New York

9.6K 497 57
                                    

Le vol c'était passé sans encombre. Célestin dans le taxi typique New-Yorkais jaune au côté de son père en prenait plein la vue. Il était vraiment à New-York, son cerveau n'arrivait toujours pas à le réaliser. Il fessait nuit mais la ville rayonnait de toutes ses lumières.

Ils finirent par s'arrêter devant un hôtel qui n'avait ni l'air d'être un de luxueux ni un miteux. Assez moderne, l'intérieur était accueillant tout comme le personnel. On leur indiqua la chambre deux personnes avec lit séparé.

L'ascenseur ne les emmena pas très haut, deuxième étage, il débouchait sur un couloir dans le même style avec de la moquette au sol. Facilement les deux hommes trouvèrent leur chambre.

C'était sombre, une pièce dans laquelle se tient un écran plat au mur, deux lit une personne lui fessait face, une vue sur New-York par la fenêtre et des armoires. Une salle de bain se tenait dans la pièce attenante avec toilette, un évier, une baignoire avec un pommeau de douche. Tout était propre. C'est ce petit espace qu'ils allaient partager durant trois semaines, tous les deux à des milliers de kilomètres d'elle.

Célestin ne put s'empêcher de se dire que son lit allait être un peu petit mais accueillir un second homme dedans. Il avait envie de se faire au moins un petit New-Yorkais avant de retourner en France. Une chance pour lui, il avait toujours été doué en anglais et gérait cette langue aisément. Son accent français à allait sûrement en faire fondre un au moins... espérons...

Il s'étala sur le lit, entre les treize heures d'avion pris à dix-huit heures, le décalage horaire, donc six heure de moins. Le voilà debout à passer une heure du matin, il était fatigué, très fatigué. Il se laissa tomber sur le lit et s'endormit aussitôt, ce voyage l'avait exténué. Comme plusieurs personnes, il lui était impossible de dormir dans un avion. Une véritable torture ce vol.

Célestin fut réveillé par la voix de son père qui lui disait qu'il est dix heure et qu'il faut aller petit déjeuner. Le jeune s'extirpa de son lit avec beaucoup de difficultés, il n'avait qu'une envie, se rendormir.

Il prit une douche, se changea et descendit rejoindre Eliot qui lui souriait. C'était plutôt rare, tous les deux étaient plutôt du genre inexpressif, à croire que leur vie était chiante. C'était un peu le cas avec Stéphanie. Son paternel lui avait pris quelques pâtisseries et un jus de fruits pour petit déjeuner.

Célestin s'installa face à lui :

- ça m'a l'air meilleur que mes flocons d'avoine de maman à te voir.

Son père redressa la tête de son bol, lui souriant :

- Je n'ai jamais aimé sa cuisine mais j'ai dû m'en accoutumée, j'ai connu quelqu'un qui cuisinait divinement bien, tu n'imagines même pas !

Son père perdu dans ses pensées fini par se reprendre rapidement :

- Sinon, tu veux faire quoi aujourd'hui ?

Célestin réfléchit quelques instants, il avait passé la journée précédente à lister tout ce qui voulait voir :

- Il y a de magasins que j'aimerais faire, aller voir certains lieux touristiques ainsi que quelques expositions, si tu n'y vois pas de problème évidemment, finit-il hésitant et se pinçant les lèvres.

- Jamais je ne t'empêcherai jamais d'entrer dans un musée, sourit son père.

Célestin manqua de recracher son jus d'orange, jamais son père n'avait tenu de tel propos. Sa mère avait toujours dit que l'art est inutile et une perte de temps. Son mari avait toujours acquiescé ses propos.

- Je te propose qu'on aille faire quelques lieux touristiques puis on déjeune et j'ai entendu parler d'une exposition d'un français ici à New-York, on pourrait y aller cette après-midi.

Le programme lui semblait intéressant c'est ainsi qu'ils firent le tour de lieux touristiques ensembles. Passant devant un magasin d'art, le jeune força son aîné à y entre. Il se fournit ainsi de feuilles à grain taille A4 et un porte-mine avec ses mines 2B pour avoir un trait plus intéressant. Célestin avait d'ailleurs failli perdre son père dans le magasin qui regardait pensif les divers articles d'art.

Ils se posèrent finalement à une terrasse avec vue sur la ville, en attendant leur plat, Célestin dessinait le paysage new-yorkais qu'il apercevait sur la vitre avec une facilité et un réalisme incroyable.

- Ta mère est idiote, songea l'homme en face.

Célestin redressa la tête pour voir son père contempler les traits tracés sur le papier.

- Ce n'est pas nouveau, souligna -t-il.

- Elle t'empêche de dessiner alors que la qualité de ta production est remarquable. Faut vraiment que tu prennes des cours...

- Tu me laisserais vraiment faire des études de peinture ? S'étonna le dessinateur.

Il avait dû se faire à l'idée de ne jamais devenir un artiste. Alors c'est en copiant des modèles sur des photos, utilisant des tutoriels sur internet qu'il avait appris ainsi que les feuilles de la photocopieuse et des crayons qui étonnamment s'écoulaient vite. Si ses parents l'avaient vu, il aurait été puni c'était sûr !

- Célestin, tu es adulte, ne reproduit pas mes erreurs, ne laisse pas te faire marcher sur les pieds comme moi j'ai fait.

- Je n'arrive pas à te reconnaître papa, avoue le jeune, jamais t'aurais dit ça ...

- Peut-être mais parce que j'ai toujours eu une peur...

- De quoi ?

- Me retrouver sans famille car comme ta mère, mes parents détestaient l'art... il y a bien des choses que tu ignores car elles sont très bien cachées

Il y eu un silence. Un silence de réflexion, le jeune finit par demander :

- Au fait, c'est qui ce français qui expose ?

La question fit sourire le paternel :

- Un veille ami, tu ne le connais pas, j'ai coupé les ponts avec bien avant ta naissance... ta mère, et tes grands-parents au passage, ne l'ont jamais beaucoup apprécié...

- Pourquoi ?

L'homme regarda vers l'extérieur d'un air nostalgique en soupirant sous les yeux curieux de son fils.

- Chaque chose en son temps... murmura-y-il pour finir.

Après leur dessert, naturellement, ils payèrent et partirent. Se promenant dans central parc où Célestin fini quelques poses pour graver sur le papier des instants sous forme de croquis rapide. Avant de se rendre à l'exposition.

Mon père est gay Où les histoires vivent. Découvrez maintenant