitais pas aggraver ma situation. Je voulais juste qu'il sorte de ma vie au plus vite et que ma mère n'apprenne jamais cette histoire. Elle ne le supporterait pas.
Les larmes inondèrent mon visage, ma vue se troubla et le sol accueillit ma détresse. C'est ainsi que mon cher patron me découvrit, allongée, en pleurs, les yeux rouges et gonflés, ravagée par les sanglots. Il m'accueillit à bras ouverts et je m'y réfugiais, ne souhaitant uniquement un peu de réconfort et d'amour pour oublier ma vie misérable.
Même mort ce Paul continuait de nous gâcher la vie.
Mais pourquoi mon coeur saignait à ce point ? Je n'apprenais rien de plus si ce n'est le visage de la descendance du meurtrier d'Alek. Et pourtant c'était comme si on m'avait arraché un organe indispensable, comme si mon père était mort une seconde fois. Et bordel ce que cela faisait mal.
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🍭Coucou les crocos ! 🍭
On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre et quel chapitre ! C'est le moment des explications entre Alexia et Max et on ne peut pas dire que ce dernier ait beaucoup le droit à la parole.... Comprenez-vous la réaction d'Alexia ?
Les choses sont quelques peu tendues et une possible romance ne semble plus à l'ordre du jour..... Advienne que pourra de nos bébés d'amour !
La suite mercredi !
Et n'oubliez pas la petite étoile si vous avez aimé ! ⭐️
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Les Sentiments De Max
Romance"L'amour ce n'est pas pour moi" voilà ce que se disent Max et Alexia. Une enfance difficile. La haine. L'amour. Deux sentiments qu'ils ne connaissent que trop bien. " Cela fait 22 ans que je ne sens plus mon coeur battre. 22 ans que j'y repense san...